Edito 1 du 27/09/2010

Posté le 27 septembre 2010 par

Senteurs d’Asie

Les amateurs de cinéma asiatique se souviennent tous avec nostalgie du début des années 2000. Il ne se passait alors pas un an sans que l’on repère, de Kitano à Kurosawa Kiyoshi, de Tsukamoto à Miike, de Nakata à Kitamura, un cinéaste japonais à l’univers riche et déjà affirmé. On découvrait alors avec émerveillement la vitalité insoupçonnée du cinéma Coréen, les écrans étaient envahis de films en provenance des quatre coins de l’Asie alors que des dizaines de titres sortaient en vidéos. Tout le monde avait son opinion sur l’esthétique feutrée de Wong Kar-Wai, admirait la beauté des films de Miyazaki et pensait qu’ Old Boy aurait du avoir la Palme d’or au Festival de Cannes 2004, où même un film d’animation d’ Oshii avait les honneurs de la Sélection officielle… Le cinéma asiatique sortait de son cercle d’habitués et donnait l’impression d’être omniprésent. A ce raz de marée succéda une gueule de bois assez prévisible, le grand public se lassant vite de l’exotisme, alors que même les initiés avaient du mal à suivre les sorties frénétiques de certains éditeurs de DVD, surfant sur l’engouement asiatique et vendant comme des chefs-d’œuvre moult séries B jusqu’à en épuiser le filon.

Apichatpong Weerasethakul

Les mauvaises langues eurent vite fait de parler de déclin du cinéma asiatique, quand seule notre visibilité de celui-ci se trouvait réduite. Ils n’y a qu’à jeter un coup d’œil sur les films de Cannes de 2010 pour constater sa richesse et son éclectisme : une sublime palme d’or thaïlandaise, deux films coréens en compétition ( Poetry et The Housemaid), de belles résurrections (Kitano, Nakata), des valeurs sûres (Jia Zhang-ke), un prix pour le réjouissant Hong Sang-soo (Un Certain Regard) ou le Vietnamien Phan Dang Di à la semaine de la critique (celui SACD), alors que le marché du film regorgeait de mangas live, de films de Muy Thaï, de monstres coréens, de comédies intraduisibles ou de fantômes aux cheveux sales… Quand à la Mostra de Venise, qui vient de se terminer, elle accueillait cette année John Woo, Tsui Hark, Miike Takashi, Sono Sion, Wang Bing, Tran Anh Hung ou encore Donnie Yen ! De quoi prouver aux sceptiques la belle vitalité de ces cinématographies…

Pendant ce temps, les écrans français restent désespérément à la traine pour nous présenter ces découvertes. C’est bien simple, jusqu’en décembre et à de rares exceptions prêts (Le Soldat Dieu du grand Wakamatsu, et de trop rares pépites comme Je ne peux pas vivre sans toi de Leon Dai…) seuls les sélectionnés cannois ont le droit à une sortie salle (Weerasethakul, Im Sang-soo et Kitano) alors que l’unique asiatique de Venise à avoir trouvé un distributeur est le Blockbuster de John Woo, Reign of Assassins.

Si quelques éditeurs vidéo (Kaze, WildSide, We Prod, Elephant Films, etc.) continuent de nourrir les affamés de cinéma asiatique, au régime forcé à cause de la frilosité des distributeurs, la situation en France ne semble ni refléter la richesse du cinéma là-bas, ni l’envie de découverte des amateurs ici.

C’est dans cette optique qu’est né East Asia !

Site de passionnés pour les passionnés, East Asia a pour but de vous faire partager nos découvertes sur l’Asie et ses cultures, en proposant sur le long terme une vaste sélection de vidéos en VoD. Mais avant de se lancer dans cette grande aventure, notre site s’attachera tout particulièrement à parler, avec un regard journalistique totalement libre et indépendant, des cinématographies originales, et montrer qu’il existe, du Japon à l’Inde en passant par la Chine ou la Corée, des alternatives aux formes les plus dominantes et connues. Partant de tous les cinémas d’Asie, de Weerasethakul au dernier Jackie Chan, East Asia est surtout une fenêtre sur la société et la culture des pays en question, et souhaite avant tout vous faire voyager et découvrir d’autres horizons. Nous espérons bien sûr que cette échange ne soit pas unilatéral, et préparons un forum afin de pouvoir échanger nos points de vus et vous laissons une totale liberté dans les commentaires afin que vous puissiez pleinement prendre part au voyage et nous faire découvrir vos propres merveilles.

Bienvenus donc aux cinéphiles curieux, aux amateurs de manga et de littérature asiatique, comme aux fans de J-Pop ou de Bollywood ! Nous avons hâte d’échanger avec vous !

See you, space cowboys !

Victor Lopez.

Home@eastasia.fr

BONUS : Les noms auxquels vous avez échappé !

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