Take Masaharu, réalisateur de 100 Yen Love, présent pour la première française du film à l'édition 2015 du Festival Kinotayo, nous avait pourtant prévenus. Nous racontant que plusieurs spectateurs japonais lui avaient confié avoir eu envie de rentrer chez eux en courant, comme possédés par l'énergie du film, il nous demandait de faire attention sur le chemin du retour, de ne pas aller trop vite afin d'éviter tout accident. On avait pris ça comme une blague pas très drôle visant à hyper le métrage, mais une fois les deux heures passées et le générique de fin devant les yeux, on s'est rendu compte de la véracité de ces propos. Une envie de crier, de courir montait en nous, mise en place par un film au rythme dément et au genre changeant, une véritable bombe dynamitant le cinéma indépendant japonais.
A l’occasion du festival Kinotayo, nous avons eu l’opportunité de nous entretenir avec la documentariste Mikami Chie, réalisatrice de We Shall Overcome. Nous sommes revenus sur son parcours de journaliste et sur sa passion pour l’île d’Okinawa, sa culture et ses habitants. Elle a pu ainsi nous donner un complément d’informations afin de mieux comprendre son engagement […]
Un passionnant documentaire qui, en évoquant un conflit écologique local nous parle du Japon d'aujourd'hui.
Fires on the Plain est le dernier film en date de Tsukamoto Shinya. Projeté au Festival Kinotayo, il a obtenu le prix de la critique et le prix Canon de la photographie. Film mûri depuis de longues années, il s’agit de l’adaptation d’un roman sur la guerre qui opposa le Japon aux Philippines dans les années 1940. Plus particulièrement la bataille de Leyte de 1944, soit une lourde défaite pour le Japon. Un fait historique déjà porté à l’écran en 1959 par Ichikawa Kon.
C’était l’événement du Festival du film japonais contemporain Kinotayo 2015 : la venue du cinéaste Tsukamoto Shinya, chef de file du cyberpunk nippon avec la saga des Tetsuo. Invité à Paris pour présenter sa dernière œuvre, Fires On The Plain – une nouvelle adaptation du roman Nobi, déjà porté à l’écran en 1959 par Kon Ichikawa (lire notre critique ici) – le cinéaste nous a longuement parlé de cette plongée immersive et nécessaire dans l’horreur de la guerre, avant de nous abandonner pour une séance de Love de son ami Gaspar Noé, qu’il ne voulait rater sous aucun prétexte. On lui demandera la prochaine fois si le film lui a plu, l’occasion de poursuivre une discussion avec un réalisateur aussi charmant disponible, que ses films sont violents et malaisants. Par Marc L'Helgoualc’h et Victor Lopez.
Eros, Thanatos et un budget plus proche d'une présentation powerpoint que d'un vrai film : voilà ce que nous propose Haman, premier film du jeune Okabe Tetsuya, présenté ce dernier mois au festival Kinotayo. Ancien assistant de réalisateurs de goût comme Miike Takashi, il choisit pour son baptême de nous narrer l'aventure de Haruka, une adolescente qui apprend à ses dépends et à ceux de son partenaire, qu'il lui est impossible d'avoir des rapports sexuels sans tuer son compagnon.