grotesque Bonus

Grotesque : la vidéo exclusive du bonus DVD !

Posté le 7 novembre 2011 par

En exclusivité, East Asia vous propose l’intégralité du Bonus réalisé pour la sortie vidéo (DVD / Blu-Ray) de Grotesque, la pépite gore de Shiraishi Kôji édité tout récemment chez Elephant Films ! Attention, cette vidéo est fortement déconseillée au moins de 16 ans, et il est préférable d’avoir vu Grotesque avant de la regarder ! Vous êtes prévenus…

Narrateurs : Olivier Smach et Victor Lopez.

Image et son : Pixel Street (François Vacarisas et François Tchernia)

Production : Elephant Films

Grotesque, dans les entrailles du mal

Par Victor Lopez.

Pour comprendre Grotesque, il faut revenir très loin en arrière dans l’histoire du cinéma japonais. Nous sommes en 1945. Les américains, vainqueurs de la seconde guerre mondiale, occupent militairement le Japon. Ils profitent de cette situation pour y exporter leur  culture. Sur le plan cinématographique, si le Japon s’apprête à connaitre un âge d’or et une reconnaissance internationale dès le début des années 50, seuls 10 films sont produits en 1945. Comme en Europe, les écrans de cinéma sont alors envahis par les productions hollywoodiennes. Une rumeur insistante veut cependant que ces films américains aient été légèrement modifiés pour leur diffusion japonaise. Afin de faire couleur locale, des scènes de violences étaient rajoutées au montage nippon. On ne sait aujourd’hui s’il s’agit d’un mythe ou de la réalité, mais cette légende souligne bien que le goût de la surenchère dans la violence graphique n’est pas nouveau au pays du soleil levant.

Cette maxime reste valable en 2009, lorsqu’est lancé Grotesque. Le film donne en effet l’impression que ses créateurs, après avoir vu la vague de films d’horreur initiée aux États-Unis par Saw et Hostel, se soient donnés pour mission d’aller encore plus loin dans la violence gratuite, le sadisme sanglant, et l’hémoglobine glauque. Ils réclament ainsi aux yeux ulcérés du monde entier la palme du film le plus violent et malsain jamais produit et affirment haut et fort, que les rois des films de torture, ce sont les japonais !

Mais Grotesque est plus qu’un équivalent nippon et hyperbolique des torture porns américains. En se réappropriant un genre de film d’horreur que la vague de Yurei Eiga post-Ring avait un peu fait oublier, il s’inscrit d’une belle façon dans une longue généalogie de films déviants comme seuls les japonais en ont le secret.

Replaçons ainsi le film dans un contexte plus vaste, afin de découvrir ce qui fait son profond intérêt et sa réussite sous ses dehors plutôt opportunistes.

Saw + Hostel = Gros test pour Grotesque ?

Hostel…

Et Grotesque, un air de famille ?

L’affiche internationale le clame haut et fort : « Saw et Hostel étaient uniquement des apéritifs« . Loin de cacher son désir de surfer sur la vague des films de torture américains, Grotesque revendique au contraire sa filiation et assume la surenchère dans le gore face à ses modèles. Mieux, il lance comme un défi aux productions hollywoodiennes: « je peux faire encore mieux (ou pire) que vous !« .

En fait, la seule consigne qu’a donné le producteur Takafumi Ohashi au réalisateur ne laisse aucun doute sur ses intentions: « Je veux que tu fasses quelque chose d’horriblement violent, tellement violent, que ça ne pourra presque pas être montré !« , lui a-t-il demandé. La maxime ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd et Kôji Shiraishi pond rapidement un script minimaliste respectant parfaitement la commande, ainsi que le budget très serré de l’entreprise.

Aki et Kazuo, un couple qui vient de se former, se fait enlever par un médecin sadique et psychopathe qui va prendre plaisir à les voir souffrir pendant une heure et quart. Au programme: humiliation, sévices sexuels, torture psychologique, et enfin démembrement. A ce niveau, tout y passe, même et surtout les organes les plus sensibles (tétons, yeux, pénis…). Quoiqu’on en pense, on ne peut qu’être admiratif devant l’inventivité perverse mise en œuvre pour faire vivre un postulat aussi réduit !

Car ça marche: avec son lieu unique, ses trois acteurs et son script inexistant, Grotesque remplit parfaitement son contrat et arrive à être à la fois plus gore que tous les Saw réunis, mais aussi plus dérangeant et malsain que les torture porns ricains. La raison de cette réussite se trouve justement dans les limites imposées du projet.

Le casting est limité : trois acteurs inconnus (on avait quand même aperçu Tsugumi Nagasawa dans Tokyo Gore Police). Ce qui permet une identification facile aux victimes, mais surtout de découvrir le fascinant Shigeo Ôsako. Avec son faux air de Kitano impassible, il est en effet d’une retenue et d’une sobriété terrifiante dans son incarnation du sadique docteur.

Tsugumi Nagasawa dans Tokyo Gore Police

Les contraintes économiques obligent de même le réalisateur à tirer un maximum de profit de chacun de ses éléments. L’unicité du lieu crée ainsi un huit-clôt oppressant, à l’atmosphère glauque qui  tire le meilleur parti de la salle de torture dans laquelle les personnages, et donc le spectateur, sont prisonniers durant tout le métrage. De même, les scènes et les plans durent un temps inimaginable dans la grammaire hollywoodienne, et rendent certaines scènes plus insoutenables encore. Ainsi, l’éprouvante scène de masturbation, que le médecin prodigue à la femme, puis à l’homme, comme s’il devait libérer ce couple qui n’a jamais fait l’amour de leur tension sexuelle, s’éternise au point de devenir insoutenable.

En outre, la quasi absence d’événements narratifs dans le scénario permet de se concentrer sur la torture, chose pour laquelle on regarde tout de même le film. Et cela rajoute une efficacité encore plus grande.

Expliquons-nous ! Alors que la série des Saw repose sur une accumulation d’explications lorgnant vers le thriller psychologique de plus en plus alambiqué, et que Hostel pointe du doigt une certaine forme de tourisme sexuel, Grotesque ne présente aucun motif apparent à la violence montrée et ne lui donne jamais aucune justification. Et c’est justement cela qui choque encore plus ! Ce vide force à constamment s’interroger sur ce que l’on voit et les raisons pour lesquels on continue de regarder tout cela. Cette retenue esthétique et thématique met en branle  l’imagination du spectateur, qui remplit lui-même le vide laissé par le film. Et, on le sait, dans ce genre de spectacle, le pire n’est pas ce qui est montré, mais ce que le spectateur imagine face aux images qu’il ne peut supporter.

On le voit alors, Grotesque a le mérite de pousser à son paroxysme les tortures déjà bien corsées de ses concurrents américains, au point de les vider de tout leur sens scénaristique pour n’en garder que le masque grimaçant. On découvre là un des sens du titre. Mais c’est loin d’être le seul !

Du réalisme au titre


Le grotesque apparait au Moyen-âge et à la renaissance pour désigner un style artistique décoratif, proche de la caricature dans la mise en scène de personnages étranges et difformes comme des démons et autres créatures bizarres. Sur le plan plastique, le grotesque se traduit par une exagération des traits reflétant physiquement une extrême laideur intérieure. Aujourd’hui, on emploie le mot sous une forme adjectivale pour désigner tout ce qui a trait au ridicule et à l’exagération, lorsque son sujet reste empreint de peur et d’effroi.

On comprend mal ce titre lorsque le film débute. De l’enlèvement aux tortures les plus abjects, qui ont lieu dans la première partie du métrage, le cadre posé semble en effet d’un sérieux et d’un réalisme à toute épreuve. D’ailleurs, on se demande au bout de 40 minutes ce qui va bien pouvoir se passer, tant on semble être allé loin dans le crescendo horrifique. Une rupture a alors lieu. On pense d’abord à celle, classique dans les films de genre, de la respiration lorsque l’on est arrivé à une certaine forme de saturation dans l’horreur, avant de replonger dans le monde asphyxiant que l’on croyait avoir quitté. Il y a un peu de cela ici, mais pas seulement !

Le film en profite aussi pour changer de registre, et fait preuve d’un recul, d’une ironie, et d’un humour totalement absent de son début. Se joue alors un fascinant renversement, qui remet en cause tout ce que l’on a vu. Le médecin est par exemple dans la première partie une figure réellement effrayante. Après cette rupture, il devient un personnage un peu ridicule, dont on moque l’odeur nauséabonde. La douleur, tant physique que psychologique, qui semblait palpable au début, est maintenant inexistante, voir moquée, tant l’attitude des personnages est exagérément illogique (on le voit par exemple lorsque Aki, dont il ne reste que le pouce comme doigt de la main, l’utilise pour signifier un « super »). Mais surtout, la violence se fait grand-guignolesque, perdant tout le sérieux qu’elle avait au début pour atteindre des délires surréalistes proche des zéderies des Sushi-Typhoon.

On nous signifie alors, après nous avoir effrayé et dégouté avec tant de boucherie, que tout cela n’est finalement pas très sérieux, qu’il s’agit après tout seulement de cinéma, et que l’on est très loin de la réalité. Ce message ne semble pourtant pas avoir été compris par tout le monde, et les censeurs anglais ont notamment peu gouté à cet humour noir.

Oh my gosh !


Afin de recevoir un visa pour être distribué en Angleterre, chaque film doit passer devant les membres du British Board of Film Classification, qui lui donnent, comme leur titre l’indique, une classification. Lorsque Grotesque leur est présenté, et alors que ses acquéreurs pensaient qu’il écoperait d’une interdiction aux moins de 18 ans, le film est tout bonnement… interdit ! Le BBFC refuse de lui donner une classification et rend de fait sa diffusion totalement illégale.

David Cook, le directeur du bureau, explique son choix en ces termes : « Grotesque contient une histoire ou un développement des personnages minimalistes et ne présente aux spectateurs qu’un scénario allant crescendo dans l’humiliation, la brutalité et le sadisme. Malgré la tentative rudimentaire à la toute fin du film d’ « expliquer » les motivations du tueur, le plaisir suprême offert n’est jamais relié au fait de comprendre les motivations des personnages principaux. A la place, le plaisir suprême offert semble être de valoriser le spectacle du sadisme (ce qui inclut le sadisme sexuel) pour lui-même. ».  Ce qui donne en anglais : “Grotesque features minimal narrative or character development and presents the audience with little more than an unrelenting and escalating scenario of humiliation, brutality and sadism. In spite of a vestigial attempt to ‘explain’ the killer’s motivations at the very end of the film, the chief pleasure on offer is not related to understanding the motivations of any of the central characters. Rather, the chief pleasure on offer seems to be wallowing in the spectacle of sadism (including sexual sadism) for its own sake”.

N’entrons pas dans le débat sur ce qui peut pousser, dans une démocratie, à interdire à des adultes de choisir de voir tel film plutôt qu’un autre alors que rien, au niveau de son discours, ne tombe sous le coup de la loi, et savoir si un film de fiction peut être « dangereux » pour ceux qui décident de le voir. Insistons cependant sur la question de la motivation du tueur. Située à la fin du film, dans la partie grotesque, donc, celle-ci prend les allures d’une blague sur les psychologisations forcées que l’on trouve depuis Psychose d’Alfred Hitchcock à la fin des films sur les tueurs en série. Notre médecin est ici ostracisé parce qu’il sent mauvais, maladie génétique que lui a refilée sa mère prostituée. Mis à l’écart de la société, il se venge maintenant en torturant des jeunes gens…

On est d’accord avec les censeurs : plutôt que d’y voir une critique de la société japonaise, on peut dire que l’explication est « rudimentaire », tout en étant, contrairement à ces sérieux messieurs, capable d’y goûter l’humour parodique. On se doute bien que l’intérêt n’est pas là et ne l’a d’ailleurs jamais été dans les films de tueurs en série. Non, l’important est de pénétrer un esprit malade, de faire un voyage au cœur du sadisme, de comprendre, sans avoir à l’accepter, ce qui pousse des êtres aussi détraqués à commettre de tels actes, et le plaisir qu’ils y éprouvent. Epousant dès la première scène le point de vue de son tueur, Grotesque remplit ce contrat avec nous.

Ironiquement, Grotesque s’inscrit ainsi dans un type de film dont les anglais sont spécialistes. Pénétrer la psyché d’un sadique et d’un pervers, c’était déjà les programmes du Voyeur, chef d’œuvre de Michael Powell de 1960, ou de L’Obsedé de William Wyler. Grotesque calque d’ailleurs son dernier plan sur le film qui a valu à  Terence Stamp et Samantha Eggar un prix d’interprétation à Cannes en 1965. Cette filiation rend alors l’interdiction du film en Grande-Bretagne plus absurde encore.

Loin de désespérer Shiraishi, cette réaction extrême l’amuse beaucoup. Il explique ainsi : « A partir du moment où il y a une réaction, je suis très content ! Bien sûr, le fait que le film ne puisse être montré me déçoit un peu, mais cela veut dire que le film que j’ai fait a le pouvoir de créer la controverse, ce qui me rend très heureux ».

Le producteur du film est lui aussi très heureux de cette interdiction. Il profite de cette polémique qui fait de la publicité gratuite au film, pour le vendre un peu partout à l’étranger en insistant bien sur le fait qu’il est tellement ignoble, qu’il est illégal en Angleterre. Surfant encore sur le phénomène, il concocte une version « Uncut » pour l’international, alors que le film n’a nullement été censuré.

Piggu Eiga


Au japon, en effet, le film est loin de provoquer un tel tollé. Et pour cause, le pays du soleil levant s’est fait le grand spécialiste de films, dans lesquels l’unique trame scénaristique repose sur des tortures insoutenable. En 1985, sort par exemple The Devil Experiment,  premier film d’une série connue sous le nom de Guinea Pig. Présenté comme un snuff movie, on y voit pendant 45 minutes trois hommes torturer une femme, et… c’est tout. Allant encore plus loin dans la violence graphique, le second Guinea Pig, Flowers of flesh and blood, réalisé par le mangaka Hideshi Hino, crée même la polémique aux Etats-Unis, quand Charlie Sheen, persuadé d’être en face d’un véritable snuff, envoie la vidéo au FBI. Le bureau découvre bien sûr qu’il ne s’agit que d’un film de fiction, mais le mythe du snuff movie a depuis la peau dure.

S’il s’inscrit dans cette tradition japonaise, Grotesque a l’avantage de ne jamais jouer la carte du faux documentaire. Au contraire, Shiraishi soigne sa mise en scène, et exécute un vrai travail de cinéaste, avec l’aide de Yôhei Fukuda, très efficace directeur de la photo. L’horreur est alors plus subtile que celle provoquée par une ambiguïté sur la véracité de ce qui nous est montré. On sait ici que tout est faux, et pourtant, le dégout est bien présent.

Kôji Shiraishi, un réalisateur qui tranche


Revenons donc sur le parcours du maître d’œuvre, le metteur en scène Kôji Shiraishi. Si rien dans la carrière du cinéaste japonais n’annonçait réellement une telle boucherie, sa filmographie en fait pourtant le candidat idéal pour un tel exercice aux yeux du producteur Takafumi Ohashi.

La première collaboration entre les deux hommes remonte en 2004, à l’occasion du premier film de Shirashi : Ju-rei, la malédiction. La petite boîte Broadway production, spécialiste des films de fantômes à petit budget, décide de passer à la vitesse supérieure avec leur cinquième Yurei Eiga, le second à sortir en salles. Divisé en 10 chapitres, le film est une succession de scènes dans lesquels les personnages sont victimes d’esprits vengeurs. Ce que l’on croit n’être qu’une accumulation aléatoire de morceaux d’anthologie forme peu à peu un scénario cohérent. Calqué sur la série des Ju-on (The Grudge) de Takashi Shimizu, le résultat est d’une efficacité redoutable, puisqu’il ne contient que des scènes de climax dont le seul but est de provoquer la peur.

Ce tour de force lui vaut de rejoindre l’écurie de Takashige Ichise (le célèbre producteur de Ringu de Nakata et de… Ju-on).  Il signe pour lui un segment de Dark tales of Tokyo (dont un des autres courts est réalisé par… Shimizu !) et le faux documentaire sur des phénomènes paranormaux liés à une malédiction démoniaque Noroi. Bien installé comme petit maître de J-horror, il met ensuite en scène Kuchisake-onna (Carved), avec sa célèbre bogey-women au terrifiant sourire qui aime à violenter des enfants.

Ce qui frappe dans cette filmographie, c’est la facilité avec laquelle le réalisateur reprend des concepts existant et se les approprie en maximisant l’efficacité. Il ne garde de Ju-on que les scènes de terreur et en fait Ju-rei. Il s’inspire de Freddy et le fond dans le folklore japonais pour le transformer en Kuchisake-onna. Et c’est exactement ce que lui demande de faire Ohashi pour Grotesque. Il ne garde des torture porns américains que le minimum (les scènes de tortures), et les inscrit  dans la tradition japonaise des Guinea Pig.

Torture Porn ?

Dans ce contexte, Shiraishi apparait donc comme un artisan efficace. Le cinéphile pense souvent aux classiques des films de torture comme Salo, les 120 journées de Sodome de Pasolini ou Funny Games d’Haneke en voyant le résultat. Mais force est de constater que le sens de l’entreprise n’est pas le même. Shiraishi ne problématise pas l’interrogation sur la valeur des images comme l’Italien, et se garde bien de critiquer la violence des médias comme l’autrichien. Même la thématique du sacrifice pour l’être aimé présentée dans Grotesque n’est pas une piste d’analyse très sérieuse.

A la rigueur, le cinéaste japonais serait plus proche du Wes Craven de la période de La dernière maison sur la gauche. Il partage avec le réalisateur américain cette fascination pour ce qui est à la limite du soutenable et du représentable, ainsi que la mise à l’épreuve du plaisir du spectateur devant son film par l’utilisation d’un humour très noir. Il y a aussi ce côté fun dans le gore, et, il faut bien l’avouer, une certaine forme de complaisance dans l’expérience limite proposée. Mais Shiraishi est bien moins roublard : si Craven se moque ouvertement de son public, Shiraishi ne se place jamais au-dessus de lui et l’accompagne du début à la fin de son film.

L’inscription dans la nouvelle vague de torture porns internationale est plus ouvertement assumée. Le  terme, quelque peu mensonger puisqu’il ne s’agit en aucun cas de pornographie, apparait sous la plume d’un critique détracteur de Hostel, Davis Edelstein. Il est ensuite repris à des fins marketings, comme une sous-catégorie des splatter films, qui érigent la violence graphique comme vecteur esthétique. Mais peu importe le terme, les œuvres sont là et fleurissent surtout en Europe (le hollandais The Human Centipède, A Serbian Movie) et en Asie (le taïwanais Invitation Only, l’indonésien Macabre, le thaïlandais Meat Grinder). Grotesque se revendique de ce mouvement, au point d’avoir choisi un temps comme titre de travail Martyr 2. L’excellent film de Pascal Laugier a en effet fait son petit bonhomme de chemin de la France vers le Japon, où il fut reçu avec égard et curiosité.

A Serbian Film, plus grotesque que Grotesque ?

Croisement entre les torture porns U.S., les spatters japonais, les films de serial killers british, Grotesque est une expérience radicale, parfois insoutenable, mais aussi dotée d’un subtil humour. Le film de Shiraishi constitue surtout l’inévitable touche japonaise d’une lame de fond importante dans l’évolution du cinéma d’horreur, s’inscrivant ainsi au centre de passionnantes interrogations actuelles sur la représentation de la violence.

Victor Lopez.

Grotesque du Shirashi Kôji, disponible en Vidéo (DVD / Blu-Ray), édité par Elephant Films, depuis le 13/10/2011