Cette semaine en salles, pas de films asiatiques, mais du blockbuster nanarisant, du documentaire, et Pedro Almodovar. Par Jérémy Coifman
Après un premier épisode plus que médiocre réalisé par Stephen Sommers (La Momie, Van Helsing), l’équipe de joyeux drilles emmené par Channing Tatum revient dans G.I Joe : Conspiration.
Après le cliffhanger insoutenable du premier épisode, c’est un monde au bord du gouffre que nous retrouvons. Mais l’équipe des G.I Joe n’a pas dit son dernier mot. Cette fois, c’est John Chu aux commandes, connu pour ses films de danse (Sexy dance 2 et 3 notamment) et son documentaire sur Justin Bieber (Never Say Never), qui s’attaque ici au blockbuster d’action bas de gamme. Sûrement pas un cadeau des producteurs. Faisons-lui confiance pour nous concocter un nanar plein d’action et d’invraisemblables retournements de situations. Bruce Willis va enchaîner les one-liners et Lee Byung-Hun (A Bittersweet Life, J’ai rencontré le diable) revient pour le plaisir des fans du beau gosse coréen. Mais bon, il y a The Rock, la sublime Adrienne Palicki, Jonathan Pryce, Walton Goggins (The Shield) et Arnold Vosloo (La Momie), on ne va quand même pas bouder notre plaisir (coupable).
Bryan Singer revient au blockbuster après son anti spectaculaire, mais passionnant Walkyrie. Un budget pharaonique de 200 millions de dollars et une lubie hollywoodienne pour les contes de fées de plus en plus irritante. Il faut bien alterner : entre les remakes des classiques des années 80 et les films de super-héros, l’adaptation à la sauce Hollywood des contes de fées est un filon assez juteux. Blanche-Neige a eu droit à deux films, Hansel et Gretel à un nanar, Once Upon a Time fait de bons scores d’audience à la télévision et d’autres arrivent encore (La Belle au bois dormant notamment).
Le film a fait un flop gigantesque aux Etats-Unis (encore pire que celui de John Carter, c’est dire), ce qui ne met pas Bryan Singer dans une position confortable, alors qu’il entame le tournage de la suite du très réussi X-Men : Le commencement de Matthew Vaughn. On ira se forger une idée du potentiel de cette aventure en 3D, où figure Nicolas Hoult qui enchaîne les films après la sortie la semaine dernière de Warm Bodies.
Directeur de la photo sur le sublime Koyaanisqaqatsi (ah la musique de Philip Glass…) et sur la série Tell Me You Love Me de HBO, Ron Fricke réalise un projet ambitieux : Samsara. Documentaire filmé sur 5 ans à travers 25 pays, le film s’annonce visuellement impressionnant. Tourné en 70 millimètres par un esthète, ce voyage sans parole sera à n’en point douter émotionnellement très fort. Laissons-nous embarquer…
Après presque deux décennies de drames familiaux et autres réjouissances, Pedro Almodovar revient à la comédie bariolée qui lui a valu la reconnaissance. Les amants passagers s’annonce comme un huis-clos provocateur et kitsch. Un film qui semble un peu désuet, où rien ne semble vraiment plus choquer aujourd’hui. Almodovar semble vouloir retrouver le côté mordant et libre de ses débuts, mais la générosité sera t-elle suffisante ? Réponse mercredi.
À la semaine prochaine et d’ici là… bonne toile !
Jérémy Coifman.