Lorsque l’on demande à Bastian Meiresonne son top 10 de l’année 2011, ce n’est pas une liste de 10 films qu’ils envoie, mais dix films par pays, avec des commentaires ! Cela méritait, en attendant le Top officiel d’East Asia (pour voter, c’est par ici, chers lecteurs), une brève à part entière ! Par Bastian Meiresonne.
TOP 10 Asie 2011
Films classés par ordre alphabétique:
Black Seagull de Roh Gyeong-tae (Corée)
Hard Romanticker de Gu Su-yeon (Japon)
I Wish de Kore-eda Hirokazu (Japon)
People Mountain People Sea de Can Shangjun (Chine)
Scabbard Samurai de Matsumoto Hitoshi (Japon)
Seediq Bale 1 & 2 de Wei Te-Sheng (Taïwan)
The Man Behind The Courtyard House de Fei Xin (Chine)
The Piano In The Factory de Zhang Meng (Chine)
The Raid de Gareth Evans (Indonésie)
Une Séparation de Asghar Farhadi (Iran)
INDONESIE:
Une nouvelle année avec des films (moins de 100) et des résultats en baisse.
Le box-office est dominé par un gros, gros mélo (Surat Kecil Untuk Tuhan, le combat d’une fille contre le cancer tiré d’un fait divers réel et de sa biographie à succès), des comédies d’horreur au rabais et des comédies romantiques totalement inoffensives. Heureusement que le cinéma indépendant est toujours aussi actif et bon… Pourvu, que les festivals et investisseurs étrangers les remarquent rapidement.
Belkibolang (film omnibus)
Catatan Harian Si Boy de Putrama Tuta
Get Married 3 de Monty Tiwa
Khalifah de Nurman Hakim
Lovely Man de Teddy Soeriaatmadja
Pirate Brothers de Asun Mawardi
Tanda Tanya de Hanung Bramantyo
Tendangan dari Langit de Hanung Bramantyo
The Mirror Never Lies de Kamila Andini
The Raid de Gareth Evans
THAILANDE:
Une économie cinématographique profondément touchée par les manifestions politiques, puis par l’avalanche de catastrophes naturelles, dont les fortes inondations (qui ne sont toujours pas terminées) ; du coup, il y a eu beaucoup de sorties de films décalées, voire annulées, et une très forte baisse de fréquentation des salles en raison des cinémas fermées et des spectateurs bloqués.
Les conséquences risquent de perdurer jusque l’année prochaine en raison de l’arrêt total des tournages suite aux inondations depuis plusieurs mois – et le risque de se retrouver avec tout un tas de comédies débiles rapidement tournées pour justement combler l’absence de titres…
Gan Core Kud de Petchthai Wongkamlao
Headshot de Pen-Ek Ratanaruang
King Naresuan 3 & 4 de Chatrichalerm Yukol
Kon Khon de Sarunyu Wongkrachang
Lud See Lud de Khasit Thairaath
Mindfulness and Murder (Sop Mai Ngieb) de Tom Waller
P-047 de Kongdej Jaturanrasamee
Suck Seed de Chayanop Boonprakob
The Moon (Pumpuang) de Bundit Thongdee
U Mong Pa Meung (The Outrage) de Pantewanop Tewakul
HONG KONG:
Une forte progression des recettes du box-office local en raison de l’incroyable succès de Sex & Zen 3D a pourtant du mal à cacher la pauvreté des productions sorties cette année. J’en veux pour preuve la présence dans mon Top 10 de All’s well, ends well 2011 et de la production Wong Jing Treasure Inn pour témoigner de la médiocrité des productions pas citées ici…
A Chinese Ghost Story de Wilson Yip
A Simple Life de Ann Hui
All’s Well, Ends Well 2011 de Clifton Ko
Big Blue Lake de Jessey Tsang Tsui-shan
Let’s go de Wong Ching Po
Overhead 2 de Alan Mak et Felix Chong
The Drunkard de Freddie Wong et Chan Wing-Chiu
The Woman Knight Of Mirror Lake de Herman Yau Lai To
Treasure Inn de Wong Jing
Wu Xia de Peter Chan
TAIWAN:
Une nouvelle année exceptionnelle pour le cinéma taïwanais, entraîné par le tonitruant succès des deux épisodes (et ne regardez SURTOUT pas la version internationale, également prête à sortir en France) des Seediq Bale, qui comptent pour plus de 60 % du box-office total de l’année. L’autre surprise, c’est celle deYou Are the Apple of My Eye, qui fait également un carton plein dans d’autres pays d’Asie, dont Hong Kong, où il a déjà engrangé plus de 20 millions de dollars HK, dont 99 % des sorties locales ne pourraient qu’en rêver.
Un Top 10 raccourci en raison du nombre réduit des sorties – et des films cités, qui sont loin d’être des chefs-d’œuvre…
Jump Ashin ! de Lin Yu-Hsien
Night Market Hero de Yeh Tien-Lun
Seediq Bale 1 & 2 de Wei Te-Sheng
The Killer Who Never Kills de Jam Hsiao
You Are the Apple of My Eye de Giddens Ko
COREE:
Une nouvelle très bonne année pour le box-office coréen avec quelques très grosses cylindrées encore à venir dans les prochaines semaines à l’heure où j’écris ces lignes.
La variété des titres commerciaux et indépendants cités témoigne de la belle vitalité du cinéma coréen dans tous les genres – quoique pourraient en dire ses détracteurs…
Arirang de Kim ki-duk
Ashamed de Kim Soo-Hyun
Barbie de Lee Sang-Woo
Black Seagull de Roh Gyeong-tae
Bleak Night de Yoon Sung-hyun
Detective K de Kim Seok-yoon
End of animal de Jo Sung-Hee
Front Line de Jang Hoon
Poongsan de Jaihong Juhn
Sunny de Kang Hyeong-cheol
JAPON:
Année correcte pour le box-office japonais, malgré le coup dur du terrible tremblement de terre et des résultats de succès annoncés en-deçà des prévisions (la dernière production Ghibli ; SPL…). Les majors renforcent leur pression sur les productions indépendantes, de plus en plus chiches et / ou trop formatés pour un circuit festival international.
Birth Right de Hashimoto Naoki
Guilty of Romance de Sono Sion
Hard Romanticker de Gu Su-yeon
I Wish de Kore-eda Hirokazu
Milocrorze: A love story de Ishibashi Yoshimasa
Mitsuko Delivers de Ishii Yuya
My Back Page de Yamashita Nobuhiro
Scabbard Samurai de Matsumoto Hitoshi
The Egoists de Hiroki Ryuichi
Tokyo Playboy Club de Okuda Yosuke
MALAISIE:
Une nouvelle année exceptionnelle pour le pays asiatique, qui enregistre les plus fortes progressions de son économie depuis deux ans avec plusieurs titres, qui se sont places dans le Top 10 des records historiques absolus de tous les temps.
Un cinéma pas si différent du cinéma indonésien avec une majorité de comédies horrifiques pas drôles tournés au rabais, des gros mélodrames, qui tâchent et des comédies romantiques très chastes pour des midinettes rêvant encore d’un baiser sur la joue collé par le Prince Charmant, mais très intéressant dans son développement accéléré. Et KL Gangster a une certaine classe !
Flat 3A de Azhari Mohd Zain
Hantu Bonceng de Ahmad Idham
Hikayat Merong Mahawangsa de Yusry Abd Halim
Khurafat de Syamsul Yusof
KL Gangster de Syamsul Yusof
Kongsi de Farid Kamil
Nasi Lemak 2.0 de Namewee
Nur Kasih The Movie de Kabir Bhatia
Sekali Lagi de Hashim Rejab
Tolong ! Awek Aku Pontianak de James Lee
CHINA:
Selon les sources officielles, une nouvelle année record pour le box-office chinois ; selon les analyses officieuses, un cinéma en progression, notamment en raison des nombreuses ouvertures de nouvelles salles, mais en-deçà des chiffres de progression des précédentes années. Une année marquée par des succès-surprises (The Island) et des déceptions (1911, Beginning of the great revival) et la multiplication de coproductions avec des pays du monde entier.
A Disappearing village de Lin Lishang
Buddha Mountain de Li Yu
Driverless de Zhang Yang
Kora de Du Jiayi
Let the bullets fly de Jang Wen
Mr. Tree de Han Jie
People Mountain People Sea de Can Shangjun
Sauna on Moon de Peng Zou
The Man Behind The Courtyard House de Fei Xing
The Piano In The Factory de Zhang Meng
PHILIPPINES:
Année exceptionnelle pour le cinéma philippin, qui, en constante progression ces dernières années, qui a encore grignoté d’importants parts de marché aux américains avec 32 % du box-office total. L’expansion de salles de cinéma en-dehors de la capitale Manille porte ses fruits : alors que les Provinces ne comptent que 40 % des écrans au total, ils assurent 2/3 des revenus au total ! Une importante campagne de lutte contre le piratage a également fait baisser les copies illégales.
Amok de Lawrence Fajardo
Bahay Bata de Eduardo W. Roy Jr.
Boundary de Benito Bautista
Busong de Auraeus Solito
Cuchera de Joseph Israel Laban
Mapang-akit de John Torres
Nino de Loy Arcenas
San Lazaro de Wincy Aquino Ong
The woman in the septic tank de Marlon Rivera
Zombadings de Jade Castro
SINGAPORE:
Des recettes au box-office en progression, notamment grâce à l’ouverture de nouveaux écrans dans des nouveaux quartiers de la ville, mais un box-office local relativement en berne en l’absence de nouveaux titres porteurs de Jack Neo ou Royston Tan et des résultants en-deçà des prévisions de leurs distributeurs, comme le nostalgique It’s a great, great world du prolifique Kelvin Tong ou la comédie locale Homecoming de Lee Thean-Jeen. La donne pourra changer l’année prochaine avec les succès attendus du nouveau Jack Neo, We not naughty (02/2012) et la comédie d’horreur Zombiepura de Jacen Tan (courant 2012).
Homecoming de Lee Thean-Jeen
Red Dragonflies de Jiekai Liao
Tatsumi de Eric Khoo
The Ultimate Winner de Li Nanxing
Twisted de Chai Yee-Wei
Where The Road Meets The Sun de Yong Mun Chee
Bastian Meiresonne.
Roh Gyeong Tae parmi les dix meilleurs de l’année… après le calvaire de ses précédents films, je ne suis pas sûr d’avoir le courage de vérifier par moi-même si je partage cet avis 😉
Pas de question piège Bastian, mais on est d’accord que ce sont les « tops » de films sortis en 2011 respectivement dans leur pays ? Ce ne sont pas juste des films vus en festoche et non sortis chez eux ?
Sinon, y a des titres franchement intéressants.
Aux Philippines, on est d’accord que ce sont les meilleurs films artistiques, mais c’est seulement « The woman in the septic tank » et Zombadings qui ont eu du gros succès au box-office. Néanmoins, le cinéma indépendant a devenu plus accepté ces jours. On attend le retour de l’age d’ôr du cinema Philippine.
P-S si vous êtes à Berlin, vous pourrez voir « The woman in the septic tank » à la Berlinale 🙂
Vu le top Japon, je dirai que c’est un mélange des 2.
Saya Zamurai dans le top ? ça m’avais l’air moins conceptuel que les précédents Hitoshi Matsumoto…
wow treasure inn dans un top,…le film est très très con, marrant mais con….
pfffffffff People Mountain People Sea est censuré en CHine…pas moyen de l’avoir..
tant de titres qui donnent envie…
C’est drôle, quand je vois un top, ça me fait penser au top 50, et surtout à la musique qui accompagnait cette émission. Et une idée en amenant une autre, je finis par penser à de la lessive. Oui c’est un peu ça, de la poudre plein les yeux.
Alooooors…OUI: c un TOP 10, pas l’ensemble des films vus; j’ai vu bcp plus de films Taïwan & Malaisie, mais je n’ai vraiment, VRAIMENT pas pu mettre plus de titres (et j’ai déjà été TRES indulgent) en raison de la qualité très, très moyenne. Il n’y a que le Vietnam, où j’ai vu moins de 10 films cette année (je me réserve pour l’année prochaine, quand je partirai normalement 5-6 semaines pour faire le tour et fouiller dans leurs Archives), mais dont AUCUN ne méritait de figurer dans aucun TOP 10 selon moi.
De même pour HK: le niveau était tellement exécrable cette année, que j’ai dû figurer le Wong Jing ou le Jeff Lau dans le Top 10…
@ Anel: j’aime bcp Matsumoto – et si « Zaya… » peut paraître trop long (comme tous ses longs) et un peu vain, c’est assurément son plus personnel – une superbe réflexion sur le statut d’artiste / d’auteur / comique, comme j’ai rapidement pu le développer dans ma critique sur cinemasie. D’ailleurs, je suis très fier de l’avoir pu le faire sélectionner à un festival prochainement pour le voir sur grand écran.
@ Claude:
J’ADORAIS l’émission du TOP 50 – même si je ne l’associe pas du tout avec de la lessive…D’ailleurs faut ABSOLUMENT éviter tout contact de la poudreuse avec les yeux – même par le nez, c’est plutôt dangereux. En même temps, qui suis-je pour dire ça ? Moi, je me shoote au cinéma asiatique et c’est de la pelloche et des étoiles, que j’ai plein les yeux…alors quelque part, on finit quand même par se rejoindre, non ; p
@ Claude:
« J’ADORAIS l’émission du TOP 50 – même si je ne l’associe pas du tout avec de la lessive…D’ailleurs faut ABSOLUMENT éviter tout contact de la poudreuse avec les yeux – même par le nez, c’est plutôt dangereux. En même temps, qui suis-je pour dire ça ? Moi, je me shoote au cinéma asiatique et c’est de la pelloche et des étoiles, que j’ai plein les yeux…alors quelque part, on finit quand même par se rejoindre, non ; p »
Je vois que vous évitez soigneusement de réellement répondre à ma petite provocation. Quant à vos allusions, c’est de bonne guerre, mais ça reste creux ^^
B’jour Claude,
désolé pour le côté creux, mais si VOUS posiez franchement critique / interrogation / reproche, je me ferai un plaisir de répondre de manière plus constructive.