En 2024, c’était le retour en gloire du cinéma indien au Festival de Cannes. Un miracle qu’il faut attribuer à la jeune réalisatrice Payal Kapadia, qui met fin à 30 ans d’indifférence et d’absence de l’industrie au sein des sélections officielles. Son premier long-métrage, All We Imagine as Light, a reçu le Grand Prix d’un jury présidé cette année par Greta Gerwig. Et il est désormais visible dans nos salles obscures.
Après le magnifique L’Arbre aux papillons d’or de Pham Thiên Ân l’année dernière, une nouvelle œuvre singulière nous vient du Vietnam, le fascinant Viêt and Nam de Trương Minh Quý. Contrairement au premier cinéaste, ce second n’en est pas à son coup d’essai. Trương Minh Quý a déjà 10 ans de carrière et plusieurs œuvres dans le documentaire, le court et le cinéma expérimental. C’est la synthèse de cette décennie de travail qu’incarne Viêt and Nam mais aussi d’une trentaine d’années de recherche esthétique chez les cinéastes de pays voisins ! C'est à découvrir aujourd'hui dans nos salles grâce à Nour Films.
Sélectionné en 1981 à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes, Bona de Lino Brocka bénéficie d’une restauration 4k bienvenue et d’une distribution en salles chez Carlotta Films. Une parabole cruelle sur l’industrie du divertissement et le masochisme. À (re)découvrir de toute urgence.
Deux ans après Alienoid - Les Protecteurs du futur, Alienoid : L’Affrontement continue d’explorer l’interstice brumeux des époques et des imaginaires poreux des quarante dernières années de cinéma. Il évite l’Ouroboros en revenant boucler une boucle qui dépasse celle de la culture de masse qu’il confronte, pour épouser celle plus ancienne de la culture populaire. Choi Dong-hoon semble nouer un nœud autour du cou d’une abomination responsable de la dérive d’un certain cinéma dont il se voudrait le sauveur.
Eurozoom distribue en salles, exclusivement les 21 et 22 septembre, Look Back de Oshiyama Kiyoshita, magnifique adaptation du manga introspectif de Fujimoto Tatsuki.
Très remarqué lors de sa projection au Festival de Cannes, le dernier film du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof impressionne par sa maîtrise esthétique et narrative. Passant habilement du drame sociétal au thriller familial, sur fond de manifestations contre le régime après la mort de Mahsa Amini, Les Graines du figuier sauvage est une ode à la liberté et au courage des femmes iraniennes. Auréolé du Prix spécial du jury à Cannes, le long-métrage sort en salles cette semaine, distribué par Pyramide.