Festival – Seventh Code de Kurosawa Kiyoshi (EntreVues / Kinotayo)

Posté le 10 janvier 2015 par

Après les commandes pour la télévision (Shokuzai), le cinéma SF (Real), le réalisateur Kurosawa Kiyoshi enchaîne une troisième commande mais cette fois pour le monde de la musique. Pour sa quarantième réalisation, tous genres et formats confondus (courts-métrages, séries TV, longs-métrages etc.), le réalisateur de Cure s’approprie cette nouvelle « demande » en l’injectant dans son propre univers cinématographique.

Étranger au monde du clip vidéo, c’est bien à lui, Kurosawa Kiyoshi, qu’on a demandé de mettre en boîte un long clip promotionnel pour la chanteuse japonaise, très populaire en son pays et en Asie, Atsuko Maeda. Prévu sur un DVD inséré en plus du CD de l’album de la chanteuse, Seventh Code verse plus du côté du film d’auteur un tantinet ironique que du pur clip vidéo à scénario. Limité par un budget certain, Kurosawa arrive tout de même à raconter une histoire en une heure : celle d’Atsuko, jeune femme japonaise perdue dans la ville de Vladivostok à la recherche d’un homme, Matsunaga, qu’elle a rencontré à Tokyo et qu’elle ne peut pas oublier… Si cette histoire, un peu à l’eau de rose désespérée, trouve un tournant un peu tragique dans une première partie, elle va se transformer dans une sorte de parodie du film d’action et d’espionnage dans sa seconde partie.

Seventh_Code

Il est clair que la musique d’Atsuko Maeda passe ici au deuxième voire au troisième plan tant ce n’est pas ce qui intéresse le metteur en scène de Tokyo Sonata. Il nous a d’ailleurs avoué lui-même lors d’une interview (à lire ici), s’être très peu intéressé au clip dans sa carrière et qu’il est novice dans le domaine. C’est peut-être la raison pour laquelle il fait apparaître le clip, au sens propre, une minute dans le film un peu maladroitement. Ce qui frappe donc avec Seventh Code, c’est qu’on a l’impression de se retrouver dans un de ses films tout en ayant quelque chose d’autre, d’atypique devant les yeux. Si le début du film peut faire penser aux premières minutes de Rétribution, Kurosawa donne un côté lancinant et fantomatique à l’ensemble mais sans jamais que ça décolle vraiment malgré l’expérience visuelle. La seconde partie inattendue et un peu plus loufoque « réveille » un peu tard le « film » promotionnel. On reste un peu sur sa faim malgré quelques références à la Nouvelle Vague. Ceci étant dit, Seventh Code a beau être une commande, il est clair que cette dernière s’est pliée à son réalisateur tant sa patte  marque l’écran. Ce projet lui permet également et une fois de plus, de donner vie à un personnage féminin surprenant et qui ne dénote pas dans sa filmographie.

Flavien Bellevue.

Seventh Code de Kurosawa Kiyoshi. Japon. 2014.

Présenté au Festival International du Film de Belfort – EntreVues, plus d’informations ici. 

Présenté au Festival du film japonais contemporain Kinotayo – plus d’informations ici.