Parmi les cinéastes majeurs de la Nouvelle vague coréenne ou plus exactement de sa réplique qui a explosée à l'aube du XXIème siècle, nous avons pu découvrir en France ses plus illustres représentants ou presque. Les distributeurs hexagonaux ont boudé une de ses figures essentielles, la talentueuse Yim Soon-rye. Femme cinéaste connue pour ses films indépendants, ses sujets sociaux et son regard toujours compatissant envers ses personnages marginaux, elle a ouvert la voie à toute une génération de réalisatrices coréennes. Borealia Films répare cet impair en distribuant son nouveau film Petite forêt, adapté d'un manga de Igarashi Daisuke qui nous avait ravis au dernier Festival du Film Coréen à Paris.
Nakajima Sadao est un cinéaste légendaire des grandes années 60-70 du studio Toei. Maître du chanbara, du film yazuka, mais aussi des productions érotiques de Toei, il compte parmi ceux qui ont fait des réalisations de l’ère Showa une des grandes aventures de l’histoire du cinéma. Kora Kengo, acteur contemporain, a tourné avec Aoyama Shinji, Hiroki Ryuichi, Takahata Isao, Anno Hideaki, Kore-eda Hirokazu. Il est également star de nombreux feuilletons télé au Japon. Rencontre avec Stephen Sarrazin lors de la 11ème édition de l'Okinawa International Movie Festival, où ils venaient présenter Tajuro Jun Aiki / Love’s Twisting Path (lire ici).
Okuda Eiji est un acteur et réalisateur (cinq films à ce jour). Il a mené une collaboration importante avec le cinéaste Kumai Kei, ainsi qu’avec Zeze Takahisa. Il a également tourné dans le dernier film de Kumashiro Tatsumi. Sa fille Endo Momoko compte parmi les figures à suivre de la production nippone actuelle. Rencontre avec Stephen Sarrazin lors de la 11ème édition de l'Okinawa International Movie Festival, où l'acteur venait présenter Born Bone Born.
Ishii Gakuryu est un des piliers de la renaissance cinématographique du Japon. Apparu dans les années 80, il a signé des films mythiques, dont Crazy Thunder Road et Burst City, 1/2 Mensch (sur Einsturzende Neubaden), ainsi que Le Labyrinthe des rêves qui connut une sortie en France. Rencontre lors de la 11ème édition de l'Okinawa International Movie Festival avec Stephen Sarrazin.
À l'occasion de Japonismes, La Cinémathèque Française a projeté un des derniers films d'Iwai Shunji, A Bride for Rip Van Winkle, opus de trois heures basé sur le roman du même nom. Car Iwai est non seulement cinéaste mais romancier... et musicien. Un touche à tout à qui l'on doit des films mémorables dont Love Letter, April Story, All About Lily Chou-Chou et Hana & Alice. S'il est l'un des réalisateurs japonais les plus talentueux des 30 dernières années, il est injustement méconnu en France où seul un de ses films a été distribué : Hana et Alice mènent l'enquête en 2015. Iwai reste malheureusement un sésame que l'on cite entre initiés, pour vanter son panache coloré très pop et son traitement des forums Internet dans le chef d'œuvre All about Lily Chou, film cruel à la musique sublime. La projection d'A Bride for Rip Van Winkle était l'occasion de rencontrer Iwai Shunji et de revenir sur sa carrière et les films à venir, car il est très productif et vient de terminer le tournage de Last Letter, un film à sortir en 2019.
Bonne découverte venue de Singapour et auréolé du Léopard d'Or au Festival de Locarno, Les Étendues imaginaires est un film noir très onirique sur les travailleurs immigrés à Singapour. Porté par la photographie très colorée de Urata Hideho, Les Étendues imaginaires est un trip qu'on ne peut que recommander. Gageons qu'on devra compter à l'avenir sur le réalisateur singapourien Yeo Siew Hua. Entretien avec lui et l'actrice Luna Kowk, déjà vue dans Kaili Blues de Bi Gan.