Ong Bak 3 de Tony Jaa & Panna Rittikrai (DVD)

Posté le 5 janvier 2012 par

Ong bak 3, où l’histoire d’un film dont il aurait été préférable qu’il ne voit jamais le jour ! Par Olivier Smach.


Cet article contient des Spoilers sur l’ensemble du métrage (et accessoirement sur The descent !), il est préférable d’avoir vu ces films…ou de ne pas s’en soucier !

Premier constat, Ong Bak 3 est tout simplement un méchant copié/collé des rushs du second opus, sans la qualité des chorégraphies du précédent épisode. Et c’est la que ça blesse, car niveau scénario on ne peut pas dire qu’un film de Tony Jaa ait jamais volé bien haut… Il n’y a donc pas grand-chose à se mettre sous la dent. Ensuite, le métrage commence directement à la scène où se termine le deuxième, avec un Tony Jaa plus fort que jamais, ce qui est en soi bien surprenant puisqu’il est censé être mort (du moins c’est ce que nous a appris le narrateur…) ! Mais non, là il est bien vivant et malgré une heure de baston non stop à la fin du deux qui finit sur sa défaite, le bougre est encore très en forme puisqu’il va être en mesure de distribuer des pains jusqu’au milieu de la nuit.


Les deux scénaristes auraient pu alors au moins envisager un artifice original où délirant tel que celui de John Woo qui fait ressusciter Chow Yun Fat dans le Syndicat du Crime 2 par le biais de son cousin (sa copie conforme). Mais non, là c’est comme dans The Descent 2 qui voit l’héroïne mourir à la fin du premier, puis ressusciter sans aucunes explications. C’est donc vraiment prendre le spectateur pour un gogo. Passons…

Bref, après un combat qui se termine de nouveau sur une défaite, Tièn se fait torturer avec beaucoup de délicatesse puisqu’en plus des différents écartèlements et dizaines de coups de fouets qu’il subit, il se prend quelques gros coups de tronc d’arbre dans le thorax et dans la tronche. Et puis, de nouveau par un subterfuge scénaristique à la limite du foutage de gueule, il parvient à s’en sortir, mais dans quel état ! L’expert des coups de genoux/coudes dans le nez, est devenu infirme et ses os, vertèbres et articulations sont complètement tordues. Il ne parvient plus à tenir debout seul et comme vous pouvez vous en douter, le petit est triste à en mourir.

Mais là, il retrouve sa copine d’enfance, charmante danseuse qui lui apprend à danser. Et puis grâce à la méditation entrecoupée de pas de danses endiablés à la sauce Thaï (soit près d’une heure du film) lui permettant de retrouver toute sa mobilité et souplesse d’antan, il redevient frais comme un gardon !

Notons que la scène de rapprochement entre les deux tourtereaux réussit l’exploit d’être encore plus naïve et ridicule (il faut voir les sourires que tape Tony Jaa) que le pire des Bollywoods. Après tout ça, il finit par atteindre le Nirvana, et comme maintenant le sang de Bouddha coule dans ses veines, il est capable d’anticiper le futur et d’invoquer la foudre. Ça lui permet d’atomiser en deux temps trois mouvements le grand méchant de service, l’homme démon corbeau, devenu roi à la place du roi, dont il n’avait pas réussi à se défaire dans Ong Bak 2. Et comme ce dernier maltraite également les éléphants, il est évident qu’il ne pouvait faire le poids face au plus fervent défenseur de la division pachyderme au sein de la W.W.F (les animaux, pas le catch, quoi que la différence entre les deux est bien maigre…).

Mais ne soyons pas trop mesquin, le combat final est tout de même de qualité et les pratiquants d’aïkido devraient l’apprécier comme il se doit, puisque Tony Jaa emprunte et mixe à sa boxe Thaï de nombreux mouvements issus de cet art martial. Concernant le vilain, nous ne parvenons toujours pas à comprendre comment cette créature fait pour être mutlivocaliste. C’est toujours surprenant d’entendre parler un bonhomme avec deux voix différentes en simultanées ! Et le film se termine sur un générique pop thaï des plus mauvais confirmant bien son statut de nanar ultime jusqu’à la dernière minute.

Verdict :

Sayonara

 

Et c’est donc avec une certaine fierté que nous lui décernons notre récompense ultime en matière de bouse, le prix East Asia du film le plus à l’ouest !

Olivier Smach.

Ong Bak 3 de Tony Jaa & Panna Rittikrai, disponible en vidéo (DVD et Blu-Ray), édité par Europacorp, le 18/01/2012.