The Coffin d’Ekachai Uekrongtham (Blu-Ray)

Posté le 3 mai 2011 par

Un film de fantôme asiatique qui se transforme en tragédie mélodramatique sur le deuil ? The Coffin aurait pu être un grand film… Malheureusement, sa richesse thématique est quelque peu étouffée par une mise en scène conformiste et pataude… Dommage ! Par Victor Lopez.


L’histoire : Quoi de mieux qu’un rituel thaïlandais traditionnel simulant la mort en s’affermant dans un cercueil pour régler ses problèmes ? C’est ce que se sont dit Chris, dont la femme est dans le coma, et Sue, atteinte d’un cancer en phase terminale. L’expérience est bénéfique : quelque temps après la cérémonie du cercueil (The Coffin en anglais) la belle s’éveille et la maladie disparait. Mais comme on ne peut pas tout avoir, le couple est poursuivi pas un fantôme carbonisé alors que le fiancé de Sue décède dans un accident de voiture, mais son esprit vient tout de même la tourmenter.

On se réjouissait d’avance de découvrir un film de fantôme thaïlandais, tant la relation particulière qu’entretient le pays avec ses morts semblait pouvoir apporter un souffle nouveau au genre. La vision de The Coffin s’avère à ce niveau particulièrement décevante : rien en effet ne dévie le film d’un cahier des charges extrêmement classique, que l’on connait par cœur depuis la vague des Yurei Eiga japonais de la fin des années 90. Une malédiction traditionnelle, des personnages qui se battent pour la contrer, une acceptation et compréhension de la mort et de la perte, bref, le film suit un déroulement bien programatique…

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C’est peut-être son drôle de statut de co-production internationale qui rend The Coffin au final si conventionnel. Financé par la Corée, Singapour, la Thaïlande et les États-Unis, le film est principalement tourné en anglais, et donne le sentiment d’une visite touristique plus qu’immersif en Thaïlande, comme s’il se faisait un devoir de combler les spectateur des diverses cultures. Le pitch s’ancre bien dans une tradition thaïlandaise, mais celle-ci est expliquée en ouverture en anglais, afin que chacun comprenne bien de quoi il s’agit. Cette introduction est symptomatique du trop plein explicatif du film : à force de vouloir contenter tout le monde, on perd en singularité. Difficile de plus d’installer une atmosphère mystérieuse dans ces conditions…

 

C’est pourtant ce que le film cherche à faire. S’il contient quelques effets de surprises propre à nous faire sursauter (sans en abuser…), The Coffin installe une atmosphère volontiers onirique, à l’étrangeté très tranquille. Presque mélancolique sur sa fin, le film de terreur se mue en mélodrame sur la perte, le deuil et la mort dans sa dernière partie, de loin la plus intéressante du film. Après un twist très bien vu, le film gagne une dimension supplémentaire et gagne en contenu. Dommage que la mise en scène très télévisuelle d’ Ekachai Uekrongtham ne suive pas le mouvement, et reste d’un terre-à-terre qui plombe le film.

The Coffin

 

Le caractère très conventionnel de la réalisation (pas un plan, pas un axe de caméra du film qui n’ai été vu des centaines de fois) contamine de plus le discours du film sur sa toute fin, qui nous ressort, sans trop en dévoiler, un message archi rebattu sur les dangers de vouloir modifier la roue de la vie. Pas besoin d’aller en Thaïlande pour avoir ce genre de morale, sans remonter bien loin, Simetierre disait plus ou moins la même chose il y a 20 ans…

Le DVD :

Emylia soigne la belle édition Combo, avec le Blu-Ray, le DVD et la copie digitale dans un boîtier qui donne vraiment envie de collectionner leurs magnifiques éditions. Tout n’est pas parfait (encore un petit effort sur les sous-titres : ils sont absents des bonus – en anglais et non en thaï – et pas toujours optimal sur le film – les “œ” n’apparaissent pas, mais c’est déjà mieux que sur Woochi !), mais le film bénéficie d’une superbe image en BD, avec un transfert HD proche du sublime et un excellent mixage en 5.1.

Victor Lopez.

Verdict :

The Coffin d’Ekachai Uekrongtham, édité en DVD, et combo DVD+Blu-Ray+copie digitale par Emylia, disponible depuis le 03/05/2001.

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