Edito : Corée du Sud, terre de contraste

Posté le 1 novembre 2013 par

Après Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-Ho, et le FFCP qui a ouvert ses portes, la Corée est à l’honneur sur East Asia. Pourtant il a fallu faire des choix.

Pink de Jeon Soo-Il, qu’on avait vu à l’occasion du festival de Deauville en mars dernier, nous avait laissé à tous un goût amer. Parce qu’il cristallise tout ce qu’on aimerait ne plus voir dans un certain cinéma d’auteur coréen, plombé par une complaisance effarante autant que par un discours finalement bien redondant. Sorti (assez incompréhensiblement) sur nos écrans le 23 octobre dernier, nous avions décidé de faire l’impasse. Un choix symbole de notre nouvelle ligne éditoriale : défendre les œuvres que nous jugeons comme importantes, tout en pointant du doigt ce qui nous dérange.

Avec le Festival du film coréen à Paris, panorama souvent très complet d’une cinématographie riche, on espère voir autre chose, qu’un cinéma d’auteur sclérosé. On cherche la baffe comme Café Noir en 2011, ou du cinéma populaire virevoltant comme Sunny. On attend également le deuxième Hong Sang-soo annuel après le mélancolique Haewon et les Hommes. Le cinéma de Hong est une drôle d’exception dans ce paysage coréen. A force de répétition, il nous amène toujours plus loin, sans s’embourber, il se révèle de plus en plus ambitieux à chaque fois. Preuve qu’il y a encore des voix en Corée du Sud, pays de cinéma fascinant.

Puis on finira notre escale en Corée du Sud avec Yannik Vanesse comme guide, et son spécial pays du Matin Calme pour les DVD de la semaine. Avec les critiques de A Company Man et New World, les flingues vont chauffer, alors que Corée, l’impossible réunification ?, documentaire disponible en DVD après sa diffusion sur Arte mardi prochain, nous emmenera même un peu en Corée du Nord.

Au-delà d’une page coréenne bien remplie, nous irons, une fois n’est pas coutume, en Russie cette semaine avec le surprenant The Major de Yury Bykov. Présenté à la Semaine de la Critique à Cannes en 2013, ce polar qui sort dans nos salles le 6 novembre est notre film de la semaine. Peut-être parce qu’il n’oublie pas, sous son discours engagé, d’être un vrai film de cinéma, parce que Yury Bykov est un parfait symbole d’une génération de cinéastes/cinéphiles talentueux, en digérant ses influences et en proposant une véritable alternative à un polar américain en mal de sang neuf.

On n’oublie pas l’ancienne génération, puisque l’’on va aussi du côté de Shanghai et de ses studios avec Les petits Canards de papier, film d’animation qui réussit le pari d’être aussi mignon que profondément effrayant. La technique employée (le pliage) et l’ombre du parti en font un objet curieux, historiquement passionnant. D’animation, il en sera encore question, avec cette fois une preview du prochain Shinkai Makoto  The Garden Of Words, que Justin Kwedi a découvert avec émerveillement.

Quand à la nouvelle génération, Julien Thialon est parti à sa rencontre lors du festival Court Métrange : 3 jours de découvertes et d’interviews souvent hors de l’Asie, prenant le pouls des cinéastes d’aujourd’hui et de demain. Car c’est aussi ça East Asia nouvelle formule : une ouverture sur le monde et des formats diffrérents.

La semaine est encore une fois riche sur eastasia.fr, de la critique, du dossier, des films à foison. Nous avons fait nos choix, mais le vôtre est plutôt facile. Vendredi, c’est le jour d’East Asia !

Jérémy Coifman.

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