VIDEO – Bonus du Coffret Miike Takashi de Spectrum Films

Posté le 3 mai 2024 par

Le coffret Miike Takashi de l’éditeur Spectrum Films, qui comprend les longs-métrages The City of Lost Souls, Agitator, Yakuza Apocalypse et First Love, offre un bel éventail de bonus. Retour sur chacun d’entre eux.

Le livre Agitateur/Amuseur de Tom Mes (120 pages). Au début des années 2000, le critique de cinéma Tom Mes publie Agitator, un ouvrage de référence sur le cinéma de Miike Takashi alors en pleine explosion. Cette étude fut tirée plusieurs fois au gré des grandes sorties du réalisateur, avant de devenir épuisée dans les années 2010. Ne voulant plus rééditer une nouvelle fois la même version, Tom Mes a donné son accord pour une édition alternative de son best-seller, en partie une reprise dudit ouvrage, et pour le reste une nouvelle analyse de l’œuvre de Miike, et notamment des œuvres dont il n’a pas pu parler auparavant, y compris celles du coffret qui nous concerne. Il en résulte un livre dont deux grandes thématiques se dégagent : un historique très poussé le phénomène du v-cinema, ou les films conçus uniquement pour la sortie vidéo dans les années 1990 qui ont permis à Miike Takashi d’émerger ; et une analyse détaillée des films de yakuzas du cinéaste. La partie autour du v-cinema se révèle fort instructive pour découvrir et approfondir ce phénomène commercial qui a vu ça et là naître des auteurs comme Miike. L’analyse de la filmographie miikienne se révèle en revanche un petit peu plus attendue. Il est cependant possible que le manque de profondeur de certains éléments proviennent d’une traduction de qualité moyenne.

Le cinéma de yakuzas de Miike Takashi présenté par Arnaud Lanuque (partie 1 : 13 minutes, partie 2 : 9 minutes, partie 3 : 9 minutes). Dans ce module dont la durée finale dépasse les 30 minutes, Arnaud Lanuque déploie tout l’historique du réalisateur de fond en comble, accompagné d’un commentaire analytique de ses films marquants (ceux du coffret et d’autres). Si une partie des éléments se retrouve dans le livre de Tom Mes, Arnaud Lanuque développe, avec l’érudition qu’on lui connaît sur les autres éditions Spectrum Films, une certain quantité d’éléments originaux pour saisir l’importance qu’a eu Miike dans le cinéma de yakuzas contemporain, à quels pans du cinéma japonais le réalisateur se réfère ou en quoi il a plus pesé dans le registre, selon l’angle de vue qu’on porte aux films, que des cinéastes tels que Kitano Takeshi ou Ishii Takashi.

Interview de Miike Takashi (15 minutes). Pour la sortie de First Love, Miike est interrogé sur une plage (probablement la Croisette) à propos de ses inspirations pour le film. Outre les œuvres citées telles que Zatoichi, Starship Troopers, Les Sept Samouraïs ou Opération Dragon, ainsi que ce qu’il doit au médium du manga, Miike déclare être allé à la rencontre de plusieurs yakuzas, qui lui ont forgé une acuité toute particulière pour appréhender le milieu du crime organisé.

Présentation de Yakuza Apocalypse par Miike Takashi (1 min). Cette accroche a été réalisée pour la projection du film à Cannes. Au lieu, comme beaucoup de ses confrères, de dire quelques phrases bateau pour souhaiter la bonne séance, Miike s’est travesti en geisha et avec un grand sourire et un sens de l’acting, présente son film en déclarant de manière étonnante : « je ne pourrai plus faire de films aussi violents !« .

Electric Yakuza, Go to Hell!!, documentaire de Yves Montmayeur (2004, 54 min). En 2004, Montmayeur fait le point sur la carrière de Miike qui a déjà atteint son apogée. Il suit Miike sur le tournage de Zebraman et en présentations de films, et l’interroge face caméra sur son goût pour le manga, son enfance à Osaka où les yakuzas n’étaient pas loin. Miike se révèle comme d’accoutumée impassible mais un brin comique, et on y croise Pen-ek Ratanaruang, Aikawa Sho, Alejandro Jodorowsky, Tsukamoto Shinya, Tony Rayns qui a participé à sa programmation en Occident à la fin des années 90… Miike revient régulièrement sur quelques-uns de ses films clés tels qu’Audition, Ichi the Killer, Gozu… Une capsule temporelle qui fleure bon les années 2000.

La version longue d’Agitator en DVD (3h18, contre 2h30 pour la version classique). Sur ce montage du film, celui imaginé en premier lieu par le réalisateur, les nombreuses séquences manquantes de la version la plus répandue du film sont identifiables au premier coup d’œil en raison d’un écart de qualité d’image avec le reste du corps du film. Ce qu’on l’on peut dire, c’est que beaucoup d’entre elles sont des jonctions de scènes, parfois uniquement fonctionnelles (un plan d’un personnage se déplaçant à vélo) ou de nouveaux dialogues. En réalité, ces petites séquences rendent le film plus fluide, moins dense, et on ressent bien que Miike avait besoin de cette durée pour faire vivre cette fresque mafieuse à sa meilleure intensité dramatique.

Maxime Bauer.

Disponible dans le coffret Blu-Ray Miike Takashi sorti chez Spectrum Films en décembre 2023.

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