Dante Lam, réalisateur hongkongais très connu (de The Twins Effect, entre autres) revient avec The Beast Stalker, renommé The Crash à l’occasion de sa sortie chez Wild Side. Un polar de Hong Kong est certes toujours attirant, mais parfois certains se suivent et se ressemblent. Est-ce que ce sera le cas de celui-ci ? Par Yannik Vanesse.
The Crash ne perd en tout cas pas son temps. Dès les premières minutes, il nous présente un groupe de flics parés à passer à l’action. La scène, autour d’un dîner, est efficace. Les personnalités diverses ressortent tout de suite, en quelques lignes de dialogues, et Dante Lam peut très vite passer à l’intervention de ces policiers de choc. Ce moment est très intense et montre la rigueur de la mise en scène. En effet, les scènes d’action du film sont découpées au millimètre, précises, lisibles, intenses. Bien sûr, l’arrestation que prévoient nos policiers ne se passera pas comme prévu et va les mener à l’accident qui donne son nom au métrage, un accident qui va fort logiquement lier tous les protagonistes, amis comme ennemis, entre eux. Cette séquence, d’abord au ralenti puis reprenant sa vitesse normale, est carrément hallucinante ! Sanglante, violente, marquante, elle accapare l’esprit du spectateur, et c’est exactement ce que veut Dante Lam, puisque ses protagonistes, tout comme les spectateurs, garderont cet accident à l’esprit tout le long du film. Ce moment charnière de leur vie va dicter leur futur et leurs réactions entre eux, et il se devait d’être inoubliable. Fort heureusement, Dante Lam non seulement y parvient, mais haut la main de surcroît !
Certes, l’histoire qui se déroulera par la suite sera plutôt prévisible. Nous y suivons un enlèvement visant à forcer une jeune procureur à perdre des preuves, et un flic ne reculant devant rien pour sauver l’enfant enlevé. Mais ce n’est pas dans cette histoire, on ne peut plus prévisible, qu’il faut chercher l’intérêt, mais dans son déroulement et ses personnages. Si le flic, campé par Nicolas Tse, est assez classique, son ennemi, le kidnappeur, est dépeint de manière intéressante, n’étant pas totalement mauvais, ce qui ne l’empêche pas d’être capable d’atrocités. Ce personnage est ainsi délicieusement ambigu, et il est difficile au spectateur de le détester totalement.
Le métrage alterne ainsi scènes d’action épurées, sèches, tendues, prouvant la maestria du réalisateur en la matière, qui fait en sorte qu’elles soient lisibles, mais qui refuse tout effet pyrotechnique trop tapageur, et scènes d’enquête digne des Experts. Ces séquences d’enquête, crédibles, sont très bien faites et, malgré quelques raccourcis, rendent le métrage crédible et l’enquête réaliste. On suit ainsi les héros se rapprocher lentement de leur but, par des déductions, des décodages de fichiers de portable et autres, la réalisation rendant ces séquences très éloignées des séries policières américaines (pas de personnage montré en train de faire un test ADN sur de la musique cool, par exemple) mais pourtant passionnantes.
Le film se suit avec grand plaisir, car il ne possède aucune longueur. Par moment choquant de par sa violence, mais toujours intense, il tient en haleine grâce à des rebondissements, des faces à faces géniaux et autres imprévus, jusqu’à la seule fausse note du film, sa fin. Cette dernière est hélas bien trop larmoyante. Certes, dès le départ, le spectateur s’attend à une fin de ce type, mais Dante Lam aurait dû un peu moins appuyer, rester modéré. Ce n’est cependant qu’une fausse note, qui ne gâchera pas le plaisir du spectateur devant un si passionnant polar hongkongais.
Yannik Vanesse.
Verdict :
The Crash de Dante Lam, disponible en DVD, Blu-Ray et VoD chez Wild Side, depuis le 04/04/2012.
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