Voilà qu’arrive en DVD un film de sabre coréen réalisé par Junik-Lee. Ce métrage, où se mêle comme de juste grande et petite histoire, s’appelle Blades of Blood, et il porte très bien son nom. Par Yannik Vanesse.
La grande histoire est celle de la Corée du 16ème siècle. Le pays est gouverné par un dirigeant faible, entouré de conseillers corrompus et incapables de se mettre d’accord sur la marche à suivre en cas de crise. Cela va d’ailleurs plus loin, car le Conseil de l’Est et le Conseil de l’Ouest s’opposent par principe, l’un allant jusqu’à contredire ouvertement l’autre, même s’il est en aparté d’accord avec son rival. Cela n’aide pas le gouvernement à trouver une solution, alors que le Japon commence son invasion, et que la Chine surveille la Corée d’un mauvais œil. Aimant son pays mais détestant ce qu’il est devenu, Lee, le numéro deux de La Ligue, décide de modifier les objectifs de celle-ci. En effet, si La Ligue a été crée à l’origine pour lutter contre les Japonais, Lee profite de la mort de son chef pour en prendre le contrôle et éradiquer la corruption et la faiblesse de son gouvernement. Cette croisade le pousse à massacrer une famille de nobles, dont il laisse le fils bâtard presque mort. Ce dernier est sauvé par le Zatoïchi local, un sabreur aveugle particulièrement doué, et meilleur ami du défunt chef de la Ligue. Persuadé que Lee a tué son ami, il veut se venger, et, pour cela, prend sous son aile le jeune chien fou pour l’entrainer.
Voici donc un film de sabre classique, qui possède une trame historico-politique complexe, qui rythme la vie des protagonistes. Il n’y a en effet pas vraiment de méchants dans ce film, mais des personnages faisant ce qu’ils pensent être le mieux pour leur pays, et se débattant avec leurs désirs et leurs rêves. Le dirigeant n’a pas les compétences pour souder son gouvernement. Lee pense qu’il est le seul à pouvoir sauver son pays. Le sabreur aveugle est persuadé que cela mènera la Corée à sa perte. Seul le jeune héros s’intéresse peu à cette situation, ne voulant que se venger. Les autres personnages soulignent d’ailleurs à plusieurs reprises ce manque de rêve. Le film n’est cependant pas d’un patriotisme nauséeux. Nous sommes loin d’un World Invasion Battle Los-Angeles ou d’un Space Battleship.
Le film ramène ce patriotisme à une dimension plus humaine : cette soif de pouvoir du « méchant » et cette quête de vengeance du « héros ». L’histoire reste donc des plus classiques et prévisibles, avec quête initiatique et apprentissage qui se respecte et, même si le héros fait des progrès un peu trop spectaculaires pour être vraiment crédibles, le film n’en fait pas trop et se suit avec plaisir. Il offre quelques moments d’humour : notre sabreur aveugle étant un grand plaisantin qui aime se moquer et taquiner le héros. Et, évidemment, le métrage n’est pas avare en scènes de combats. De ce côté, nous avons droit à de jolis combats de sabre, qui n’exagèrent jamais trop (personne ne vole, par exemple) et qui n’hésitent pas à laisser couler le sang.
Blades of Blood est donc un film de sabre des plus classique, mais qui se regarde avec plaisir. La seule faute provient de l’épilogue. Ce dernier, se rapprochant de celui de Dernières heures à Denver, est en effet un peu trop fleur bleue pour se raccorder avec ce qui a précédé.
Verdict :
Yannik Vanesse.
Blades Of Blood de Junik-Lee, disponible en DVD et Blu-Ray, édités par elephant Films, depuis le 28/11/2011.
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