Yakuza, quand le polar japonais devient un jeu vidéo, Part 3 : Les Spin-Off !

Posté le 20 février 2011 par

Nous continuons aujourd’hui notre exploration de la saga vidéoludique Yakuza, en nous attaquant, après les opus principaux, à une partie moins volumineuse, mais non moins importante : Les Spin-Off ! Par Tony F.

Ils sont au nombre de trois, ils ne s’insèrent pas – à priori – dans la chronologie, ils ne sont (pour l’instant) jamais sortis hors Japon et ils proposent tout trois des variantes notables des mécaniques “Yakuza”. Nous allons voir à travers ces trois jeux qu’un hors série peut être de qualité si on y met l’envie… Chose que semblent parfois oublier beaucoup de développeurs.

Yakuza : Kenzan ! (2008)

Probablement désireux de mettre une claque d’envergure aux fans, Sega lance son spin-off en tant que premier opus de la Playstation 3, et aussi comme le plus dépaysant. Nous quittons donc Kamurocho et les Yakuza pour nous plonger en plein Japon féodal, au début de l’ère Edo. Le héros de cet opus ne nous n’est toutefois pas totalement inconnu, puisque son nom est Kiryu Kasumanosuke, et que la ressemblance avec le Dragon de Dojima est plus que frappante. Cet “ancêtre” un peu truand sur les bords, et en marge des affaires historiques et politiques qui bâtissent le pays de l’époque, va rencontrer une jeune fille du nom de Haruka, qui le poussera à partir à la recherche du célèbre épéiste Musashi Miyamoto, dont la réputation historique et légendaire n’est plus à faire et qui se trouve être plus ou moins lié au héros (je ne révèlerais pas comment pour éviter tout spoil). Sachez toutefois que le parcours de Kazuma (nosuke) le mènera, encore une fois, à croiser la route des figures politiques et emblématiques de son temps, les amoureux du Japon et de son histoire seront donc comblés par un scenario certes fictif, cliché et alambiqué (voir carrément lourd diront certains), mais profondément ancré dans l’histoire du pays. Peut être est-ce là une des raisons qui en ont fait un jeu “inexportable” pour Sega ?

Si transposer la saga Yakuza dans une autre époque n’est pas chose aisée, on s’aperçoit bien vite que Sega à joué la carte de la refonte graphique, puisqu’en dehors du contexte historique, rien n’a changé. On retrouvera les filles de petites vertus dans les endroits appropriés, les activités diverses, les quêtes annexes et l’animation dans les rues, à ceci près que tout est transposé dans le XVIIe siècle….Et c’est là toute la différence, puisque la claque graphique est à la hauteur du dépaysement. Les décors, font cependant pâle figure en comparaison des modélisations des personnages (là encore avec un gros travail fourni sur les visages) mais l’ambiance réussit son office en nous immergeant totalement dans l’époque. Côté combats, on trouve également quelques nouveautés, puisque nous pouvons désormais choisir entre quatre styles de combats : mains nues, sabre, épée à deux mains ou bien une lame dans chaque main, chacun offrant sa palette de mouvements distinctifs et laissera libre choix au joueur. A noter, enfin, un détail bien sympathique et réutilisé dans les opus 3 et 4 de la saga : les séquences “Revelations” qui permettent d’apprendre des techniques en observant son environnement lors de scènes. A vous donc les joies du chanbara dans des combats épiques qui n’ont rien à envier aux autres jeux du genre ( Way of Samurai pour les plus récents, et l’excellent Bushido Blade, pour taper dans le rétro…)

Considéré par ceux qui y ont joué comme l’un des tout meilleurs opus de la saga, ce spin-off de très bonne facture est empreint, chez nous, d’une certaine aura, principalement parce qu’il n’y sortira jamais. Dommage donc, il faudra se rabattre vers l’import pour en profiter, et ce avec un bon niveau de japonais requis, les dialogues étant ici légions… Ou bien en cherchant un peu sur le net, une FAQ est disponible, très complète, et permettra aux plus kanjophobes de suivre l’histoire en anglais, avec le fichier ouvert sur le PC à côté. Bon courage !

Yakuza : Black Panther (2010)

Après avoir squatté durant cinq années nos consoles de salon, les Yakuza migrent vers la PSP ! En Septembre 2010 sort donc au japon Yakuza : Black Panther. Celui-ci nous éloigne des histoires mafieuses pour nous entraîner dans le milieu du combat clandestin, avec un protagoniste dont la ressemblance avec le Serizawa (Crows Zero) sauce Miike, n’est même pas cachée. Il s’appelle Tatsuya, et comme tout bon petit jeune à problèmes qui se respecte, il va se mettre dans les embrouilles jusqu’au cou en acceptant, contraint par un chantage avec des truands locaux, de monter sur le ring pour remporter un tournoi clandestin.

L’ histoire se démarque sous bien des aspects. Si elle reste basée sur le même système de narration, impliquant de se rendre d’un point A à un point B pour accéder à la suite de l’aventure, on remarque bien vite que celle-ci se fait plus linéaire, montrant des ficelles plus grossières. On trouve, par exemple, un “boss” à chaque fins de chapitres, soit les différents combats organisés dans l’arène clandestine. De même, les rebondissements farfelus sont nombreux, donnant à l’histoire de Black Panther des allures de mauvais drama second degré plus que du polar noir auquel nous ont habitué les opus classiques. Cette faiblesse narrative pousse donc le joueur à se rabattre sur LE point fort du jeu : le système de combat.

Et là, c’est une claque ! Totalement repensé pour le format portable, le système de baston, pour les connaisseurs, transpire l’influence de certains jeux de catch et/ou de la saga Def Jam. Normal, il s’agit ici des mêmes concepteurs : le studio Syn Sophia (ancien AKI Corporation). Ainsi, la saga Yakuza délaisse, le temps d’un opus, le style arcade, et innove son gameplay. La caméra est placée proche des personnages, les laissant rarement entiers à l’écran. L’interface, elle, est totalement absente. Pas de barre de vie, aucune indication. Pour connaître l’état de votre combattant, il suffit de l’observer. L’écran se cercle de rouge ? Il n’a plus beaucoup de vie. Il a le souffle court, un point de côté ? Vous faîtes trop de mouvement inutiles, ménagez vous.
Les dégâts sont localisés : bras, torse, jambes, tête. A vous de gérer vos membres et vos coups pour frapper efficacement sans sortir du combat blessé, sous peine de devoir passer chez le médecin pour vous rétablir. Et enfin, l’aspect le plus important de ce gameplay : les styles de combats.
Ils se débloquent au fur et à mesure, sont upgradable et ont chacun leurs caractéristiques. La boxe par exemple, vous octroie un bonus en défense et en attaque aux poings, alors que le taekwondo améliore vos attaques de pieds. En upgradant ces techniques, il est possible d’en débloquer et d’en développer de nouvelles. Ainsi, en maîtrisant la boxe et le combat de rue à fond, Tatsuya peut apprendre à se battre en style Boxe Thaï. Les joutes sont de ce fait bien moins répétitives, plus nerveuses et intenses (en mode hard, c’est même carrément épique), et tabasser des racailles pour augmenter chaque style de combat devient alors un véritable plaisir dont on ne se lasse pas.

Malheureusement pour nous, aucune date de sortie n’est à ce jour prévue pour l’occident…

Yakuza of the End (2011)

Opus prévu et retardé (à l’heure où vous lirez ces lignes, il sera même probablement déjà décalé du planning de sortie pour cause de catastrophe naturelle…) Yakuza of the End joue la carte du délire et du gunfight en noyant Kamurocho sous une invasion de zombies. Totalement en marge par rapport au reste de la saga, le jeu nous offre une ville semi dévastée où survivre à coup de flingues devient un sport. A l’instar de Yakuza 4, nous avons ici quatre personnages à incarner : Kazuma Kiryu, Shun Akiyama, Goro Majima, et Ryuji Goda. Si les deux premiers sont des habitués au rang du jouable, les deux suivants, eux, raviront les fans, puisque Ryuji Goda reste dans les mémoires comme le bad guy charistmatique de Yakuza 2, le “Dragon du Kansai”, revenu ici d’outre tombe pour casser du zomblard, avec en sus un bras bionique que ne renieraient Cobra ou Barret (FFVII). Goro Majima, pour sa part, est l’un des personnages les plus psychopathes et funs de la saga, et chaque joueur le connaissant trépigne déjà à l’idée de pouvoir enfin l’incarner. Que l’on ne s’inquiète toutefois pas, le jeu comporte malgré tout bien un scenario, dont la qualité reste toutefois inconnue pour l’instant, mais qui, au vu des éléments, devrait s’avérer hautement nocif pour votre bien-être psychologique.

Le gameplay, lui, n’a en revanche que peu changé, les quêtes/activités annexes n’ont pas été perturbées par la zombification de la ville, et il s’agira toujours de rejoindre un point donné pour faire avancer le schmilblick. Côté fight, on se servira d’armes à feu plus que de nos poings, et le système est optimisé dans ce sens. Visée, tir, coup de pieds pour dégager, et même un bullet time pour viser un point précis (le réservoir d’une voiture, par exemple) et faire un maximum de dégâts sont de la partie, demandant du coup un petit temps d’adaptation pour l’habitué, qui se trouve de prime abord un peu perdu.

Le jeu n’a, bien entendu, pas encore de date pour notre côté du globe, et à vrai dire, nul ne sait s’il en aura un jour… Attendons déjà qu’il sorte au Japon, et ce n’est pas pour tout de suite, Sega n’ayant à l’heure actuelle pas encore communiqué de nouvelle date de sortie.

Cette troisième partie touche à sa fin, et nous nous retrouverons donc ce week-end pour la dernière partie du dossier, consacrée aux annexes de la saga : adaptations, influences…

En attendant, retrouvez les parties précédentes du dossier ci-dessous!

Part I : Introduction !

Part II : Les Opus principaux !

Part III : les Spin-off !

Part IV : Les annexes

Antony Fournier.

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