Cette semaine, le hérisson le plus populaire du jeu video atteignait ses vingt ans d’existence…L’occasion d’entamer une rétrospective sur cette longue saga Sonic, dans Insert Coin ! Par Tony F.
1990 – 1991 : les débuts
C’est en effet il y a vingt et un ans que fut lancé le projet « Mr Needlemouse », nom de code pour le premier Sonic. Sa genèse fut plutôt simple et somme toute logique : Mario est l’icône de Nintendo et gagne en succès, connu de tous, alors que Sega peine à convaincre avec son Alex Kidd. La firme rivale a donc besoin d’une nouvelle mascotte pour faire front face au plombier. Et parmi des idées plus ou moins bonnes (un lapin aux oreilles extensibles, entre autres) celle du hérisson bleu est retenue. Le reste, la plupart des fans le savent déjà : bleu pour le logo Sega, rouge et blanc pour les chaussures de Michael Jackson dans Bad, un look volontairement intrépide et rebelle pour accrocher la jeunesse, et un nom directement en rapport avec la notion de vitesse. Sonic est né, sous les traits de designer Oshima Naoto. Quand au développement, on le doit à la Sonic Team, ancienne AM8 de Sega rebaptisée dès lors en ce nom. Sous la direction de Yasuhara Hirozaku, le premier jeu, Sonic The Hedgehog, sort au début de l’été 1991 (après une discrète apparition dans le jeu d’arcade Rad Mobile, où la tête de Sonic apparait sous la forme d’un porte-clé) sur Megadrive (et plus tard sur Master System et Game Gear) et rencontre un joli succès. La machine est lancée, et Mario vient de trouver là l’un de ses plus grands rivaux.
1992 – 1997 : apogée et décadence
Si 1991 fut le lancement de la nouvelle mascotte de Sega, 1992 est sa consécration, avec le second opus. Sonic 2 (hé oui, à l’époque on ne s’attardait pas sur des sous noms ronflants) est encore aujourd’hui considéré par une majorité de joueurs comme le plus grand, le plus culte et le meilleur de tous les Sonic, pour diverses raisons. Déjà, parce qu’il se révèle plus beau, plus fin, plus jouable et plus rapide que le premier (pourtant très réussi). Ensuite pour une foule de petits apports : le plus important est l’apparition de Tails, un renard à deux queues qui suit Sonic partout durant le jeu (et même durant tout le reste de la saga) et dont la présence se justifie par un mode deux joueurs, sous forme d’une course en écran splitté. Pourtant ,le jeu se révélera finalement plus amusant dans son mode « co-op » non officiel : Tails est jouable par le second joueur durant le mode solo. Malheureusement, le pauvre renard se voit réduit au rang de boulet ou de victime, la vitesse du scrolling ne suivant que les déplacements du hérisson. La seconde nouveauté apportée est Super Sonic. En effet, en réunissant les sept émeraudes du chaos, disséminée dans les bonus stage du jeu, Sonic va pouvoir se transformer en un hérisson doré, clin d’œil total et assumé au Super Saiyen de Dragon Ball Z. Il est plus rapide, invincible, mais cette énergie lui coûtera en revanche les anneaux qu’il accumule.
Dès lors, la saga est lancée, et les jeux Sonic se propagent sur les supports Sega. En 1993 sortent Sonic CD et Sonic Spinball. Le premier est un opus inédit pour Mega-CD, aux graphismes plutôt réussis (merci au support) et exploitant l’idée du voyage dans le temps dans les niveaux. Via des portails, Sonic pouvait retourner dans le « passé » de son monde, et dévoiler des zones qui seraient alors accessibles une fois revenu dans le présent. Le second jeu est un jeu de flipper, sorti sur Megadrive. Ce dernier est finalement un jeu de flipper somme toute classique et assez réussi reprenant l’univers du hérisson.
Puis en 1994 sortent deux opus majeurs, tous deux sur Megadrive : Sonic 3 et Sonic & Knuckles. Si le premier se montre comme un digne successeur du second (il n’atteindra pas son succès commercial, mais la presse et le public se montre unanime) en introduisant déjà le personnage de Knuckles, Sonic & Knuckles, lui, le complète largement.
En effet, Sonic 3 et Sonic & Knuckles auraient à l’origine dû être un seul jeu. Ils furent scindés en deux pour des raisons de planning de développement. Pour palier à cela, Sonic & Knuckles possède à sa sortie la technologie « lock-on ». La cartouche de jeu porte en effet elle-même un connecteur permettant d’emboiter un jeu dessus. Ainsi, si Sonic 3 et Sonic & Knuckles peuvent être joués indépendamment l’un de l’autre (chacun proposant une très bonne aventure), il faudra emboîter la cartouche Sonic 3 dans le port de Sonic & Knuckles pour obtenir « Sonic 3 & Knuckles », soit le « vrai » Sonic 3, un jeu très long proposant à la suite les niveaux des deux jeux, et une aventure riche en scénario, où il est possible de ramasser jusqu’à 14 émeraudes du chaos (les sept de Sonic 3, plus les sept « Super-Emeraudes » de Sonic & Knuckles) afin de transformer nos héros en « Hyper Sonic » (ou Hyper Knuckles, voir même Super Tails) pour atteindre un final en apothéose que beaucoup gardent en mémoire.
Puis entre temps, des titres plus ou moins bons prenant le hérisson pour héros virent le jour, la plupart sur Game Gear (Sonic Labyrinth, Blast ou encore Drift sont de bons exemples de « moins »). Puis vint 1997, avec Sonic R, jeu de courses que l’on imagine être là pour rivaliser avec les Mario Kart et autre jeu à mascottes du genre… Peine perdue, avec son contenu rachitique de quatre courses et sa maniabilité baclée, Sonic peine toujours à convaincre. Pas grave, il lui reste sa bande-son, que beaucoup considèrent comme l’une des meilleures de la saga. La même année sort, toujours sur Saturn, Sonic Jam, une compilation des quatre Sonic Megadrive, jamais égalés depuis. il est donc important de noter que la Sega Saturn, malgré son existence en dent de scie (elle ne tint pas la comparaison avec les machines de Sony et de Nintendo de l’époque), est la seule console Sega à ne pas posséder un véritable opus original de Sonic. Parallèlement à cela, la Sonic Team développera de très bons titres sur la console, Night : Into Dreams et Burning Rangers.
C’est ici que se termine cette première partie sur notre rétrospective/anniversaire de Sonic. La semaine prochaine toujours dans Insert Coin, la seconde partie, qui traitera de l’entrée du hérisson dans le monde de la 3D (par la Dreamcast) et des nombreux jeux sortis durant les années 2000!
– News/rumeurs
Peu de choses réellement nouvelles cette semaine, néanmoins :
– Dimps va développer Saint Seiya Senki, la nouvelle adaptation de la licence sur PS3 (le studio est déjà responsable des deux opus PS2…ça ne vous rassure pas? tant mieux, c’était le but.)
– Solatorobo est annoncé pour le premier juillet sur DS (et comme c’est la lignée spirituelle de Tail Concerto, et que non, la DS n’est pas morte, vous n’avez aucune excuse.)
A dimanche prochain, et bonne semaine !
Tony F.
La suite ici : Insert Coin, la rubrique hebdo des Jeux-Vidéo : La Saga Sonic – Part II