L’été 2019 est un été chargé en animation japonaise, puisque rien qu’en moins d’un mois, ce sont quatre films qui ont trouvé le chemin des salles obscures, Les Enfants de la mer, Wonderland, le royaume sans pluie, Promare et Le Mystère des Pingouins. Une sélection que l’on qualifiera de rafraîchissante à tous points de vue, autant sur la forme que sur le fond. Dernier arrivé en date, ce Penguin Highway, nom de l'oeuvre originale, échappée ludique et survoltée aux lisières du fantastique.
En 2014, Gareth Edward s'attelait à une tâche plutôt ardue : ressusciter de manière respectueuse le kaiju ultime, Godzilla, en essayant de faire oublier l'abomination de Roland Emmerich. Le résultat fut étonnant, aura su se montrer fidèle au matériau original, faisant de Godzilla un titan antédiluvien venu affronter les monstres menaçant sa suprématie. Le succès appelant forcément une suite, elle sort cette année avec Godzilla II - Roi des Monstres, et c’est au tour de Mike Dougherty de se lancer dans cette entreprise de destruction massive, pour un résultat inégal mais sincère.
Coupons court à tout espoir au cinéphile passionné de cinéma asiatique qui regarderait ce film, et s’attendrait à découvrir un nouveau chef-d’œuvre qui aurait mérité sa place sur grand écran au lieu atterrir directement sur Netflix. Jo Pil-Ho est une production que l’on qualifiera très poliment de standard. Un film loin d’être mauvais, mais dont l’absence totale de nouveauté, d’ambition ou d’enjeu quelconque finit par le faire basculer dans la catégorie "polar étranger", section coréenne, vite vu et aussi vite oublié.
Grâce à l’éditeur Damned, les cinéphiles les plus curieux ont la possibilité de (re)découvrir l’oeuvre de Shahram Mokri, réalisateur ô combien talentueux mais dont les films peinent à atteindre les salles obscures en dehors des festivals. Apres Fish and Cat sorti directement en DVD, il est désormais possible de se replonger dans le labyrinthe vertigineux d’Invasion, aux lisières du fantastique, sorti trop discrètement au cinéma et maintenant disponible en DVD et VoD.
Sorti discrètement sur les écrans français l'année dernière, La Saveur des ramens d'Eric Khoo n'aura pas forcément connu le même succès que Les Délices de Tokyo, autre poème visuel et culinaire proposé par Kawase Naomi. S'il n'en a pas la même force évocatrice et les mêmes ambitions, il n'en demeure pas moins un film rempli de bonnes intentions qui mélange culture, cuisine, héritage historique et relations familiales compliquées. La sortie du film en DVD simple et en édition collector peut être une excellente façon de (re)plonger dans les effluves et senteurs d'un bon Bak Kut Teh, dégusté devant une belle et émouvante affaire de famille.
Heureux privilège du calendrier pour les cinéphiles, l'éditeur Carlotta décide, avec un an d'avance, de fêter dignement les vingt ans du film de Tsui Hark, Time and Tide. En effet, le long-métrage fut une des premières grosses claques cinématographiques du début du millénaire et sa sortie en 2000 a fait l'effet d'une bombe, au scénario jugé (trop) rapidement incompréhensible mais à la mise en scène virtuose, et qui voyait alors le retour flamboyant de Tsui Hark célébré de la plus belle des manières après un détour par les USA. Carlotta a donc décidé de mettre les petits plats dans les grands et propose donc Time and Tide dans une édition collector digne de ce nom, qui rend enfin justice au monument cinématographique du maître de l'action.