Le 6ème Festival Franco-Coréen du Film : les événements

Posté le 10 septembre 2011 par

On parlait dans notre dernier édito de l’état du cinéma coréen en interrogeant sa vitalité. Le Festival Franco-Coréen du Film (FFCF, pour les intimes) déboule au Cinéma St-André-des-Arts à Paris du 11 au 18 octobre pour répondre à toutes nos questions en proposant un panorama éclectique, curieux et ouvert de la production cinématographique du Pays du Matin calme. Présentation des réjouissances à venir avec un petit tour des événements du festival en 10 points. Par Victor Lopez.

1. Jung Yumi en vrai

On a récemment pu voir la belle Jung Yumi en proie de tourments amoureux Hongsangsooesques dans Oki’s Movie. On aura le plaisir de découvrir cette année l’actrice dans deux long-métrages : Come Closer, drame sentimental présentant un méli-mélo amoureux que l’on ira voir pour vérifier s’il a un lien avec le Closer de Mike Nichols et Cafe noir de Jung Sung-il. Ce dernier surtout intrigue : réalisé par un ancien critique de cinéma, d’une durée de plus de trois heures (on suivra donc l’invitation du titre en préparant un thermos de café noir pour la projection), le film se présente comme un croisement entre la Nouvelle vague françaises des années 60 et celle coréenne des années 2000 en télescopant des références à Godard et Park Chang-wook, tout en basant son récit sur Goethe (Les Souffrances du jeune Werther) et Dostoïevski (Nuits Blanches, déjà à l’origine du magnifique Saawariya de Bhansali). Et last but not least, on pourra voir Yumi en vrai puisqu’elle sera là pour présenter les films pendant le festival !

 

2. Sunny en ouverture

Cette année, le festival fait dans la légèreté et la bonne humeur, et ce dès son ouverture, puisque ses spectateurs auront la joie de découvrir Sunny, qui a donné la pêche à plus de 5 millions de coréens et surtout de coréennes cet été, se plaçant ainsi sans effort en tête du box-office 2011. L’histoire tourne autour des retrouvailles d’un groupe d’amies, 20 ans après le lycée. Nostalgie et humour au programme de cette comédie réalisée par Kang Hyeong-cheol, qui sera présent lors de la projection du film à Paris pour nous parler de son triomphe.

3. Yoon Sung-hyun à l’honneur

Signe d’une vraie ligne éditoriale forte et défricheuse, le FFCF met cette année le jeune réalisateur Yoon Sung-hyung à l’honneur, en l’invitant à présenter son premier long-métrage, le très remarqué Bleak Night, et tous ses courts (4 films) lors d’une rencontre avec le public qui sera animée, entre autres, par l’indispensable Bastian Meiresonne. Il sera d’accord avec nous pour dire que cela change des sempiternels rétros Kim Jee-woon ou Hong Sang-soo, au hasard…

4. Hong Sang-soo toujours présent

Le réalisateur d’Oki’s Movie (en salle en novembre) n’est cependant pas oublié puisqu’on pourra voir au FFCF sa dernière œuvre, The Day he arrives (en salle en février), qui nous avait déjà enthousiasmé à Cannes.

5. Choi Min-sik au doublage

Puisque la bonne humeur et la légèreté sont les mots d’ordre de cette année, on ira voir Leafie en clôture du festival. Ce film d’animation animalier, qui conte les aventures d’une poule et d’un poussin, se paye le luxe d’avoir le grand Choi Min-sik au doublage. On ne sait par contre pas si le terrifiant acteur d’Old Boy et de J’ai rencontré le diable prête sa voix à la poule ou au poussin (on me souffle qu’il y a aussi un canard sauvage dans l’histoire)…

6. The Unjust sur grand écran

En attendant sa sortie en DVD chez nos amis d’Elephant Films, on pourra apprécier à sa (un)juste valeur le film écrit par Park Hoon-jung, déjà responsable de l’excellent J’ai rencontré le diable sur grand écran. D’autant que le toujours indispensable Bastian Meiresonne ne tarissait pas d’éloges sur le film lors de son compte-rendu à Udine : « The Unjust, dernier film en date des frères Ryu, qui surprennent une nouvelle fois en accouchant d’une œuvre explosive… mais plus dans son propos que dans l’action, en dénonçant les rouages de la corruption parmi les forces de l’ordre en Corée. Il s’agit évidemment d’une fiction, qui n’est pas sans rappeler quelques scandales récents parmi la police. Un exercice de style pour Ryu Seung-wan, qui expérimente beaucoup la mise en scène en jouant sans cesse sur les avant – et arrière-plans pour en appeler au subconscient du spectateur. Un thriller psychologique haletant, quoiqu’une nouvelle fois un brin trop long, qui n’est pas sans rappeler les films américains des années 1970 du type des Trois Jours du Condor ».

7. Des classiques adaptés et remakés

Brillante idée que celle du FFCF que de présenter dans la section classique divers adaptations / remakes permettant ainsi un regard croisé et comparatif sur les motifs récurrents de l’histoire du cinéma coréen à travers les époques. On pourra ainsi découvrir deux versions de Dream : celle de 1955 de Shin Sank-ok et celle de 1990 de Bae Chang-ho. Même invitation à jouer au jeu des sept erreurs avec Eunuch, en comparant la version de 1968 de Shin Sang-ok, avec celle de 1986 de Lee Doo-yong. Encore plus fort, on aura l’occasion de voir trois versions du Late Autumn réalisé en 1966 par Lee Man-hee aujourd’hui perdu. Il y aura donc Promise of the flesh (1975), refait en 1981 par Kim Soo-yong sous le titre original de Late Autumn, alors que la version de 2010 est sélectionnée dans le paysage du festival ! Cette dernière variation, signée Kim Tae-yong fait office de production internationale du festival, puisque, en plus d’être en partie produite par les Etats-Unis, elle met en scène la chinoise Tang Wei, qui a du mal à trouver des rôles dans son pays depuis sa participation au Lust, Caution d’Ang Lee. Elle incarne ici une émigrée chinoise qui croise un fuyard coréen, alors qu’elle-même sort de prison pour se rendre aux obsèques de sa mère…

8. Des Courts-métrages omniprésents

Seuls vingt court-métrages ont été retenus sur les 200 visionnés par les sélectionneurs aussi intransigeants qu’intrépides. C’est donc la crème de la crème des courts coréens que l’on pourra voir lors des trois projections qui les présenteront avec pour mission éclectisme et mélange des genres. Et si vous les ratez, pas de panique : la sélection sera en ligne durant la durée du festival sur MUBI.

9. Un prix FlyAsiana qui vole haut

Pour départager les courts métrages, un prix FlyAsiana sera attribué au plus prometteur d’entre eux. Et la bonne nouvelle, c’est que l’on pourra aussi découvrir cette année les courts-métrages de la lauréate de l’édition 2010 : Kang Jin-a. Et si vous vous demandez pourquoi elle n’est pas présente au FFCF pour les commenter, c’est que la réalisatrice est en plein tournage de son premier long métrage en Corée. Preuve que le coup de pouce du festival porte chance…

10. Des invasions d’Aliens en bikini

Loin d’une sélection centrée uniquement sur des films d’auteurs, le FFCF a cette année élargie son répertoire aux blockbusters et aux films de genre, présentant ainsi un panorama aussi varié que vivant de la production coréenne actuelle. Pour preuve, cet intriguant Invasion of Alien Bikini, sorte de croisement entre La Mutante et du super-héros coréen (à moustache), tourné pour moins de 5000 dollars et qui a déjà fait sa petite impression culte là où il est passé.

En Bonus, la bande-annonce du festival, teaser idéal qui finit de nous faire saliver en attendant de juger les films !

Victor Lopez.
Pour plus d’informations et les horaires des projections, rendez-vous sur le site du FFCF !