Insert Coin, la rubrique hebdo des Jeux-Vidéo (Saison 1, épisode 10) : Suda51 – part I

Posté le 22 mai 2011 par

À l’occasion de la sortie de No More Heroes Paradise, Insert Coin revient sur son créateur, le talentueux et original Goichi Suda. Par Tony F.

Le moins que l’on puisse dire lorsque l’on évoque le nom de Suda51 (c’est ainsi qu’on l’appelle par chez nous, 51 se prononçant “go-ichi” en japonais), c’est que l’homme aura marqué, à sa façon, l’univers des jeux vidéo. En signant des œuvres toujours très reconnaissables par leur style, leurs histoires, ou leurs personnages. De The Silver Case en 1999 à No More Heroes en 2008, rétrospective sur des jeux pas comme les autres…

C’est donc en effet The Silver Case, sorti sur la première Playstation il y a maintenant douze ans, qui sera la première oeuvre signée Grasshopper Manufacture, studio alors tout jeune et fondé en mars 1998. Un jeu déjà très atypique dans son déroulement, puisqu’il propose alors de suivre une histoire en évoluant à la première personne, sur un rail, tout en étant confronté a diverses situations, énigmes ou problèmes. Imaginez vous une sorte de Point n’click en 3D, mais sur rail, où le joueur ne peut qu’avancer, reculer, et regarder autour de lui via un “viseur”, ainsi que les habituelles interactions sur le décor, ou encore l’inventaire du personnage. Les dialogues, eux, sont totalement écrits et donc aucune voix ne se faisait entendre. L’histoire, quand à elle, tourne autour de la recherche d’un meurtrier supposé mort, d’après une vieille affaire d’un détective tout aussi vieux. On le devine, ce dernier reprendra l’enquête pour traquer une nouvelle fois le tueur. Il est à noter que l’histoire se divise alors en deux segments : Transmitter et Placebo . Le premier, écrit par Suda lui même, retrace l’enquête du détective, alors que Placebo, lui, suivait l’histoire d’un reporter freelance qui lui aussi mène son investigation.
Avec son esthétique et son ambiance toute particulière, son gameplay atypique et son histoire haletante, The Silver Case s’imposa d’emblée comme un classique dans l’archipel. D’ailleurs, pour ceux que cela pourrait intéresser, ils peuvent désormais se le procurer sur le Playstation Network Japonais, dans la gamme Psone Classics.

Il faudra ensuite attendre deux ans et la Playstation 2 pour entendre à nouveau parler de Suda et ses potes, avec Flower, Sun & Rain. L’histoire d’un homme, chercheur d’objets perdus et autres artefacts équipé d’un ordinateur portable surboosté capable de voir les consciences des hommes et d’ouvrir les objets avec le code adéquat. Sumio Mondo (puisque c’est son nom) est invité sur une magnifique île, à l’hôtel Flower, Sun and Rain, pour un travail étrange : on lui demande en effet de passer la nuit à l’hôtel, puis de stopper dès le lendemain une attaque terroriste. Chose que l’homme va tenter de mener à bien… chaque jour, puisqu’il se réveille dans une boucle temporelle le forçant à revivre la journée de l’attentat. Chaque fois, le détective essaiera de rejoindre l’aéroport (lieu de la catastrophe) et chaque fois, un client de l’hôtel lui demandera de mener à bien une quête étrange, faisant finalement de l’oeuvre une sorte de croisée entre Twin Peaks, Shining et Groundhog Day. Plus soucieux du fond que de la forme, Suda51 privilégie ici la narration et le caractère totalement décalé (voir carrément dingue) de ses personnages, délaissant totalement le gameplay, réduit ici à son expression la plus basique : déplacements simples, ramassages d’objets, et résolution d’énigmes basées sur la mécanique des chiffres a entrer dans Catherine (le nom de son ordinateur). Dit comme ça, ça n’a pas l’air très alléchant… Et pourtant, le jeu parvient à séduire, ici encore grâce à une Suda’s Touch naissante : une bande son totalement allumée, des scènes délirantes, et une touche graphique des plus simpliste (dépouillée diront certains… moche diront d’autres) mais attachante. A noter, ici encore, qu’un portage du jeu est sorti sur Nintendo DS chez nous (la version d’origine étant restée au Japon.)

Après une collaboration avec Nex Entertainment sur Shining Soul (de la saga des Shining made in Sega ), il faudra attendre 2005 pour que la consécration du studio et de l’homme arrive enfin jusque dans notre hémisphère, avec Killer 7. Le jeu, développé depuis 2002 en collaboration avec Shinji Mikami (créateur de Resident Evil) suite à un contrat d’exclusivité de cinq jeux entre Nintendo et Capcom à venir (les quatre autres jeux étant P.N. 03, Dead Phoenix (annulé), Resident Evil 4 et Viewtiful Joe). Considéré aujourd’hui encore comme l’oeuvre la plus barrée, la plus personnelle et la plus extrême du studio, Killer 7 à marqué quiconque ayant posé les yeux dessus par son histoire aux limites de la folie psychotique (celle d’un tueur aux sept personnalités engagé dans une lutte contre une armée de monstres étranges) , par son gameplay (à nouveau un jeu sur rail, à la troisième personne, lui) et son esthétique cel shadding tellement opposée à tout ce qui était connu qu’il fut instantanément rangé dans la catégorie des OVNI vidéoludiques tellement… japonais. Jugez plutôt, et même mieux, essayez-le : c’est un jeu dont on ne sort pas indemne.

Enfin, après une oeuvre plus mineure (Contact , sur Nintendo DS , un RPG là encore bien atypique) mais toujours bien personnelle, Grasshopper se lance dans le développement de No More Heroes. L’histoire de Travis, otaku vivant à Santa Destroy, qui va devoir, à la seule force de son beam katana (un sabre laser stylisé) devenir le meilleur assassin de la ville. Et pour cela, quoi de mieux que de tuer, un par un, chacun des dix assassins qui le séparent de la place de number one?
Beat them’all extrême, délire et assumé, No More Heroes est le point culminant du style Suda : du gore à outrance (censuré chez nous, sur Wii en tout cas), des effets Old School qui raviront les amateurs de bruits électroniques bien arcades des années 90, un déroulement narratif on ne peut plus sommaire, un gameplay soigné, des dialogues savoureux, des personnages juste géniaux…  Le seul point reprochable sera finalement les passages “hors niveaux”, ces moments où, entre deux boss, nous nous retrouvons dans une ville ouverte à enchaîner des missions répétitives jusqu’à l’écoeurement afin de gagner l’argent nécessaire pour affronter le prochain boss. Un petit bémol sur lequel il est facile de passer, surtout lorsque la dose de fun présentée en contrepartie est aussi énorme.

Moins psychologique et complexe que Killer 7, et donc beaucoup plus accessible, No More Heroes s’en tire plus qu’honorablement et contribue à la notoriété publique de Suda, qui compte désormais une communauté de fans non-négligeable. La sortie de ce NMH sur PS3 est donc l’occasion rêvée, pour ceux qui auraient raté le coche, de découvrir une oeuvre aussi atypique qu’attachante. Quand à Suda, nous l’évoquerons à nouveau dès le mois prochain, puisqu’à l’occasion de la sortie de son nouveau grand jeu, Shadow of the Damned, nous reviendrons sur les quatre années passées de Grasshopper, avec notamment No More Heroes 2, les futures déclinaisons à venir de la saga, ou encore quelques collaborations moins connues.

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News/Actu : Semaine du 16 au 20 mai

Playstation Network : Il est de retour! C’est en effet cette semaine que les premières fonctionnalités en ligne de Sony furent remises en service, après un mois de Blackout total. Ainsi, le jeu en ligne, l’accès aux trophées et à la liste d’amis sont de retours. Pour le Playstation Store cependant, il faudra encore patienter jusqu’au 24/25 mai. Le PSN de retour partout ? Non ! car une petite île résiste encore et toujours à Sony . En effet, le Japon (sa propre patrie, en plus…) aurait demandé de connaître précisément les nouvelles mesures de protection avant d’autoriser les serveurs japonais à redémarrer.
Enfin, l’offre de retour à été détaillée : ainsi, chaque joueur possédant un compte PSN se verra dédommagé de la façon suivante :

– un mois d’abonnement gratuit au Playstation +
– un second mois gratuit SI vous étiez déjà abonnés au PS+
– 2 jeux PS3 gratuits parmi les cinq suivants : Little Big Planet ; InFamous ; Wipeout HD Fury ; Dead Nation;  Ratchet & Clank Future : Quest for Booty
– 2 jeux PSP gratuits parmi les quatre suivants : Little Big Planet PSP ; Modnation Racers PSP ; Pursuit Force ; Killzone Liberation.
– un mois gratuit à l’offre de téléchargement Music Unlimited (via Qriocity)

FF Tactics annoncé sur Iphone et Ipad
Super Robot Taisen officialisé sur PS3
Bleach sortira sur PS3 en Europe
Anarchy Reigns est repoussé a janvier 2012
Resident Evil : The Mercenaries 3D est annoncé pour Juillet 2011 chez nous.

E3 : Valve sera absent du salon.

Et enfin, nous nous quittons sur un trailer de lancement qui fera plaisir aux plus nostalgiques de la Sega Saturn : celui de Sega Rally Online Arcade , disponible depuis peu sur le Xbox Live . A la semaine prochaine !

Tony F.

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Un commentaire pour “Insert Coin, la rubrique hebdo des Jeux-Vidéo (Saison 1, épisode 10) : Suda51 – part I”

  1. […] Le mois dernier nous explorions la carrière de cet être aussi détonnant qu’étonnant, au talent imprégnant chacun de ses titres, je veux bien sûr parler de Goichi Suda. Si la plus grande partie avait déjà été dévoilée, nous nous étions arrêté à la sortie de No More Heroes, soit fin 2007/début 2008. Aujourd’hui, à l’occasion de la sortie de Shadows of the Damned (le 23 juin ), nous allons pouvoir enfin terminer cette rétrospective. […]

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