Cannes, jour 9 (vendredi 24 mai 2013) : Et le phœnix d’or est attribué à…

Posté le 26 mai 2013 par

Dernier jour sur la Croisette : en attendant le bilan et le palmarès officiel, East Asia se permet de décerner ses prix, de faire ses tops, de revenir sur les grands moments du festival, et de vous présenter quelques photographies commentées par notre photographe officiel, Jérémy Coifman (hé, oui, Julien Thialon n’était pas là). Par Victor Lopez et Jérémy Coifman.

On-the-Job

Séance de rattrapage : On the Job d’Erik Matti

Sur les 16 films asiatiques présentés cette année à Cannes, toutes sélections confondues (et en comptant Le Passé pour l’Iran et Only God Forgives pour la Thaïlande), seuls 3 films nous ont échappés : Bombay Talkies, qui célébrait le centenaire du cinéma indien en quatre sketches – par manque de place dans la salle, Ilo Ilo, qui représentait Singapour à La Quinzaine des Réalisateurs – par manque de temps (et un peu parce qu’on l’a oublié aussi) et On the Job d’Erik Matti. L’erreur est réparée pour ce dernier grâce à une séance de rattrapage repérée in extremis à la Quinzaine des Réalisateurs. Pas d’hésitation : le Kechiche attendra octobre face à ce polar philippin, qui finit de balayer nos doutes face à la vitalité cinématographique du pays de Mendoza (Thy Womb) mais aussi de Baby Factory  ou de Nino , après la claque du Lav Diaz hier.

Polar politique, nerveux et engagé, On the Job fait largement le travail, et même un peu plus. Dans la veine du cinéma de genre des voisins thaïlandais, le film d’Erik Matti suit une poignée de personnages liés à un vaste réseau de corruption, utilisant des prisonniers comme tueurs. L’intelligence du film est de multiplier les points de vue (tueurs, hommes politiques, policiers chargés de l’enquête) sans condamner de manière a priori aucun de ses personnages, et sans non plus les excuser de leurs actes. Chacun a ses raisons, bonnes ou mauvaises, au spectateur de juger. Le soin accordé à la « psychologisation » des personnages, l’absence de manichéisme et l’ambiguïté morale de l’ensemble, alliés à des très bonnes scènes d’action hissent On the Job au-dessus du thriller moyen, et font du film une production que les Coréens, pourtant maîtres en la matière ces dernières années, semblent aujourd’hui incapables de faire. Un bonne petite découverte que Le Pacte/Wild Side ne devrait pas tarder à distribuer chez nous.

Le Palmarès East Asia Cannes 2013

a touch of sin une

 

Palme D’or : A Touch of Sin (Jia Zhangke)

Grand Prix : Norte, La fin de l’histoire (Lav Diaz)

Prix de la mise en scène : Nicolas Winding Refn (Only God Forgives)

Prix du scénario : Kore-Eda Hirokazu (Like Father, Like Son)

Prix d’interprétation : Les figurines de Rithy Panh (L’image manquante)

Caméra D’or : Amit Kumar (Monsoon Shoutout)

Prix spécial du Jury : Dune de Jodorowsky

Prix du film pour lequel on a fait le plus la queue et qu’on n’a pas vu : The Congress (Ari Folman)

Prix du film devant lequel Victor Lopez a le plus dormi : Death March ( Adolfo Alix Jr)

Prix de la bande originale du festival : Random Access Memories (Daft Punk)

 

Top 3 Jérémy Coifman

 

norte 2

1- Norte, la fin de l’histoire (Lav Diaz)

2- A Touch of Sin (Jia Zhangke)

3- L’Image manquante (Rithy Panh)

Top 3 Victor Lopez :

a touch of sin

1- A Touch of Sin (Jia Zhangke)

2- Norte, la fin de l’histoire (Lav Diaz)

3- Monsoon Shoutout (Amit Kumar)

 A Cannes 2013, on a appris…

-A toujours parler d’un film en disant « le nom du réalisateur du film », par exemple,  » j’ai bien aimé le Robichaud, mais il manque un peu de substance ».

– Que d’après Kore-Eda, Spider-Man est une araignée. On lui envoie la trilogie de Sam Raimi.

– Que la banlieue c’est pas rose, la banlieue c’est morose, sauf dans Le passé qui la filme autrement.

– Qu’Augustin Trapenard du Grand Journal quitte les séances dix minutes avant la fin du film.

– Que Jerry Lewis est bel et bien vivant.

– Que Nicolas Winding Refn est le seul à avoir vu le Dune de Jodorowsky.

– Que le festivalier sans billet est comme un pigeon devant des miettes de pain dès qu’il voit une invitation disponible.

– Que La Vie d’Adèle est la Palme d’Or évidente, même pour ceux qui ne l’ont pas vu.

– Qu’ Eric Neuhoff du Figaro change de métier si La Vie d’Adèle est Palme D’or, ce qui explique la phrase précédente.

– Qu’il vaut mieux aller voir Only God Forgives à l’UGC Ciné Cité les Halles qu’au Palais des festivals.

– Que Polanski voulait vraiment, vraiment « faire tourner » Emmanuelle Seigner.

– Que Yannik Vanesse aurait adoré les abdos d’Hercules 3D au marché du film. Et faire la fête avec ces gros relous de  Troma.

– Qu’il ne faut pas prendre le train de nuit pour aller à Cannes.

– Qu’il ne faut pas croire les gens qui nous disent que demain il fera beau.

– Que Claire Denis avait un problème, plus qu’avec les hommes, avec le maïs.

– Qu’il ne faut pas rater la séance de minuit si l’on veut voir Andy Lau.

– Que Le passeur Critique était à Cannes avant tout pour se faire photographier avec des stars (et Victor Lopez aussi un peu…).

– A dormir tout en continuant à suivre des films… tout en continuant à répondre à des mails… tout en continuant à dormir.

– Que parfois, dans les queues cannoises, les derniers sont les premiers.

– Qu’Harvey Weinstein peut se balader incognito dans les rues de Cannes.

– Que l’équipe d’East Asia peut se balader incognito dans les rues de Cannes.

– Qu’étrangement Adriana Karembeu a plus de difficultés.

– Que Csaba Zombori se balade toujours avec au moins 50 playlists pour faire des blind tests.

– Que pour Yannik le polythéïste, c’est Only The Gods Forgive.

 

Cannes en photo :

Tony Leung

Tony Leung a eu la chance d’enfin rencontrer Victor Lopez

victor cannes

Ca bosse dur, sur les futurs partenariats

 

L'image est bien manquante

L’image est bien manquante

rithy panh

Rithy Panh

 

émotion pour Anurag Kashyap

Emotion pour Anurag Kashyap

 

Présentation de Death March

Présentation de Death March

 

Les présentations de Thierry Frémaux sont collectors

Les présentations de Thierry Frémaux sont collector

 

Le soleil se couche sur Cannes et le festival.

Le soleil se couche sur Cannes et le festival.

 Jérémy Coifman et Victor Lopez.

 

Retrouvez ici notre tableau de la croisette, tous les films de Cannes par l’équipe d’East Asia

Retrouvez ici les autres carnets de Cannes :

Cannes, jour 1 (jeudi 16 mai 2013) : Train in Vain

Cannes, jour 2 (vendredi 17 mai 2013) : Yellow Submarine

Cannes, jour 3 (samedi 18 mai 2013) : Cannes, sauce curry

Cannes, jour 4 (dimanche 19) : L’enfance de l’art

Cannes, jour 5 (lundi 20 mai 2013) : Straw Dogs

Cannes, jour 6 (mardi 21 mai 2013) : La grande bouffe

Cannes, jour 7 (mercredi 22 mai 2013) : Only Cannes Forgives

Cannes 8 (jeudi 23 mai 2013) : Norte, la fin du festival

Cannes, jour 9 (vendredi 24 mai 2013) : Et le phœnix d’or est attribué à…

Cannes, jour 10 (dimanche 26 mai 2013) : Palmarès asiatique !

 

 

Imprimer


Laissez un commentaire


*