Après avoir fait un détour par l'horreur avec May The Devil Take You, inventaire fainéant et sans surprise de ce que le fantastique a pu offrir en 10 ans sur un écran, Timo Tjahjanto retrouve Iko Uwais, qu'il avait déjà dirigé dans Headshot, pour un nouveau long-métrage rempli de sang, de coups et de furie, avec des (tout) petits morceaux d'émotion. Si le résultat est loin d’être déshonorant sans pour autant apporter une once de nouveauté, ce n'est pas avec The Night Comes For Us que le cinéma d'action indonésien va réussir à se renouveler.
La branche animation de Warner Bros nous offre souvent des œuvres fascinantes lorsqu’elles s’appuient sur la mythologie DC Comics. Elle permet une vision singulière des figures de DC, et laisse les réalisateurs proposer une esthétique radicale, à travers une liberté de ton et d’adaptation. Ces expérimentations ne sont pas toutes mémorables, mais certaines embrassent une ambition et une folie qui vont au-delà du tout venant du genre. Et c’est le cas de Batman Ninja.
Jin-Roh, la brigade des loups marque pour Oshii Mamoru un retour au fil rouge qui irrigue sa carrière, la saga Kerberos. Il s’y intéresse aux Kerberos Panzer Corps, une unité de soldat en armure dans un Japon futuriste totalitaire. Oshii développa cet univers dès ses débuts et sur différents supports : deux films live expérimentaux avec The Red Spectacles (1987) et Stray Dog Kerberos Panzer Cops (1991) et le manga Kerberos Panzer Cop publié entre 1988 et 2000. Jin-Roh était justement supposé adapter le premier volume du manga en film d’animation mais Oshii est débordé par le tournage de l’œuvre qui le consacrera à l’international, le classique cyberpunk Ghost in the Shell (1995). Il décide donc de confier le projet au jeune Okiura Hiroyuki, son très doué directeur d’animation sur Ghost in the Shell. Okiura, flatté, n’accepte la proposition qu’à condition de pouvoir réécrire le scénario et l’imprégner de sa sensibilité. L’un des changements majeurs sera donc l’histoire d’amour qui amène une tonalité différente à l’univers tortueux de Oshii Mamoru.
Cinéaste peu connu sous nos latitudes, Shahram Mokri est un cinéaste iranien, et qui, à l'occasion, porte aussi la casquette de scénariste. Pourtant, le public occidental passe à côté du travail d'un réalisateur exigeant et monstrueusement doué derrière une caméra, et qui grâce aux focus qui lui sont consacrés dans divers festivals, comme ce fut le cas cette année à L’Étrange Festival, est en train de se faire une place de choix dans le cœur des cinéphiles. L'occasion parfaite pour découvrir Invasion, qui sort en salles !
C’est un film important qui arrive en salles le 24 octobre. Découpé en trois partie, Les Âmes mortes est la nouvelle fresque documentaire de Wang Bing, qui part à la recherche des prisonniers morts dans les camps de rééducation de Jiabiangou et de Mingshui, au nord-ouest de la Chine, en 1957.
En 2015, Kawase Naomi réalisait Les Délices de Tokyo, ode à la famille, à la tradition et à la cuisine japonaise qui arrivait, au-delà de sa flamboyante et sublime mise en scène, à toucher au cœur et surtout à l'estomac du spectateur. Kawase parvenait à mettre en valeur le repas et la nourriture, vecteurs essentiels de toute relation sociale et humaine au Japon, qu'elle soit familiale, sociétale ou amicale. Il n'y a qu'à voir les films de Kore-Eda et surtout Notre petite Sœur, dans lequel nombre d'intrigues se font et se défont durant un repas. Si La Saveur des ramen d'Eric Khoo, sorti en salles le 3 octobre, ne parvient pas toujours à égaler le film et la grâce des Délices de Tokyo, il n'en demeure pas moins une touchante chronique humaine et familiale.