EastAsiaCannes, jour 10 (dimanche 26 mai 2013) : Palmarès asiatique !

Posté le 26 mai 2013 par East Asia

L’Asie était là en force cette année à Cannes, et le palmarès témoigne de cette belle présence. Résultats et commentaires à chaud par Victor Lopez.

Le palmarès

Prix Un certain regard : L’image manquante (Rithy Panh)

Palme d’Or du court-métrage : Safe (Moon Byoung-gon)

Caméra d’Or : Ilo Ilo (Anthony Chen)

Prix d’interprétation masculine : Bruce Dern (Nebraska)

Prix d’interprétation féminine : Bérénice Bejo (Le Passé)

Prix du scénario : Jia Zhang-ke (A Touch of Sin)

Prix du jury : Tel père, tel fils (Kore-Eda Hirokazu)

Prix de la mise en scène : Amat Escalante (Heli)

Grand Prix : Inside Llewyn Davis (Coen)

Palme d’Or : La Vie d’Adèle (Abdellatif Kechiche)

On disait hier en remettant nos propres récompenses, qu’un seul film asiatique de Cannes nous avait échappés cette année, et fort heureusement pour son réalisateur Anthony Chen, il n’en a pas été de même pour Agnès Varda, qui a décerné la Caméra d’or 2013 au premier film singapourien Ilo Ilo. On a quand même évité la faute professionnelle en allant voir (2 fois même) les autres films asiatiques primés. Kore-eda et Jia Zhang-ke repartent tous deux avec de sympathiques récompenses. Miike, lui, est interdit de séjour à Cannes – il parait même que le jury a mis une prime sur sa tête, transformant chaque festivalier en potentiel tueur. Même si Spielberg (et surtout Ang Lee, ne parlons pas de Daniel Auteuil) ont fait largement plus honteux dans leur filmographie que Shield of Straw, on est quand même content qu’il ne figure pas dans le palmarès. Heureux aussi de ne pas voir la rumeur de l’après-midi qui prédisait, on ne sait trop pourquoi Asghar Farhani récolter la récompense suprême s’avérer exacte. Il eut été dommage de voir le très bon réalisateur iranien récompensé pour son film le plus faible à ce jour. L’excellence de la performance de Bérénice Bejo n’est par contre pas discutable, et on se réjouit sincèrement pour l’actrice.

Réjouissance également de voir le cinéma asiatique autant célébré lors de la cérémonie officielle, après Rithy Panh hier à celle d’Un certain regard. Pour chipoter, on aurait plus vu Jia Zhang-ke remporter le Prix du Jury et Kore-eda celui du scénario, la précision de la mise en scène de Kore-eda venant surtout de la subtilité de son écriture, alors que A Touch of Sin est un pur film de mise en scène, son scénario, sans être non plus prétexte, est complétement transcendé par l’art de l’image. On va voir avec eux si un échange est possible. Et enfin, la Corée arrive quand même à être présente malgré sa relative absence grâce au court-métrage de Moon Byoung-gon, Safe (que l’on a aussi raté, vous allez croire que l’on a glandé pendant le festival, à boire des mojitos sur la plage et squatter dans les soirées, mais pas du tout, c’est juste que l’on a vu toutes les projos de Norte de Lav Diaz et ses 4h10). Cela rassure un peu sur l’avenir de la place d’une cinématographie aussi importante que celle de la Corée dans un festival aussi majeur que Cannes. Même l’annuel Hong Sang-soo n’y était pas cette année et nous a bien manqué. On peut donc espérer que l’année prochaine, Moon Byoung-gon soit de retour sur la croisette avec son premier long.