Le scandale de la sex-tape de Nazril Ariel

Posté le 14 février 2011 par

Première victime de la loi de 2008 contre les crimes pornographiques en Indonésie, le chanteur Nazril Ariel a été condamné à trois ans et demi de prison pour une sex-tape. Par Victor Lopez.

Deux semaines après la condamnation à trois ans et demi de prison, la polémique autour de la sex-tape du chanteur de Peterpan ne faiblit pas en Indonésie, où ses fans continuent de twitter frénétiquement « Free Ariel », alors que les groupes conservateurs affirment que le musicien « aurait dû être condamné à vie », comme Rianto Ind, responsable d’un mouvement de lutte contre l’adultère. Si le plus grand pays musulman du monde a une population traditionnellement tolérante, de plus en plus de groupes radicaux comme le Front des défenseurs de l’Islam font pression sur le pouvoir pour une « moralisation de la société », dont Ariel est la première victime.

Son crime ? Avoir “péché par négligence en donnant l’opportunité à d’autres personnes de distribuer des vidéos pornographiques”. Il a en effet filmé à deux reprises avec son téléphone portable ses relations sexuelles, avec sa petite amie Luna Maya et, à un autre moment, avec son ex maintenant mariée Cut Tari, toutes deux présentatrices télé. Un technicien du groupe, chargé par le chanteur de transférer le contenu du disque sur son ordinateur, a eu la bonne idée de les télécharger sur le net. Une gigantesque polémique accompagne le succès immédiat que rencontre le visionnage massif de ces petites vidéos pixélisées et de très mauvaises qualités. Même le président Susilo Bambang Yudhoyono s’en mêle en exprimant son inquiétude devant ces nouvelles technologies alors que le ministre de la Communication Tifatul Sembiring (élu d’un parti islamiste) ordonne aux distributeurs d’accès de bloquer un contenu jugé immoral (tâche, comme chacun le sait, tout à fait impossible), avant de menacer Blackberry d’une suspension partielle de ses services.

C’est dans ce contexte que la condamnation de Nazril Ariel est prononcée le 31 janvier 2011. S’il est vu comme le « symbole de la décadence » par les mouvements islamistes, de nombreux fans continuent de le soutenir via Internet. Ils dénoncent le fait que cette affaire soit « utilisée pour criminaliser les droits privés des citoyens ».

Victor Lopez.

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