Critique de Gothic & Lolita Psycho de Ohara Gô (DVD)

Posté le 29 mars 2013 par

Elephant Films aime proposer aux spectateurs français des films d’horreur asiatiques quelque peu déviants. Après de nombreux Iguchi Noboru, les voici qui nous proposent Gothic & Lolita Psycho, dans une édition hélas dénuée de tout bonus. Ce nom semble proposer un programme des plus réjouissant, mais que vaut donc ce film au titre laissant tellement rêveur ? Par Yannik Vanesse.

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Derrière Gothic & Lolita Psycho, plusieurs noms ressortent, particulièrement prometteurs. Nakajima Jun, après avoir produit Vampire Girl Versus Frankenstein Girl, s’occupe de ce métrage, en compagnie de Sasaki Hiroyuki. Les excellents effets spéciaux du métrage sont effectués par Okuyama Yûta, qui a entre autres à son palmarès Tokyo Gore Police, Vampire Girl Versus Frankenstein Girl, The Machine Girl et Zombie Ass, Toilet Of The Dead. Il est aidé par le grand Nishimura Yoshihiro, bien connu des amateurs de cinéma déviant. Il a en effet fait les effets spéciaux de films comme Suicide Club, The Machine Girl ou Dead Sushis. Mais il a aussi réalisé les excellents Helldriver et Tokyo Gore Police. L’homme qui dirige tout ce beau monde est Ohara Gô. L’homme n’est pas un réalisateur expérimenté (mais il s’est aussi occupé d’un Geishas Vs Ninjas dont le titre, là encore, apparaît des plus prometteur). Il s’est occupé aussi des scènes d’action du délicieusement fun Death Trance.

Gothic & Lolita Psycho offre en fait une succession de duels. La construction du film fait ainsi beaucoup penser à Scott Pilgrim vs. The World. Dans les deux métrages, en effet, le personnage principal se retrouve obligé de lutter contre des adversaires de plus en plus puissants, utilisant des techniques de combats bien spécifiques.

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Si dans le film d’Edgar Wright, la raison en était le cœur d’une femme, le prétexte à cette lutte est ici une histoire de vengeance. Nous découvrons, à travers un flashback mièvre rappelant celui de Machine Girl, l’anniversaire de l’héroïne, Yuki (incarnée par la ravissante Akiyama Rina). Tout est en blanc, y compris Yuki, ange de pureté s’adonnant à ce moment de joie intense sur fond de douce musique. Plusieurs personnes arrivent, fort logiquement vêtues de noir, pour pervertir ce moment d’innocence et de bonheur, et laissent le personnage principal pour mort, son père mutilé et sa mère massacrée, crucifiée. L’héroïne devient la Gothic Lolita, tout de noir vêtue, armée de parapluies-lances ou de parapluies-fusils, qui va tuer ses tortionnaires lors de combats dantesques aussi délirants que passionnants. Chacun d’eux est amené par une carte de tarot nous apprenant ses pouvoirs et, mis à part le twist final particulièrement surprenant, le film déroule sa succession de combats en une construction assez prévisible. Les adversaires de Gothic Lolita sont géniaux, leurs pouvoirs délirants, et les duels mêlent avec brio humour, action et gore, la palme revenant à l’adolescente armée de pistolets-téléphones portables, mais le combat contre les volontairement ridicules Kamikaze, est un délicieux moment de portnawak jusqu’auboutiste.

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Yuki, l’héroïne, est délicieusement sexy, et son costume superbe. Les combats se déroulent dans des décors variés (le club glauque dans lequel s’ouvre le film est assez inoubliable) et, bien que montrant la petitesse du budget, ils aident à éviter tout ennui.

 Yannik Vanesse

Si Gothic And Lolita Psycho ne renouvelle pas le genre, il offre un spectacle on ne peut plus agréable. Il se révèle sans temps mort, très drôle et bien fait, ainsi que sanglant. Gothic & Lolita Psycho donne ainsi à ses spectateurs tout ce qu’il promet à son spectateur.

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Gothic & Lolita Psycho, disponible chez Elephant Films depuis le 20 novembre 2012.