Du 12 octobre au 3 novembre, se tient à la Cité Internationale des Arts l’exposition « Monad-isme ». Des artistes des quatre coins du monde dessinent un univers entre poésie, science et politique autour du concept de Leibniz. L’œuvre de l’artiste taïwanais Chen Chieh-jen surtout impressionne. Visite guidée par Sonia Recasens.
C’est le 12 octobre dernier que s’est ouverte l’exposition « Monad-isme » à la Cité internationale des arts. Proposée par le Centre Culturel de Taïwan à Paris, cette exposition, dans la lignée de « Distances-Regards croisés entre la France et l’Asie » en 2010, s’inscrit dans une volonté de renforcer les échanges culturels et artistiques entre artistes européens et asiatiques ou de la diaspora.
Réunis sous le concept leibnizien de « Monade« , les artistes venus d’Angleterre, d’Allemagne, de Corée, du Japon et de Taïwan, s’interrogent sur l’espace et le temps. A l’heure de la mondialisation et quand les nouvelles technologies tantôt dilatent tantôt contractent la réalité, les œuvres des artistes invités proposent de nouveaux espaces de rencontres, des réalités alternatives, de nouvelles façon d’appréhender notre monde ou au contraire le mettent en branle…
Les œuvres se font tour à tour scientifiques, comme l’installation Sens de l’équilibre du japonais Takita Jun qui œuvre à sculpter la Terre à l’échelle 1 en perçant le mystère de son centre de gravité, ou informatiques comme Off-Sense du japonais Fujihata Masaki, qui invite le spectateur dans un univers virtuel à engager une conversation avec des Avatars, mais aussi sociologiques avec l’installation vidéo Well+being de la coréenne Kim Hee-Seon. Grosse déception pour cette œuvre sur le bien être et dont j’attendais beaucoup. Grosse déception parce que l’artiste entend intégrer le spectateur au bonheur partagé autour d’un repas réalisé pour ses amis. Pour témoigner de ce bonheur, l’artiste projette sur une table les vidéos en formes d’assiettes des bouches de ses convives d’où n’émanent finalement que des brouhahas. Nous sommes donc loin de la sensation de bien être que l’artiste se proposait de nous faire partager. Dommage, car le propos est intéressant, la démarche pertinente, mais le résultat décevant car confus et inaudible.
Ainsi l’exposition Monad-isme invite le spectateur à franchir des espaces délimités, à créer des liens dans un cyber espace, à flotter dans une réalité alternative mais surtout à réfléchir sur la notion de frontière qu’elle soit réelle ou virtuelle.