Okinawa International Movie Festival 2018 – Entretien avec l’actrice Tamashiro Tina

Posté le 28 avril 2018 par

Après vous avoir évoqué Dolmen X, fable à la fois déférente et distanciée du monde des Idol (lire ici), voici un entretien avec une de ses actrices, le model Idol Tamashiro Tina.

Vous avez commencé votre carrière très jeune, comment avez-vous débuté ?

J’ai été repérée par une agence et j’ai fait mon premier travail en posant pour Passion Magazine.

Vous avez surtout joué dans des films romantiques, mais en France on vous a découverte dans Sadako vs. Kayako. Quel genre a votre préférence ?

Avant d’avoir cette proposition pour Sadako vs. Kayako je ne regardais pas de film d’horreur, je n’aimais pas vraiment ça, mais maintenant ça va. Je ne cherche pas particulièrement à en tourner,  je me contente de les regarder. Plutôt que les romances, je préfère les histoires du quotidien, je ne regarde pas trop de science-fiction non plus.

Avant de jouer dans Dolmen X, aviez-vous lu le manga de Takagi Yuna ?

J’ai lu le manga seulement après que l’on m’ait proposé le rôle.

En tant qu’Idol trouvez-vous que le film décrit cet univers avec réalisme ?

Le manga exprimait des émotions très directes, c’est ce que j’ai ressenti. Je ne connais pas vraiment le monde des Idol, j’ai appris en interprétant une otaku des idols. Je trouve qu’ils ont un grand courage et une forte motivation pour faire ce qu’ils font.

Dans le film vous jouez la fan et le mentor du groupe, qu’est-ce que ça fait d’être de l’autre côté ?

C’était très excitant d’incarner ce personnage qui supporte le groupe et les encourage dans leur objectif de conquérir le monde.

Dans le film, être un Idol peut-il représenter une métaphore du besoin d’être aimé, à travers ces personnages qui veulent conquérir le monde ?

Dans la culture japonaise, les Idol ont une présence puissante, ils donnent et reçoivent de l’amour de leur fans dans une sorte de cercle d’amour. C’est d’autant plus fort dans le film qu’ils sont des Idols mais aussi des extraterrestres, cela apporte une nouvelle perspective.

Dans le film le groupe est formé d’extraterrestres, est-ce le sentiment d’isolement que peuvent parfois ressentir les Idols ?

Dans le film je pense que mon personnage et les membres du groupe surmontent au contraire la solitude en s’unissant, en travaillant ensemble. C’est comme cela que les gens dépassent leur solitude, en collaborant ensemble.

Et dans votre quotidien de model Idol, avez-vous déjà ressenti cette distance, cette solitude et différence qu’un extraterrestre pourrait ressentir par rapport aux humains ?

J’ai une longue expérience de la solitude mais dans mon métier je travaille avec une quantité de personnes et je pense que chacun a sa part de solitude en lui. Je veux vaincre cette solitude par mon jeu.

Mais en dehors de votre métier, le fait de ne pas pouvoir faire la même chose que le commun des mortels, vous balader dans la rue, aller faire vos courses, cela ne vous manque pas ?

Je marche, beaucoup ! (rires)

Vous êtes originaire d’Okinawa, qu’est-ce que cela vous fait de participer au festival ?

Chaque fois que je remonte le tapis rouge et demain ce sera pour la seconde fois, je suis fière que tous les locaux me connaissent, me reconnaissent. Ça me donne envie de d’être une encore meilleure actrice quand je reviendrai l’an prochain.

Nous demandons à chaque artiste de nous donner le nom d’un artiste ou le titre d’un film qui les aurait touché/inspiré, quels seraient le vôtre ?

Il y a tant de films, mais récemment j’ai regardé plus de films étrangers que japonais et un qui m’a particulièrement touché est La Vie d’Adèle. C’est ce genre de rôle fort que je recherche.

Propos recueillis à Naha par Jérémy Coifman et Justin Kwedi le 21/04/2018

Traduction : Julia Aimi.

Photos : Jeremy Coifman

 Remerciements à Aki Kihara, Shizuka Murakami et Momoko Nakamura ainsi qu’à toute l’équipe du festival d’Okinawa.

Dolmen X de Komuro Naoko, Japon, 2018

Présenté  au 10eme festival international du film d’Okinawa. Toutes les informations ici.

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