Disparition de l’actrice japonaise Kiki Kirin

Posté le 20 septembre 2018 par

Kiki Kirin, habituée des films de Kore-eda Hirokazu, s’est éteinte ce samedi 15 septembre à l’âge de 75 ans. L’occasion pour nous de revenir sur sa carrière.

La comédienne, de son vrai nom Uchida Keiko, avait débuté son parcours dans les années 60, au sein d’une troupe de théâtre d’avant-garde. Par la suite, elle est devenue une figure populaire du petit écran, apparaissant régulièrement dans des feuilletons, publicités et émissions télévisées. C’est d’ailleurs lors de l’une de celles-ci, qui incitait des célébrités à vendre des objets leur appartenant pour une cause caritative, qu’elle mit aux enchères son premier nom de scène, Chiho Yuki, affirmant n’avoir rien d’autre à offrir.

En parallèle, elle se montrait également prolifique au cinéma, et on l’aperçut chez de nombreux réalisateurs de renom, dont Ichikawa Kon et Suzuki Seijun. Cependant, ce sont surtout ses rôles les plus tardifs qui lui apportèrent une reconnaissance critique – lui valant notamment trois Japan Academy Prizes – et étendirent sa renommée au-delà du Japon. Ils l’inscrivirent dans la figure de grand-mère bienveillante et espiègle à laquelle on l’associe aujourd’hui.

Parmi les cinéastes avec qui elle avait récemment travaillé, on peut citer Kawase Naomi, pour qui elle tourna notamment dans Les Délices de Tokyo, dans lequel sa petite-fille Uchida Kyara lui donnait la réplique. Cependant, on la connaît surtout pour ses collaborations régulières avec Kore-eda Hirokazu, dont elle était l’une des actrices fétiches. Elle le rejoignit en effet pour six longs-métrages, dont Still Walking, où sa performance fut largement acclamée, et Une Affaire de famille, qui remporta la Palme d’Or au Festival de Cannes cette année. Le public français aura l’occasion de la découvrir pour la dernière fois dans ce film qui sortira le 12 décembre.

Après près de 60 ans d’une carrière empreinte d’une image de malice et d’innocence, c’est un cancer du sein qui l’a emportée. Elle se battait contre la maladie depuis 2004 et s’était plusieurs fois exprimée à ce sujet à la télévision japonaise. Avec elle, c’est un symbole du cinéma japonais contemporain qui disparaît.

Lila Gleizes.

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