Top 5 Corée-Voyage, épisode 3 : les plus grands réalisateurs coréens (1/2)

Posté le 3 juin 2013 par

Tous les 15 jours, la rédaction d’East Asia se glisse sur le site de Corée Voyage pour vous présenter la cinématographie du pays du matin calme. Pour ce troisième épisode de notre périple, un Top 5 des plus grands réalisateurs coréens contemporains !

Lee Chang-dong

Né le 1er avril 1954 à Daegu (Corée du Sud)

Filmographie sélective :

1997 : Green Fish

1999 : Peepermint Candy

2002 : Oasis

2007 : Secret Sunshine

2010 : Poetry

Il y a en France comme une méprise sur la place de Lee Chang-dong sur l’échiquier du cinéma coréen, essentiellement due à sa double casquette, en plus de cinéaste, d’homme politique et d’écrivain. A priori, difficile d’imaginer que la stature officielle d’un réalisateur qui fut ministre de la culture puisse coïncider avec une œuvre provocante, contestataire et iconoclaste, tout comme celui d’homme de lettre est plutôt traditionnellement associé à une certaine forme d’académisme. Un quiproquo confirmé par ses deux derniers films, en apparence assez sages : Secret Sunshine et Poetry, deux bêtes de festival couronnés à Cannes respectivement par le prix d’interprétation féminine pour Jeon Do-yeon et par le prix du scénario.

Et pourtant, il faudrait être aveugle pour ne pas voir en Lee Chang-dong un cinéaste à contre-courant, expérimental et d’une audace folle, tant formelle que thématique. Dès son premier film, Green Fish, un vent d’amoralité malsaine traverse son cinéma, doublé d’une critique féroce de la société coréenne via le film de gangster. Les films suivant maltraiteront ses spectateurs avec des sujets dérangeants et polémiques (la dictature militaire dans Peepermint Candy, la place des handicapés dans Oasis) et des formes innovantes (le montage à l’envers de Pepermint Candy). Ce qui ne l’empêche pas de susciter la curiosité en déplaçant les foules dans son pays, et en récoltant des prix à l’international (Oasis reçoit le Lion d’argent du meilleur réalisateur à Venise).

Et pour lever toute ambiguïté, son expérience de ministre fut pour lui une douloureuse et courte parenthèse entre 2003 et 2004, et s’il a troqué les mots pour les images, c’est avant tout par désir de ne pas se répéter. Aujourd’hui, Lee Chang-dong est pleinement cinéaste et est toujours avant-gardiste.

Le film de Lee Chang-dong  qu’il faut voir absolument : Difficile de choisir entre l’indispensable mélodrame social Oasis et la bouleversante quête d’une mère pour surmonter la perte de son enfant qu’est Secret Sunshine. Prenez donc les 2 !

La petite pépite cachée de Lee Chang-dong : Pepermint Candy, une fascinante traversée la tête à l’envers de l’histoire contemporaine de la Corée vu par un suicidé.

Victor Lopez.

Pour découvrir les 4 autres réalisateurs de notre Top 5, suivez le lien vers le site de Corée-Voyage ici !

À suivre la semaine prochaine  !

Et vous quels sont vos réalisateurs coréens préférés ?