Parmi les cinéastes majeurs de la Nouvelle vague coréenne ou plus exactement de sa réplique qui a explosée à l'aube du XXIème siècle, nous avons pu découvrir en France ses plus illustres représentants ou presque. Les distributeurs hexagonaux ont boudé une de ses figures essentielles, la talentueuse Yim Soon-rye. Femme cinéaste connue pour ses films indépendants, ses sujets sociaux et son regard toujours compatissant envers ses personnages marginaux, elle a ouvert la voie à toute une génération de réalisatrices coréennes. Borealia Films répare cet impair en distribuant son nouveau film Petite forêt, adapté d'un manga de Igarashi Daisuke qui nous avait ravis au dernier Festival du Film Coréen à Paris.
Hollywood semble se tourner vers le Japon, espérant trouver dans la richesse de ses mangas et autres animes matières à exploiter de nouvelles franchises plus lucratives. Si en France nous avons pris un peu d'avance dans le domaine, avec pour précurseur Jacques Demy et son adaptation de Lady Oscar et plus récemment le Nicky Larson de Philippe Lacheau, aucun de ces films n'avaient suscité autant d'émois que l'annonce d'un Gunnm, intitulé Alita: Battle Angel, scénarisé par James Cameron et réalisé par Robert Rodriguez, tant cela semblait évident sur le papier. Les dieux du cinéma en ont, semble-t-il, décidé autrement. Que reste t-il de ce fantasme cinéphile ?
Huit années que nous n’avions plus de nouvelles ou presque. Depuis son précédent film, le très beau Poetry, récompensé du prix du meilleur scénario au Festival de Cannes, le nom de Lee Chang-dong s’est fait sacrément rare sur les affiches de cinéma, hormis au poste de producteur pour le premier film de sa protégée July Jung : A Girl at My Door. Notre film de l'année 2018, Burning, sort enfin en DVD et Blu-Ray chez Diaphana.
Si la comédie romantique a le vent en poupe dans le cinéma occidental, il est tout autre en Corée du Sud, le genre trouvant son terrain d'expression surtout sur le petit écran. A l'exception d'un ou deux titres sortis chez nous par le biais de la distribution numérique, on ne connaît que peu de choses des us et coutumes romantiques entre hommes et femmes au pays du matin calme. Mais nous pouvons toujours compter sur les programmateurs du FFCP qui mettent un point d'orgue à dénicher les perles du genre chaque année. Ils nous ont gratifié cette fois ci du film On Your Wedding Day, premier film d'un scénariste passé à la réalisation. Bien que son film ne révolutionne pas les codes, il fait preuve d'une réelle maîtrise des codes et d'un ton suffisamment personnel pour qu'il nous interpelle. Rencontre avec le cinéaste Lee Seok-geun.
Cette année, nous avons la chance de découvrir Jeon Go-woon, une jeune et précieuse autrice de cinéma coréen. Le FFCP tend à mettre en avant et à raison, les femmes réalisatrices et cette dernière confirme une nouvelle fois le rôle essentiel qu'elles jouent au sein de l'industrie du cinéma. C'est dans la section Portrait que nous avons pu voir dans un premier temps ses deux courts-métrages de jeunesse qui posent un regard dur et assez cru de la place des femmes dans la société coréenne. Puis ce fut son formidable premier long-métrage qui a séduit les spectateurs malgré son sujet. Elle a d'ailleurs obtenu une note identique sur Sens critique au film lauréat du prix du public de cette année. Nous attendons à présent son prochain film avec impatience.
Chaque année au Festival du Film Coréen à Paris (FFCP), nous avons la possibilité de voir dans la sélection un film indépendant sur la jeunesse tumultueuse coréenne, genre qui prolifère depuis l'excellent Tears de Im Sang-soo sorti en 2000. Fugue, prostitution, drogue, petits larcins, violence sont les ingrédients qui composent un genre qui dresse un portrait cru et alarmant de ces jeunes en perte de repaires. De nombreux talentueux acteurs ont fait leurs débuts dans ces films et se sont fait remarquer dans des prestations souvent à fleur de peau. Lee Hwan pour son premier long métrage ne déroge pas à la règle et nous livre un film coup de poing et révèle la jeune Kim Ga-hee dans le rôle titre : Park Hwa-young.