Après avoir fait un détour par l'horreur avec May The Devil Take You, inventaire fainéant et sans surprise de ce que le fantastique a pu offrir en 10 ans sur un écran, Timo Tjahjanto retrouve Iko Uwais, qu'il avait déjà dirigé dans Headshot, pour un nouveau long-métrage rempli de sang, de coups et de furie, avec des (tout) petits morceaux d'émotion. Si le résultat est loin d’être déshonorant sans pour autant apporter une once de nouveauté, ce n'est pas avec The Night Comes For Us que le cinéma d'action indonésien va réussir à se renouveler.
Cinéaste peu connu sous nos latitudes, Shahram Mokri est un cinéaste iranien, et qui, à l'occasion, porte aussi la casquette de scénariste. Pourtant, le public occidental passe à côté du travail d'un réalisateur exigeant et monstrueusement doué derrière une caméra, et qui grâce aux focus qui lui sont consacrés dans divers festivals, comme ce fut le cas cette année à L’Étrange Festival, est en train de se faire une place de choix dans le cœur des cinéphiles. L'occasion parfaite pour découvrir Invasion, qui sort en salles !
En 2015, Kawase Naomi réalisait Les Délices de Tokyo, ode à la famille, à la tradition et à la cuisine japonaise qui arrivait, au-delà de sa flamboyante et sublime mise en scène, à toucher au cœur et surtout à l'estomac du spectateur. Kawase parvenait à mettre en valeur le repas et la nourriture, vecteurs essentiels de toute relation sociale et humaine au Japon, qu'elle soit familiale, sociétale ou amicale. Il n'y a qu'à voir les films de Kore-Eda et surtout Notre petite Sœur, dans lequel nombre d'intrigues se font et se défont durant un repas. Si La Saveur des ramen d'Eric Khoo, sorti en salles le 3 octobre, ne parvient pas toujours à égaler le film et la grâce des Délices de Tokyo, il n'en demeure pas moins une touchante chronique humaine et familiale.
En attendant sa sortie en salles le 7 novembre, retour sur The Spy Gone North, thriller d'espionnage sur fond de tension entre les deux Corées qui a doublement triomphé à L'Étrange Festival 2018 : le film de Yoon Jong-bin remportant à la fois le Grand prix et le prix du public (soit tous les prix possible pour un long-métrage), après avoir été présenté à Cannes Hors-Compétition.
Fait divers ayant secoué la sphère policière des années 80 en France, le meurtre puis les actes de cannibalisme commis par Sagawa Issei ont marqué les esprits. Non seulement parce que le coupable a commis le pire des crimes sur sa victime, mais aussi parce que son cas a été sur-médiatisé, et ce jusqu'à chez lui au Japon où il a vécu une existence assez surprenante, entre célébrité et déchéance. Et c'est d'ailleurs au Japon que les réalisateurs Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor l'ont retrouvé pour réaliser ce documentaire intitulé Caniba, qui sort en salles aujourd'hui.
L'année dernière, La Rabbia avait réjoui les cinéphiles passionnés par l'oeuvre de Kitano Takeshi en distribuant, et en copie restaurée s'il vous plaît, trois des chefs d'oeuvre de Beat Takeshi, à savoir L'Eté de Kikujiro, Hana-Bi et Kids Return. Trois univers, trois visions de la société japonaise et autant de façons de faire connaissance avec la personnalité d'un passionnant réalisateur au talent protéiforme. Cet année, il est possible de découvrir le troisième film de Kitano Takeshi, A Scene at the Sea, touchante bulle d'air et de tendresse dans une filmographie qui se montrera rarement aussi légère.