Cannes, jour 2 (vendredi 17 mai 2013) : Yellow Submarine

Posté le 18 mai 2013 par

Ça y est, notre festival est lancé pour de bon. Il était temps, après nos déboires d’hier , d’enfin voir des films, sans déconvenue aucune et avec un soleil qui pointait le bout de son nez aux aurores (il ne sera pas resté longtemps cependant). Par Jérémy Coifman.

le passé

Et niveau cinéma alors ? Eh bien on a vu le Farhadi, le Jia Zhangke, le Kore-Eda et le nouveau film du réalisateur de Gangs of Wasseypur à la Quinzaine des Réalisateurs. Une journée pleine, avec des attentes comblées, et une relative déception.

Une séparation 2 (ou comment je me suis disputé…)

le-passe-2

Après Une séparation, on attendait le nouveau projet d’Asghar Farhadi avec une grande impatience. Produit en France avec Bérénice Bejo et Tahar Rahim en tête d’affiche, Le passé parle d’un Iranien qui vient en France pour divorcer. Le début du film est réussi, car Farhadi nous laisse un peu dans le flou, instaurant une atmosphère lourde, pleine de non-dits. Mais quand le scénario se déploie, le soufflé retombe quelque peu. Entre passages obligés d’un certain cinéma d’auteur français et développements maladroits (les twists successifs, le personnage de Naima), Le passé manque de fraîcheur, de finesse aussi. Bérénice Bejo, Tahar Rahim et Ali Mosaffa sont parfaits, mais la mayonnaise ne prend qu’à de trop rares occasions, laissant le spectateur un peu sur sa faim.

Lire la critique ici.

Sin City (ou comment faire du tort à l’office du tourisme chinois)

a touch of sin

Armé de la fameuse accréditation jaune que Victor Lopez jalouse tel un Gollum ayant perdu son précieux, je peux me faufiler sans aucun mal à la séance de A Touch Of Sin de Jia ZhangKe pour laquelle Victor a dû revenir au Palais des festivals (oui je remue le couteau dans la plaie, en même temps ce n’est pas comme si j’avais l’accréditation ultime, loin de là hélas.) A Touch of Sin (en référence au A Touch of Zen de King Hu) est, disons-le d’emblée, un film merveilleux. Film d’un pessimisme étouffant, à la mise en scène inventive (une idée par plan), cet état de la Chine en 4 segments est impressionnant de maîtrise et de pertinence. Maniant l’art de la métaphore avec merveille, il emprunte des chemins détournés pour asséner des vérités qui dérangent. Le contrepoint avec Mark of Youth vu hier est saisissant. Jia ZhangKe parle politique, changement sociétal comme toujours, mais insuffle son amour pour les films de genre (on connait sa passion pour John Woo) au travers de séquences totalement hallucinantes. C’est souvent drôle et à la fois traversé par un fatalisme glaçant. A Touch of Sin marque et fascine, et même après n’avoir vu que deux films en compétition à ce moment, on en fait un favori immédiat.

Lire la critique ici.

Switched at Birth (ou comment se retrouver à mater un quart de l’écran à cause d’un spot)

like father like son

Voilà un film (Like Father, Like Son de Kore-Eda Hirokazu), et surtout une file d’attente, qui feraient rugir Victor Lopez de plaisir. Bien qu’arrivé une heure et demie en avance, je vois passer devant les centaines de badges bleus et roses, et leurs propriétaires à la mine parfois réjouie, souvent blasée. C’est en dernier que les petits badges jaunes entrent et on se dispute les dernières petites miettes de places restantes. Je me retrouve finalement excentré avec un petit bout d’écran coupé par un joli spot.

Mais cela ne m’empêche pas d’apprécier le spectacle. Kore-Eda enchante la salle Debussy (les rires ont été nombreux), et ça fait du bien. Le réalisateur nippon n’a pas son pareil pour mélanger drôlerie des situations, tendresse et profonde tragédie. J’y reviens vite dans la critique ci-dessous, et gageons que Steven Spielberg apprécie le ton.

Lire la critique ici.

Moi, Moche et Méchant (Ou comment se donner envie d’un poulet byriani)

ugly

Demain, Victor Lopez reviendra sur ce polar sale et méchant qui confirme tout le bien que l’on pense d’Anurag Kashyap, réalisateur de Gangs of Wasseypur. L’équipe du film était présente, tous aussi classes et sympathiques les uns que les autres. La fin de la séance a été l’occasion d’une jolie salve d’applaudissements, l’équipe était fière et ravie d’être là, et leurs sourires étaient vraiment communicatifs.

On y retourne, c’est qu’on a encore des textes à écrire et des films à voir…

Jérémy Coifman.

Retrouvez ici notre tableau de la croisette, tous les films de Cannes par l’équipe d’East Asia

Retrouvez ici les autres carnets de Cannes :

Cannes, jour 1 (jeudi 16 mai 2013) : Train in Vain

Cannes, jour 2 (vendredi 17 mai 2013) : Yellow Submarine

Cannes, jour 3 (samedi 18 mai 2013) : Cannes, sauce curry

Cannes, jour 4 (dimanche 19) : L’enfance de l’art

Cannes, jour 5 (lundi 20 mai 2013) : Straw Dogs

Cannes, jour 6 (mardi 21 mai 2013) : La grande bouffe

Cannes, jour 7 (mercredi 22 mai 2013) : Only Cannes Forgives

Cannes 8 (jeudi 23 mai 2013) : Norte, la fin du festival

Cannes, jour 9 (vendredi 24 mai 2013) : Et le phœnix d’or est attribué à…

Cannes, jour 10 (dimanche 26 mai 2013) : Palmarès asiatique !

 

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