EastAsiaFestival International du Film de Belfort - EntreVues : compte-rendu

Posté le 10 janvier 2015 par Flavien Bellevue

Du 22 au 30 novembre 2014 se tenait la 29ème édition des EntreVues de Belfort, festival international de courts, moyens et long-métrages. Vaste, éclectique et ludique, la programmation du festival de Belfort, orchestrée par Lili Hinstin, force le respect car presque tous les cinémas du monde y sont représentés. Des œuvres de Tony Gatlif à celles de Kurosawa Kiyoshi en passant par Satoshi Kon en sus d’une (re)visite de films de Jean Cocteau, Fritz Lang, Werner Herzog, Jean-Marie Straub, Brian de Palma ou encore Robert Zemeckis (la liste est très longue et diverse), les EntreVues de Belfort vous permettent véritablement, en huit jours, de faire le plein de cinéma sous toutes ses formes. Bien qu’il y ait de formidables rétrospectives autour du son, du cinéma et de l’Histoire (consacré à la Grande Guerre cette année), du thème du voyage dans le temps, ce festival est aussi un lieu de rencontres entre le public, les cinéastes et les critiques. En dehors des séances du soir ou de début de soirée où le public est divers, les séances de jours se voient remplis de jeunes collégiens et lycéens de la région Franche Comté ou de régions limitrophes. Ce n’est donc pas un hasard si les mécanismes du cinéma de certains cinéastes y sont dévoilés et si cette année marque également une sélection destinée aux enfants intitulée « EntreVues Junior ».

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Cette année, deux cinéastes, en particulier, étaient invités par le festival: Tony Gatlif et Kurosawa Kiyoshi. On ne présente plus le cinéaste de Gadjo Dilo tant il s’est créé une patte dans le paysage du cinéma français. Prix de la mise en scène à Cannes en 2004 pour le film Exils, Tony Gatlif est associé à un cinéma du voyage et de la musique. À travers la rétrospective de ses films, dans une section du festival nommée « La Fabbrica », Gatlif retrouve sa monteuse Monique Dartonne, sa compositrice Delphine Mantoulet et ses ingénieurs du son Philippe Welsh et Adam Wolny (également monteur son) pour raconter au public à l’issue de projections, leur rencontre et leurs collaborations.

Extérieur-festival-ville

Dans une autre approche du mécanisme du cinéma d’un réalisateur, la section « Un certain genre » était sous le signe du pays du soleil levant et plus précisément nommé « Japon, esprits frappeurs ». D’un côté toutes les œuvres du regretté Satoshi Kon (lire ici) furent projetées (du film collectif Memories à Paprika en passant par sa série Paranoïa Agent ) et de l’autre une sélection de films du cinéma de Kurosawa Kiyoshi mis en relation avec des films de l’histoire du cinéma, tous choisis par le cinéaste lui-même. C’est la deuxième fois que le festival Belfort opère ce principe de double programme (« Double Feature ») après John Carpenter (eh oui !) l’an dernier. De Cure au diptyque Shokuzai en passant par le célèbre Kaïro, la filmographie de Kurosawa était donc mise en miroir avec des œuvres telles que L’étrangleur de Boston de Richard Fleischer, Les Innocents de Jack Clayton, Monsieur Klein de Joseph Losey, Nénette et Boni de Claire Denis, Lifeforce de Tobe Hopper ou encore Le Silence des agneaux de Jonathan Demme (lire ici). Kurosawa-san a donc fait le déplacement au Territoire de Belfort deux journées afin de rencontrer le public et revoir certains de ses long-métrages projetés en 35mm. Lors de son dernier jour, après avoir donné des entretiens à la presse dont East Asia (lire ici), le cinéaste japonais a rencontré librement, autour d’un café, des jeunes collégiens / lycéens avides d’en savoir un peu plus sur son cinéma. Une rencontre bon enfant au début un peu timide mais très chaleureuse et conviviale au final. Il nous tarde déjà de savoir qui sera le ou la prochaine cinéaste du prochain « Double Feature ».

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Le festival EntreVues de Belfort porte bien son nom et se positionne par sa programmation et ses animations comme une manifestation cinématographique incontournable de l’Est de la France. Qu’on se le dise !

Flavien Bellevue

Remerciements à Lili Hinstin et à toute l’équipe du festival ainsi qu’à Audrey Grimaud et Sadia Robein pour leur accueil chaleureux.

Photos Flavien Bellevue

Plus d’informations sur le festival ici.