BIFFF – Go Goa Gone, de Krishna D. K. et Raj Nidimoru : rire et zombies

Posté le 13 mai 2014 par

L’Inde s’essaie à la comédie horrifique avec Go Goa Gone, découvert durant les séances nocturnes du Brussels International Fantastic Films Festival cuvée 2014.

Il n’est pas aisé de verser dans la comédie d’horreur sans plonger dans la parodie, souvent condescendante. En effet, il est nécessaire de trouver un juste équilibre entre le sang et la terreur du côté horrifique, ainsi qu’entre les rires et l’amusement de la comédie. L’exemple parfait de cet équilibre réussi est fort logiquement Shaun Of The Dead, d’Edgar Wright, mais les métrages de ce genre sont hélas assez rares.

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Krishna D. K. et Raj Nidimoru réalisent ce Go Goa Gone. Les deux hommes ont l’habitude de travailler ensemble, réalisant la plupart de leurs œuvres de concert. Ils sont aussi scénaristes, et se sont occupés de trouver le sujet de leur histoire, et d’en écrire le scénario, aidés par Sita Menon, qui a écrit les dialogues, en compagnie de plusieurs personnes (Kunal Khem et Raja Sen).

Ils ne cherchent clairement pas à obtenir cet équilibre entre horreur et comédie, mais veulent plutôt livrer une tranche de rire avec des zombies. Le métrage prend ainsi comme héros un magnifique trio de losers finis, adeptes de la drogue et de la baise à tout va, qui profitent d’un séminaire où doit se rendre l’un d’entre-eux pour rejoindre une rave party. Elle prend place sur une île et est organisée par la mafia russe. Une drogue violente y circule rapidement, transformant ses consommateurs en zombies affamés.

Dès les premières minutes, les protagonistes principaux surprennent par leur côté bras cassé complet ! Difficile de ne pas s’amuser face aux séquences d’exposition, assez déjantées mais, en débutant le métrage par un documentaire contre le tabac, le ton est donné. L’ambiance sera décalée, et le but est clairement d’amuser son spectateur.

La fête amène son lot d’exotisme et de sensualité (aucun plan nichon, mais les demoiselles sont de toute beauté) et, quand les zombies arrivent enfin, le spectateur comprend que les créatures ne sont qu’un autre mécanisme de l’humour. En effet, si beaucoup de sang digital s’étale à l’écran, les réalisateurs évitent les tensions horrifiques. Les protagonistes principaux ne sont ainsi jamais véritablement en danger, et continuent à dire beaucoup de bêtises, et à commettre gaffes sur gaffes (aidés par un mafieux russe indien (si, si) et son acolyte, qui apportent le côté bad ass nécessaire, ainsi que nombre de punchlines).

La réalisation n’a rien d’exceptionnelle, et les effets digitaux sont un peu grossiers. Cependant, il est visible que les acteurs s’amusent comme des fous, et les dialogues se révèlent bien souvent savoureux. Il est dommage que le côté horrifique ne soit pas un peu plus présent. Il manque de l’horreur, de beaux maquillages, des effets vraiment gore, pour que le film soit totalement marquant. Mais Go Goa Gone est un plaisir coupable assez amusant, qui permet de passer un très bon moment. Evitant d’être trop long, il s’arrange pour n’être jamais ennuyeux, et se révèle souvent inventif. Il s’agit ainsi d’un petit film sans prétention, agréable à regarder, et idéal pour les séances tardives du BIFFF.

Yannik Vanesse

Go Goa Gone, de Krishna D. K. et Raj Nidimoru, diffusé dans le cadre de la 32ème édition du Brussels International Fantastic Films Festival

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