Commencée tardivement en mai sur les écrans français, bouleversée aussi bien en terme de production (combien de films n’ont-ils pas pu se tourner en 2020 ?), qu’en terme de diffusion (les festivals subissent encore de plein fouet la crise sanitaire ; alors que les sorties se sont bousculées de manière boulimique depuis septembre, sans réussir à attirer les spectateurs en salles à l’exception d’un blockbuster arachnéen), l’année 2021 est pourtant l’une des plus variées en terme de nombre de films cités par nos rédacteurs et collaborateurs, qui ont sélectionné plus de 50 titres. Preuve sans doute que, comme en 2020, la cinéphile fonctionne de manière solitaire, et n’a pas retrouvé un centre apte à provoquer événement et consensus. Et pourtant, de ces îlots multiples émerge un trio fédérateur : Memoria cité 14 fois, loin devant la masse de films qui le suit ; mais aussi Drive My Car cité 10 fois, confortant le statut de Hamaguchi comme cinéaste majeur et reconnu en France (d’autant qu’il est doublement présent puisqu’il est également le scénariste de Kurosawa). La 3e marche du podium est de manière significative occupée par un film iranien, La Loi de Téhéran, qui devance deux autres films perses, signe du renouvellement et de la vitalité d’une cinématographie qui a occupé les écrans et les esprits de belle manière sur cette fin d’année.
L'énorme succès de Squid Game aura au moins eu l'avantage de mettre un coup de projecteur sur les précédents projets de son créateur, dont Silenced, deuxième long-métrage de Hwang Dong-hyeok, désormais disponible sur Netflix. Inspiré d'une affaire d'abus sexuels sur des enfants sourds et muets dans une école spécialisée de Gwangju au début des années 2000, le film ne recule devant rien, pas même le plus insoutenable, pour servir son sujet avec puissance et détermination.
Dans son Dictionnaire du cinéma coréen, Antoine Coppola revient sur la décennie 2011-2020 qui a vu l’industrie sud-coréenne confirmer son dynamisme et sa volonté de puissance, jusqu’à la consécration de Parasite de Bong Joon-ho, Palme d'Or au Festival de Cannes en 2019.
Le 24 décembre débarquera sur Netflix une nouvelle série coréenne de SF, The Silent Sea. Réalisée par Choi Hang-yong, dont c'est le 1er projet d'envergure, la série se dévoile dans un trailer !
Parmi la belle sélection Mubi coréenne de cette fin d'année 2021, le troisième long-métrage de Jang Woo-jin, Winter's Night (2018), vient épouser la venue de l'hiver et de la neige, en un conte sentimental nocturne traversé par le temps qui passe.
Un peu passée sous les radars lors de sa mise en ligne sur Netflix à la fin de l'été, la série coréenne D.P mérite d'être découverte. Critique implacable des dérives du service militaire national et de la culture de violence qu'il favorise, la série n'est peut-être pas la proposition la plus glamour parmi l'offre grandissante des drama "made in Netflix" mais elle est sans doute, et de loin, l'une des plus intéressantes.