Helldriver de Nishimura Yoshihiro (DVD)

Posté le 12 septembre 2012 par

Si la boîte de production Sushi Typhoon a surpris son monde il y a quelques années en nous faisant découvrir ses pellicules complètement folles, c’est à présent un nom bien connu des amateurs de films à part. Deux réalisateurs, en particulier, se sont fait connaître grâce à eux. Tandis que Noboru Iguchi est parti réaliser des films hors de leur giron, gardant l’esprit fou et la liberté créatrice totale à travers des films aux titres aussi évocateurs que RoboGeisha, Zombie Ass, Toilet Of The Dead ou encore Dead Sushis, Nishimura Yoshihiro, toujours sous la bannière Sushi Typhoon, nous offre aujourd’hui Helldriver, distribué en France grâce à Elephant Film. Par Yannik Vanesse.

Si l’histoire semble un prétexte, elle permet d’effleurer quelques thématiques intéressantes. En effet, Helldriver raconte l’histoire d’une contamination de zombies, survenue par la faute d’un météorite s’écrasant au Japon et dont les cendres, si elles sont respirées, transforment les gens en cannibales morts-vivants. Les autorités n’ont d’autre choix que de construire un mur coupant le Japon en deux, référence sans doute au chef d’oeuvre New-York 1997. D’un côté de ce mur vivent donc les infectés, et de l’autre, le reste de la population, appauvrie, indigente pour la plupart, du fait des relogements et autre soucis du même ordre, conséquence logique de la perte de la moitié du pays. De ceci découle un état d’esprit conflictuel, certains manifestants désirant protéger les zombies, arguant que ce sont toujours des êtres humains, et d’autres préférant les éliminer pour que le pays redevienne comme avant.

Les films d’horreur, et de zombie en particulier, ont toujours été un moyen détourné de traiter de sujets graves. Ainsi, Zombie de George Romero, pointe du doigt la société de consommation. Harold’s Going Stiff, de son côté, s’intéresse à la manière de traiter et de considérer les personnes âgées. Pour Helldriver, ce sont les pauvres et les indigents que peuvent remplacer les zombies, au début du métrage en tout cas, ces personnes n’étant souvent pas considérées comme humaines pour nos sociétés capitalistes.

Cependant, ces thématiques (de même qu’un autre sujet souvent présent dans les métrages du réalisateur, l’automutilation des adolescentes) ne sont bien sûr qu’effleurées, car l’intérêt du film est ailleurs. Rapidement, le métrage sort l’artillerie lourde en matière de folie, de mauvais goût et de gore débridé – souvent à caractère sexuel. Là où son compère Noboru Iguchi préfère les effets digitaux, Nishimura Yoshihiro opte surtout pour les effets à même le plateau, cumulant les créatures improbables et les scènes déjantées. Ainsi, le spectateur aura droit à un cou géant de zombie transformé en barre de lap dance pour l’héroïne armée d’une épée tronçonneuse, des flots de sang aspergeant la caméra, une voiture faite de morceaux de zombies, un arrachage de coeur et bien d’autres choses tout aussi délirantes.

Les effets spéciaux sur le plateau sont ainsi de toute beauté, aussi inventifs que très bien réalisés, et souvent mis en valeur par des essais graphiques du réalisateur, qui n’est pas à une idée folle prêt. Les effets digitaux, eux, sont un peu moins réussis, une ou deux scènes étant même un peu indigestes. Mais ce ne sont que des détails, et quiconque aime le cinéma transgressif adorera Helldriver. Le métrage est en effet un joli morceau de liberté créative, qui ne s’impose aucune limite, aucune morale. Certes, le bon goût est totalement jeté aux orties, mais il est rafraîchissant de voir autant d’idées et de folie dans un seul film.

Au final, les amateurs de métrages tels que Tokyo Gore Police, ne seront pas dépaysés et apprécieront de nouveau l’ambiance unique. S’il est évident que certains trouveront ce film vulgaire et inutile, quiconque arrivant à entrer dans l’ambiance passera un excellent moment, entre rires et surprises.

Le making of que nous propose Elephant Film est certes quelque peu promotionnel, mais il reste très instructif. D’une durée de quarante minutes, il permet de se faire une très bonne idée des conditions difficiles de tournage, ainsi que de la manière dont ils ont confectionné tous les effets et toutes les créatures. Voir toute l’équipe, dissimulée derrière des parapluies et des cirés, pendant que des tuyaux projettent du sang en quantité phénoménale (en une nuit, il leur arrivait d’utiliser 40 litres d’hémoglobine) est assez surréaliste.

Yannik Vanesse.

 

 Verdict :

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Helldriver de Nishimura Yoshihiro, disponible en DVD et Blu-Ray depuis le 21/08/2012.

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