Janvier au cinéma : de Ghibli à Cartes des sons de Tokyo

Posté le 25 décembre 2010 par

Après un mois de décembre calamiteux pour les amateurs de cinéma asiatique, (les parisiens ont au moins pu se réfugier à la cinémathèque pour voir les films de Wakamatsu et d’Edward Yang, mais les malheureux provinciaux n’ont eu le choix qu’entre Les petits mouchoirs et Harry Potter 7, les pauvres…), janvier arrive avec quelques bonnes nouvelles. Non seulement quelques films assez attendus devraient sortir en salle d’ici cet été (Gantz, I saw the devil, Bedeviled, Detective Dee !), mais l’année commence avec le retour de deux grands noms sur nos écrans : Ghibli et Jia Zhangke.

Bon, pas de quoi sauter au plafond non plus, les retours s’effectuent en mode mineur : leurs nouveaux films, Arrietty, le petit monde des chapardeurs et I wish I knew, histoires de Shanghai continuent d’explorer des voies que les précédents films du studio de Miyazaki et que le réalisateur de 24 City avaient déjà creusé de manière plus profonde. Arrietty surtout déçoit par son incapacité à surprendre. Signé du nouveau venu Yonebayashi Hiromasa, le film se contente de reproduire avec soin mais sans génie la formule magique du studio.

I wish I knew impressionne de son côté moins que l’absolu 24 City et l’ampleur de son sujet (l’histoire de Shanghai des années 30 à aujourd’hui) n’empêche pas de classer le documentaire à côté des films d’accompagnements comme Useless ou Dong plutôt que des sommets comme The World ou Still life dans la filmographie de Jia. Cela n’empêche pas l’œuvre d’avoir une ambition et une ampleur extraordinaire, mais surtout contextualisée dans le geste artistique colossale et essentiel du cinéaste, qui continue de filmer les mutations de la société chinoise contemporaine avec un talent et une poésie hallucinants.

À côté de ces deux films immanquables pour tout Eastasien qui se respecte, janvier permettra aussi de se pencher sur deux regards étrangers sur l’Asie. Dans le sillage d’une Sophia Coppola (dont le touchant et très épuré Somewhere sort aussi ce mois-ci) lost in translation, la catalane Isabel Coixet filme les errances de la sublime Kikuchi Rinko dans le Japon très imaginaire de Map of the sound of Tokyo. De son côté, Charles de Meaux, qui a en partie produit notre si cher Oncle Boonmee, envoie un coureur Jockey français à Macao dans Stretch. Le fait qu’il tombe amoureux de Fan Bingbing et qu’il croise David Caradine pour sa dernière apparition devrait suffire à éveiller votre curiosité.

Enfin, si le cœur vous en dit, vous pouvez toujours aller vérifier que non, Jay Chou n’est pas Bruce Lee dans la nouvelle version du Green Hornet qui doit beaucoup à l’alliance de l’Apatowien Seth Rogen et du bricoleur Michel Gondry.

Pour récapituler :

Le 12/01 : The Green Hornet

La critique d’Anel Dragic, qui ne trouve pas ça très sérieux et qui en profite pour dire tout le mal qu’il pense de Jay Chou.

Le 12/01 : Arrietty, le petit monde des chapardeurs

Un ensemble sur la BO de Cecile Corbel, par notre mélomane Olivier Smach, qui est allé rencontrer la musicienne !

La critique complète !

Le 12/01 : Stretch de Charles de Meaux

Le 19/01 : I wish I knew, histoires de Shangai

Critique et entretien autour de notre film du mois !

Le 26/01 : Carte des sons de Tokyo

Et profitez-en, et rendez-vous en fevrier avec Vertiges de Chuyên Bui Thac et Winter Vacation de Li Hongqi, il n’y a Rien à déclarer (et franchement, un Danny Boon, ça donne pas envie) !

See you, space cowboys !

Victor Lopez.

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