Du 18 au 21 avril, Naha, Okinawa, accueille une foire à talents de la célèbre agence Yoshimoto, qui fusionne fonctions d’impressarios, productions de spectacles et projets de films et télévision, enfin, défenseur infatigable de la singularité de l’île. Chronique de la soirée d’ouverture de la 11ème édition de l’Okinawa International Movie Festival.
Les portes s’ouvrent, danse et musique traditionnelles, aux couleurs d’Orion. Portée par l’agence Yoshimoto, la onzième édition de ce festival a déroulé le tapis rouge pour ses illustres poulains, principalement des comiques déjà célèbres dans les émissions de variétés nippones. Ils prirent la parole à tour de rôle afin de souligner l’effort mis en place pour que cet événement puisse exister, dressant la liste d’activités qui se tiendront au cours de quatre journées. En marge desquelles on peut découvrir une programmation de films dispersés à travers la ville. Certains étaient projetés au moment même de la soirée d’ouverture. Repères habituels perturbés, pendant que pose sur le tapis un trio incongru qu’on peine à reconnaître, et qui complète ainsi un ensemble décoiffant de vignettes médiatiques.
En somme, une manifestation qui appelle le débordement, à commencer par celui de toute absence de traduction. Il y a une part réjouissante à cet acte, à ce ‘refus’ de parler anglais à Okinawa dans un cadre que l’on nomme international. D’autre part, l’enchaînement successif des comiques ne se prête guère à l’exercice d’une traduction, question de timing… L’un d’eux se fait plus sérieux, le temps d’annoncer que Yoshimoto s’engagera dans un projet pour Netflix, avant de céder la place aux politiques locaux.
Néanmoins, les films, des films sont là et tentent d’exister à l’ombre de cette entreprise qui consacre un festival au cinéma en lui laissant une place plus discrète. Nous en révéleront quelques uns, le temps de croiser Okuda Eiji, Ishii Sogo…
Stephen Sarrazin.
11th Okinawa International Movie Festival, du 18 au 21 avril 2019. Plus d’informations ici.