The Green Hornet de Michel Gondry (Cinéma)

Posté le 5 janvier 2011 par

Le Frelon Vert version 2011 sort dans nos salle le 12 janvier ! Que vaut cette relecture du Green Hornet par Michel Gondry et surtout, questions eastasienne par excellence : assistons nous au retour du dragon Kato ? Réponse ici ! Par Anel Dragic.

On se demandait bien ce que pouvait nous réserver ce Frelon vert (Green Hornet en VO). Très discret jusque récemment, il paraissait de plus en plus évident que Columbia-Tristar ne savait pas vraiment quoi faire de ce film. Il faut dire que le métrage sort d’une difficile gestation ayant vu se succéder les réalisateurs. Un moment entre les mains de Gondry, puis passé entre celles de Stephen Chow, qui s’est désisté du projet, le film revient finalement à Michel Gondry avec Seth Rogen dans le rôle titre. Un choix étonnant qui en aura fait tousser plus d’un à l’époque. La vision du casting ensuite, totalement freestyle, voyant dans le même métrage se côtoyer Rogen, Jay Chou, Cameron Diaz, Christoph Waltz, Edward James Olmos, ainsi que des caméos de James Franco et Edward Furlong, laissait aussi douter de la crédibilité du projet.

A Seth Rogen comedy

Difficile de savoir à quoi s’attendre avec un réalisateur et un casting aussi hétéroclite. Alors que la campagne promo laisse augurer d’un film de super-héros quelconque (regardez l’affiche française, c’est très premier degré), la surprise s’instaure dès les premières minutes lorsque l’on constate que l’on est bel et bien face à une comédie. Pas un film de super-héros teinté de comédie comme le serait Iron Man, mais plutôt devant une comédie teintée de super-héros comme l’était Kick-Ass ! Seth Rogen et Evan Goldberg, scénaristes et producteurs executifs, y apposent leurs empreintes avec une délicatesse pachydermique, qui ravira les amateurs du comédien et frustrera les fans inconditionnels du super-héros. Le problème vient-il peut-être aussi du fait que le film n’apporte rien de neuf en comparaison de ce qui a été fait ces dernières années : l’humour cocasse de Kick-Ass, le second degré permanent sur la nature du super-héros dans un cadre plus réaliste, ou encore la médiocrité de l’homme derrière le masque, ne sont que quelques uns des traits que l’on retrouve dans cette version du frelon vert. Dommage, lorsque l’on repense à ce qu’aurait put donner une vision premier degré du personnage. Pour s’en convaincre, jetez un œil au court-métrage d’ Aurélien Poitrimoult, très convaincant.

Le retour du dragon ?

Le personnage créé à l’origine dans les années 30 pour la radio, puis par la suite transposé tour à tour dans des serials, des comic books ainsi que la bien connue série télé des sixties qui aura révélée Bruce Lee aux Etats-Unis, a bien changé. Loin du sérieux de la série, Britt Reid (l’homme sous le masque) est ici un connard (tendance Iron-Man), fils de millionnaire (tendance Batman), atteint du complexe du “connard de père”. Le jour où ce dernier se fait tuer, il décide de faire quelque chose de sa vie en jouant les justiciers dans la ville. A partir de ce moment, là où Bruce Wayne et Tony Stark feintaient d’être des connards au grand jour mais cachaient une droiture d’esprit, Reid reste pour sa part un connard total jusqu’à la fin du film.

Comme dans la série télévisée, Reid à un sidekick : Kato. Celui-ci, lorsqu’il fut interprété par Bruce Lee en vint à effacer le personnage principal aux yeux des téléspectateurs. C’est donc avec la plus grande inquiétude que fût accueillie l’idée de voir Jay Chou reprendre le rôle. Au cinéma, celui-ci fût jusqu’ici d’une nullité assez incroyable. Quitte à m’attirer les foudres des millions de fans du chanteur, à l’écran pas un seul de ses rôles n’est à sauver. D’une inexpressivité hors norme (et dans le cas présent accompagné d’un horrible accent), Jay Chou confirme tout le mal que l’on pensait de lui en tant qu’acteur. Il tente tant bien que mal de singer Bruce Lee mais force est de constater qu’il n’a ni le charisme, ni la force viscérale du petit dragon.

Green Hornet X Blue Orchid

On imaginait mal Michel Gondry aux commandes d’un blockbuster. L’idée de voir le réalisateur de Eternal Sunshine of the Spotless Mind et Be Kind Rewind sur un film de super-héros pouvait faire douter (un peu comme voir le reboot de Spider-man être confié au réalisateur de 500 jours ensemble). Finalement, Gondry parvient à un bon compromis alternant séquences d’action dans la veine des films de super-héros et séquences de gondrioles, plus légères, shootées de manière clipesque (des séquences entières montées sur du son pop ou rock. Au hasard… The White Stripes!), et totalement caractéristiques du bonhomme.

Si le réalisateur parvient à poser sa patte, le film pêche en revanche sur ses scènes d’action. Le réalisateur n’est pas encore un maître en la matière et celles-ci, alternant chorégraphies kung fu très artificielles à cause de trop nombreux effets spéciaux et gunfights anecdotiques, ne parvient pas véritablement à convaincre.

Verdict :

Mouais copier

Le Frelon Vert cuvée 2011 risque donc de diviser. Si vous cherchez un film de super-héros premier degré, passez votre chemin. Si en revanche, vous êtes fan de l’humour de Seth Rogen et des petits délires visuels de Michel Gondry, peut-être vous laisserez vous porter par le métrage. Hélas, ce ne sera pas le cas de tout le monde (et certainement celui de l’auteur de ces lignes)…

Anel Dragic.

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