Suite de notre présentation de la programmation du Festival Franco-Coréen du Film (FFCF, pour les intimes) qui déboule au Cinéma St-André-des-Arts à Paris du 11 au 18 octobre. Après les évènements, place aux films ! Pour information, les films Come Closer, Café noir, Sunny, Bleak Night, Leafie, The Unjust, Invasion of Alien Bikini ou The Day he arrives sont évoqués ici ! Ce qui nous laisse encore dix inédits en France que l’on a hâte de découvrir sur grand écran !
1. Anti-Gas Skin de Kim Gok & Kim Sun
On commence avec ce qui s’annonce comme LA curiosité du festival : Anti-Gas-Skin des frères Kim. Présenté comme une « fiction expérimentale », le long métrage semble poursuivre l’œuvre artistique radicale et activiste que les deux frangins ont entamée en 2001 avec Look at This Person et Capitalist Manifesto, vus à Berlin et à Venise. La critique politique de la société coréenne se mêle à un joyeux mélange des genres comme le montre la bande-annonce, qui se focalise sur un mystérieux tueur portant un masque à gaz, et qui laisse apercevoir une femme à barbe lubrique, des supers-héros et même… Sadako !
2. Castaway in the Moon de Lee Hae-jun
Le réalisateur de Like a Virgin est de retour avec ce Castaway in the Moon, sorte de Robinson Crusoé moderne contant les mésaventures d’un homme prisonnier d’une île déserte en plein milieu de Séoul (!), qu’une jeune femme solitaire observe de son télescope. Après Come Closer qui évoque Closer, c’est ici à Seul au monde (dont le titre original est… Cast Away) que fait a priori penser ce métrage. La bande-annonce laisse cependant entrevoir une comédie décalée plus satirique que le mélo onaniste de Zemeckis.
3. Cheonggyecheon Medley de Kelvin Kyung Kun Park
Après la fiction expérimentale des frères Kim, place au documentaire expérimental de Kelvin Kyung Kun Park, que l’on nous promet très éloigné des canons télévisuels qui aseptisent trop souvent la production coréenne. A travers un travail sur la forme (son, montage qui alterne images d’archives, témoignages, déambulations personnelles), le cinéaste, qui se définit comme un « artiste multimédia », interroge le rapport de la Corée au métal (la matière, pas la musique…) en partant de l’expérience de son grand-père. Ce dernier a dirigé une usine à Tokyo pendant la seconde guerre mondiale, et s’est maintenant retiré dans le quartier imprononçable qui donne son titre au film. On a hâte de voir si la Corée a trouvé avec cette œuvre un équivalent aux génies documentaires de Wang Bing ou de Jia Zhangke…
4. The Code of a Duel de Yeo Myung-jun
Voilà un premier film qui intrigue surtout par son concept prometteur ! Jugez plutôt : dans un présent alternatif, la loi coréenne autorise les duels aux sabres, et la condition de la victoire est la mort de l’adversaire… The Code of a Duel promet ainsi de belles scènes d’actions, tout en interrogeant un motif (le duel, pour ceux qui ne suivent pas…) omniprésent dans le cinéma coréen depuis son apparition en France à la fin des années 90 (rappelez-vous de l’étonnante scène finale de Sur la trace du serpent – Nowhere to hide de Lee Myung-se).
5. End of Animal de Jo Sung-hee
Voilà encore un premier film au parfum de mystère intriguant. Se focalisant sur une jeune femme enceinte qui prend un taxi qu’elle partage avec un inquiétant inconnu, le film semble vaguer vers des rivages lynchéen et flirter avec l’horreur conceptuelle tout en se présentant comme un film d’auteur… On demande à voir…
6. Grandmother’s Flower de Mun Jeong-hyun
Présenté comme « un film documentaire personnel », Grandmother’s Flower relate la vie de la grand-mère du réalisateur et tente, tout comme Cheonggyecheon Medley de passer du particulier au général en évoquant à travers le prisme de l’expérience vécue par une personne l’Histoire de la Corée, à travers les thèmes du colonialisme et de l’affrontement idéologique. Le Cinéaste a remporté le prix de « Meilleur film documentaire » au Festival international du film de Busan.
7. Hello Ghost de Kim Yeong-tak
Beau succès au box-office local avec ses 3 millions d’entrées, Hello Ghost se présente comme une comédie mélodramatique fantastique, contant les mésaventures d’un homme voyant des fantômes après sa tentative de suicide. Le voilà obligé de résoudre leurs problèmes pour se débarrasser d’eux. Et on dit « Hello Kim Yeong-tak », puisqu’il s’agit là (encore !) de son premier film !
8. Miacle on Jongno Street de Lee Hyuk-sang
Miracle on Jongno Street intrigue à plus d’un titre ! Tout d’abord, ce documentaire « aussi gay que gaie » évoque directement la place des homosexuels dans la société coréenne, thématique rarement abordée dans le cinéma local (on en parlait ici). Mais le procédé même peut s’avérer passionnant, puisque le film, qui s’insère dans la série Coming Out, suit cinq personnes qui ont décidé de révéler leur homosexualité. On fait confiance au réalisateur Lee Hyuk-sang (qui fait lui-même parti des personnes qui font leur coming out !) pour donner une forme cinématographique inintéressante à ce concept entre documentaire et télé-réalité…
9. Possessed de Lee Yong-joo
Ce film d’horreur précédé d’une excellente réputation pourrait bien faire office de nouveau visage de la K-Horror en renouvelant les thèmes et l’approche. En tout cas, on a envie d’y croire quand on sait que son jeune réalisateur Lee Yong-joo, qui dirige ici son premier film, fut l’assistant-réalisateur de Bong Joon-ho sur l’excellent Memories of Murder…
10. Re-Encounter de Min Yong-keun
Avec son histoire de jeune femme qui part à la recherche de sa fille qu’elle croyait morte, Re-Encounter est l’indispensable mélodrame de la sélection (et pas un film d’aliens, comme son titre peut laisser penser aux fans qui iront plutôt voir Invasion of Alien Bikini, dont le titre n’est pas trompeur, lui…). Ce petit film indépendant fut couronné d’un beau succès en Corée, puisqu’il a dépassé la barre des 10 000 spectateurs, chiffre symbolique d’une réussite pour un tel film.
En Bonus, la bande-annonce du festival, teaser idéal qui finit de nous faire saliver en attendant de juger les films !
Victor Lopez.
Pour plus d’informations et les horaires des projections, rendez-vous sur le site du FFCF !