Contagion de Steven Soderbergh (Cinéma)

Posté le 14 novembre 2011 par

Une critique de Contagion, le dernier film de Steven Soderbergh dans les pages d’East Asia ? Mais que fait un film américain ici ? Réponse de Kit Silencer.

Disons que le plus intéressant dans les films de catastrophes épidémiques, c’est que généralement cela touche le monde entier et évidemment l’Asie, et comme souvent dans ces productions mondiales, autant prendre des acteurs du coin et Contagion ne fait pas exception à la règle…

Les grosses productions américaines ont compris que pour toucher certains marchés, surtout si le film a une connotation mondiale, il fallait mieux embaucher des acteurs locaux que des américains d’origine… Quand on regarde Babel avec la présence de Rinko Kikuchi ou Yakusho Kôji, on voit l’utilité de ce genre de procédé. Mais si le film n’a pas cette envergure internationale et que le rôle proposé n’est prévu que pour atteindre les marchés, cela peut donner Thor et le pauvre Tadanobu Asano, dont on se demande toujours pourquoi il a signé pour ce truc. Bref, derrière le prestigieux casting américain du dernier film de Soderbergh se cache aussi un casting asiatique intéressant et plein de surprises !

Tiens ! Prends ça, méchant virus !

La première étant la présence de Kobayashi Yoshiaki. Ce nom ne vous dit rien et pourtant, nous vous aidons un peu avec la photo ci-dessus ! Il fut le dernier réalisateur de la série Supaidâman, puisqu’il mit en boîte les sept derniers épisodes en 1979, mais aussi les deux premiers épisodes de Gosei Sentai Dairanger et d’autres épisodes de sentai. Clin d’œil de la part de Soderbergh ?

En tout cas, clin d’œil rapide, parce que cet homme va devenir le point de départ épidémique au Japon, et sa mort, dans un bus bondé, filmée par nombre de portables finira sur Youtube. Faut-il y voir un message ?

Dream World

Seconde surprise, la présence de Josie Ho que certains d’entre vous ont pu découvrir cette année avec le dérangeant Dream Home ou bien avant dans Exilé de Johnnie To, le teenage Twins Effects ou encore le dernier opus de la célèbre trilogie de Miike Takashi : Dead or Alive.

Elle sera le point de départ de l’épidémie en Chine, elle-même contaminée par son frère à Hong-Kong et joué par Tien You Chui, que l’on a pu voir dans At the End of Daybreak, Haunted School ou encore Adult Video.

Comment ça, vous n’aimez pas les films asiatiques ??

Une partie de l’histoire se passe à Hong Kong à la recherche du patient zéro. Notre Marion Cotillard nationale (dont on se demande toujours l’utilité dans ce film) quitte l’OMS afin de faire ses recherches et trouver l’origine de cette terrible contagion. Les autorités hongkongaises seront là  pour l’épauler mené par Chin Han (acteur américain vu entre autres dans Restless ou encore 2012) et un certain nombre d’acteurs moins connus comme Kwok-Wah Wong (Lady Cop & Papa Crook) ou encore Raymond Tsang (On the Edge). Un acteur semble être aussi présent mais aucune confirmation : Sammo Hung !! (N’hésitez pas à nous le dire si vous aussi il vous semble l’apercevoir)

Laissez-moi partir !

Revenons à l’histoire principale !

Une pandémie frappe un peu partout dans le monde et différentes organisations s’activent pour comprendre et enrayer ce terrible fléau !

Vous trouverez peut-être que ce résumé est très réducteur, mais en fait, il ne s’agit que de ça ! Le film commence sur le début de la contagion où l’on suit la maladie tel un tueur en série qui traque sa victime et la tension se montre présente, prend de l’importance à chaque découverte macabre. Tous tombent : enfants, mannequins, hommes d’affaires, de partout dans le monde ! Les autorités commencent donc à s’inquiéter et notre angoisse se dissipe alors au même moment…

Le film prend des tournures de documentaire sans réellement prendre d’initiative, de risques, alors qu’il aborde de nombreux sujets délicats sans jamais les exploiter. Prenons l’exemple de la Grippe A, et tous les accords financiers qui ont été passés, entre laboratoires et gouvernements : nous nous doutons que de gros enjeux commerciaux sont derrière tout ça. Steven Soderbergh se contente d’énoncer les probabilités de manipulations politiques ou de différents organismes pharmaceutiques avec son maladroit personnage Alan Krumwiede interprété par Jude Law.

Prix du meilleur costume ?

Son personnage représentera les rumeurs d’Internet, les ouï-dires sur les possibles manipulations, sur les secrets et silences des autorités et il en deviendra une icône presque religieuse dans les moments les plus sombres et les plus tragiques du film. Pourtant, Steven fait en sorte de déstabiliser son personnage, de rendre floues ses convictions, ses ambitions, afin qu’on ne puisse l’identifier comme un héros et qu’en définitive, on se pose des questions sur la véracité et la teneur de tous les propos tenus. Alors bien sûr, nous garderons un aspect politique avec le personnage du Dr Ellis Cheever, interprété par Laurence Fishburne, représentant médiatique américain, qui, d’un côté, gérera le combat médical et de l’autre devra éviter la panique et l’apocalypse dans les rues. Le film nous ressort tous les clichés sur ce genre de personnage, avec sa gentillesse maladive qui entraîne des conséquences irrémédiables mais aussi une flopée de bons sentiments sirupeux. Il est bien sûr lynché médiatiquement et politiquement mais sera un héros en interne. Que c’est beau !

Tu vois, j’ai battu ton record à Tetris.

 

Rajoutons, dans le rôle d’un père immunisé, un Matt Damon inutile, uniquement là pour tenter de nous montrer la réaction des petites gens comme nous. Sauf que les scènes de panique sont aseptisées, voire ridicules et aucune tension n’en ressort. Une Kate Winslet, dans le lien humain entre le peuple et les autorités qui, même dans l’agonie fera son maximum pour aider les autres, ou encore Jennifer Ehle en laborantine prête à tester sur elle le vaccin pour sauver le monde !

J’ai bien fermé le gaz ?

 

Steven Soderbergh nous trompe avec son prologue angoissant et magnifiquement mis en scène alors que la suite s’émiette au fil des minutes par le nombre de personnages, de situations, de propositions qui n’aboutissent pas et qui finissent par lasser… Ce n’est pas inintéressant, ce n’est pas mauvais, c’est juste une impression tenace de voir le début d’un film inexploité.

Kit Silencer.

Verdict :

Contagion de Steven Soderbergh, en salles depuis le 09/11/2011

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4 commentaires pour “Contagion de Steven Soderbergh (Cinéma)”

  1. Bonjour,
    j’ai le « don » de toujours reconnaitre les acteurs et ça épate la galerie » à chaque fois car même bien changé je reconnais toujours les acteurs et actrices et effectivement j’ai vu Sammo Hung !
    Je fais toujours un sans fautes même ches les acteurs qui refont surface après pas mal d’années (donc qui ont changé).
    Voila.

  2. Ce n’est pas vraiment une critique finalement, mais plus une sorte de compte rendu de l’histoire du film, avec quelques anecdotes sur le casting. Dommage.

  3. Je pensais que la tournure des propos était compréhensible et suffisante…

  4. Je n’ai pas dit que ce n’était pas compréhensible, juste qu’il s’agissait davantage d’une sorte de résumé élaboré de ce qui arrive dans le film plutôt que d’une véritable critique.

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