Et voilà, East Asia fête ses deux ans ! C’est encore jeune pour un site internet, mais la date anniversaire couplée au changement d’équipe éditoriale à la tête du site est un prétexte acceptable pour un petit moment de nostalgie narcissique en forme de 10 flashbacks pour mieux regarder vers l’avenir ! Par Victor Lopez.
Janvier 2010 : Dans un petit appartement de la rue Simart dans le 18ème arrondissement parisien, deux amis de longue date discutent d’un projet commun. Les contours sont encore flous, mais le point de départ vite défini. L’un a vécu au Japon et sort d’une école de comm, l’autre écrit sur le cinéma, et la tentative de site généraliste à laquelle il vient de participer a échoué. La solution d’unir leurs compétences autour de la culture asiatique qui passionne l’un et de l’écriture sur le cinéma qui motive l’autre est vite trouvée : ce sera East Asia. Levons le voile sur les protagonistes de cette aventure (me permettant ainsi d’arrêter de parler de moi à la troisième personne) : Olivier Smach, qui tient le rôle de directeur de publication, chargé de comm et homme de l’ombre japonisant, et moi-même, Victor Lopez, celui du rédacteur en chef cinéphile. Reste à trouver une équipe, des contacts, et à fabriquer un site internet.
26 septembre 2010 : À 24 heures du lancement officiel, nous recevons enfin une maquette du site : l’interface est au-dessous de nos attentes et son prix au-dessus de nos moyens, mais la machine est lancée. Le recrutement a commencé et quelques rédacteurs, toujours fidèles, nous ont déjà rejoints : Dorian Sa, Jérémy Coifman, Justin Kwedi, Antoine Benderitter, Fabien Alloin, Anel Dragic, etc. D’autres rejoindront l’aventure en cours de route, quelques mois plus tard, comme les indispensables Yannik Vanesse et secrétaires de rédaction / checkers Julien Thialon et Laurence Ambroisine. Quant au site, il faudra attendre plus d’un an pour arriver à gommer l’horreur graphique avec laquelle on avait commencé et la collaboration avec l’équipe informatique de Mélanie Ramet, Emilie et Lesly Jollois (Rékursif) pour arriver au beau site que vous connaissez aujourd’hui. Mais les premiers rendez-vous étant pris et les caisses étant vides, East Asia devait prendre son envol, quitte à disparaître pour renaître de ses cendres, tel le phœnix qui est son emblème !
Octobre 2010 : Damien Beigbeder nous attend, Olivier et moi-même, à la gare de Pessac pour nous présenter son festival : Animasia. Nous avons choisi pour notre première couverture un petit festival, à l’ambiance amicale, presque familiale. Nous allons passer trois jours en compagnie de fans d’animation, de cinéma et de culture asiatique, et de cosplayers que nous observons d’un œil amusé et attendri. L’accueil fut en tout cas plus que sympathique, et on ne peut que remercier l’Association Mandora de nous avoir ouvert ses portes le lendemain du lancement du site, alors que nous avions encore tout à prouver. Et ce même si on se souviendra surtout de la galère monstre que fut l’opération pour trouver l’hôtel qu’on nous avait réservé, à une quinzaine de bornes du cinéma qui diffusait l’hommage à Satoshi Kon, qui nous a tenu éveillés une bonne partie de la nuit… Nous voilà donc perdus dans la périphérie de Pessac à 2 heures du matin, à la recherche d’un introuvable taxi. Certainement le souvenir le plus rocambolesque aujourd’hui, plus difficile à prendre avec le sourire sur le moment. En tout cas, l’édition 2012 se tient en ce moment, et c’est toujours aussi cool (voir ici : http://animasia.org/). On vous file les numéros de taxis de la région au besoin…
Lire ici notre couverture d’Animasia 2010 !
21 octobre 2010 : Nous publions ce chapô, qui illustre notre toute première interview :
« Jeudi 21 octobre 2010, en début d’après-midi. Dans le hall d’un grand hôtel parisien, nous attendons Leon Dai, impatients de le féliciter pour son dernier film, Je ne peux pas vivre sans toi, et surtout de le questionner pour savoir comment il en est arrivé à signer une telle merveille. Plus d’une heure et demie d’ interview plus tard, nous ressortons avec la certitude d’avoir eu devant nous un vrai cinéaste, et l’envie de revoir de nouveau son film magnifique. Par Olivier Smach et Victor Lopez. »
Là encore, on ne peut que remercier Laurent Aléonard et Héliothrope Films de nous avoir accordé sa confiance en nous permettant une belle et longue rencontre avec l’acteur et réalisateur Leon Dai. Résultat : la vidéo accompagne maintenant le DVD du film. Si c’est notre ami Aurélien Francisco Barros qui tenait la caméra, ce rôle, qui va ensuite se systématiser pour nos entretiens, va être successivement tenu par François Vacarisas et Tchernia de Pixel Street, puis par le stakhanoviste Flavien Bellevue.
Mars 2011 : Première couverture de Deauville Asia qui nous donne l’impression que les choses sérieuses commencent vraiment. Les lecteurs font leurs premiers vrais (donc assassins) commentaires et on fait la connaissance virtuelle de ceux qui deviendront presque toute l’année durant nos trolls préférés, alors que notre audience commence à grimper et que le coup de gueule polémique de Bastian Meiresonne contre le festival crée un mini buzz sur la toile. De l’autre côté du miroir, c’est moins glamour : Olivier et moi sommes seuls pour couvrir tout le festival. Résultat, on passe notre temps à courir entre les projos et notre chambre d’hôtel au F1 du coin pour écrire nos articles en temps réel, débattant sans fin sur les films et dormant 3 à 4 heures par nuit maximum, ce qui n’aide pas à apprécier Eternity par exemple. Un an plus tard, les conditions seront beaucoup plus confortables : 5 rédacteurs composant le gros de la Team East Asia (Jérémy Coifman, Yannik Vanesse, Julien Thialon, et, bien sûr, Olivier et moi-même), dans un bel appartement où l’on peut tenir à l’aise nos réunions alcoolisées.
Lire ici notre bilan de Deauville 2011 !
Mai 2011 : Autre grosse étape pour East Asia, Cannes 2011. Cette fois, je suis seul aux commandes et enchaîne au minimum trois films asiatiques par jour (plus deux autres pour la culture générale et quelques soirées pour la forme) entre le Marché du Film et les sélections diverses, m’étant promis au moins deux critiques eastasiennes par jour. Je note avec amusement le décalage avec mes colocs journalistes, qui traitent de films plus classiques, lorsque je leur parle de Ninja Kids de Miike au Marché du Film, alors que Hara Kiri est en Compétition Officielle. Heureusement, je croise régulièrement Bastian Meiresonne, qui me dit en être à près de 60 films vus pendant la quinzaine… Imbattable ! Revenant complètement exténué, je me promets de ne plus couvrir Cannes tout seul. L’an prochain, la Team East Asia devra donc m’accompagner sur la Croisette !
Lire ici le bilan de Cannes 2011 !
Juillet 2011 : Une belle photo de famille est prise chez Dorian Sa, l’hôte de nos réunions (souvent éthyliques, mais toujours cinéphiliques). Y figurent Antoine Benderitter, Justin Kwedi, Vanessa Harnay, Anel Dragic, Olivier Smach, Jérémy Coifman et moi-même. Les absents et provinciaux devront alors eux aussi fournir leur photo pour compléter la galerie de frimousses eastasiennes et répondre au questionnaire de Proust eastasien, qui ne ratera personne !
Lire les questionnaires de Proust Eastasiens ici !
Novembre 2011 : Olivier et moi prenons nos airs les plus sadiques pour parler de Grotesque de Shiraishi pour un bonus DVD du film édité par Elephant Films. Même si l’éditeur se plante de nom et m’appelle Victor Sanchez (ce que ne manque pas de rappeler l’équipe à l’occasion), nous assumons le résultat aussi fauché que le film (tourné dans la cave de la rédac) et sommes très contents du résultat. La collaboration avec Elephant Films continue d’ailleurs, puisqu’on participe avec l’ami Yannik Vanesse en ce moment même au livret collector qui accompagnera le DVD de Zaborgar. Fighto ! Bonus !
Décembre 2011 : Jérémy Coifman, moi-même, et surtout Anel Dragic qui pose les questions au maître, sommes pétrifiés. Cela fait 5 bonnes minutes que l’interview tant attendue avec Sono Sion a débuté, et tout ce que nous a dit le cinéaste, c’est une série de : « Hum… Je sais pas… Je ne vais pas répondre à cette question… On y reviendra plus tard…« . Les 20 minutes qu’Olivier Smach a négocié avec Kinotayo filent rapidement, et nous n’avons pas de contenu… Heureusement, il fait alors une petite blague détendant l’atmosphère en montrant bien qui dirige vraiment l’entretien, et commence à se livrer. On ressort alors finalement très satisfaits d’une interview mouvementée, qui donne lieu à une chouette vidéo. C’est aussi l’occasion de consolider nos liens avec Kinotayo, que l’on suit depuis le début, et qui nous apporte un soutien vraiment estimable (spéciale dédicace à Nolwenn Le Minez et Hervé Thébault).
Voir ici l’interview de Sono Sion !
Été 2012 / aujourd’hui : Il y aurait encore pas mal de choses à raconter, des banquets organisés par le très actif et enthousiaste Bureau des représentations de Taïpei, à l’interview surréaliste avec Sergi Lopez en passant par notre couverture de l’excellentissime FICA de Vesoul, mais il est temps de mettre fin aux flashbacks et de regarder vers l’avenir. Aujourd’hui, l’organigramme, dont la composition précise est à venir, change : Olivier et moi prenons nos distances avec l’éditorial, laissant le poste de rédac chef à Jérémy Coifman, assisté par Yannik Vanesse pour les DVD. On éprouve alors maintenant surtout de la joie de voir que les prochains chapitres de l’aventure eastasienne seront écrits par d’autres. Bon courage, les amis et…
… See you, space cowboy !
Victor Lopez