Soyez prévenus : pas de Will Smith ni de Tommy Lee Jones dans ce film-dispositif de Wang Bing. Tourné au Théâtre des Bouffes du Nord en 2022, photographié par l'impériale chef opératrice Caroline Champetier et diffusé en Sélection officielle au Festival de Cannes 2023, le cinéaste dissident chinois recueille la parole du compositeur Wang Xilin, auteur d'une soixante d'opus musicaux depuis 1961. Cernant l'homme dans sa nudité (littéralement) pour mieux témoigner de sa traversée des affres maoïstes, Man in Black se donne à voir comme une installation vidéo (par sa durée, 1h) et comme un appendice aux 8h des Âmes mortes (où Wang faisaient se succéder les témoignages des camps de rééducation communistes chinois). Troublant et fascinant !
Du 9 au 21 juin, La Cinémathèque française organisera une rétrospective de la filmographie du cinéaste chinois Wang Bing. Réalisateur pour qui filmer relève de l'urgence, de la nécessité d'interroger son temps, son pays, séance tenante, d'établir un hors-champ de la couverture médiatique officielle, entre propagande et censure.
Quand le critique cinéma et réalisateur sud-coréen Jung Sung-il rencontre le documentariste chinois Wang Bing, cela donne Night and Fog in Zona : plus qu'une fenêtre ouverte sur le processus de création de Wang Bing, il s'agit d'une réflexion plus large sur le cinéma, la création artistique et la société humaine. Où l'infiniment petit et l'infiniment grand s'entremêlent.
Wang Bing plonge dans les yeux de la maladie, avec Madame Fang, Léopard d’or au festival de Locarno en 2017. On peut le découvrir depuis le 2 juin en DVD chez Potemkine.
Bonjour à tous, et bienvenus sur East Asia pour notre bilan 2015. Un podcast spécial, puisque nous n'y parlons pas que de cinéma asiatique, mais consacrons également une large partie de l'émission à l'année cinématographique 2015 dans son ensemble. Grâce aux Hateful 11 de la critique : Gaël Martin de Cinematraque, Samir Ardjoum, Elvire Rémand, Jeremy Coifman, Justin Kwedi, Nicolas Lemerle, Martin Debat, Elias Campos, Kephren Montoute, Marc L'Helgoualc'h et Victor Lopez, vous avez le droit à 4 heures de débats sur les meilleurs films de l'année, l'unanimisme autour de Mad Max, Tarantino ou Jason Bloom, mais aussi le goût "des gens" ! Bonne écoute !
La bataille au sommet fut cette année particulièrement rude tant les grands noms du cinéma d'auteur asiatique semblent s'être succédés sur les écrans français en 2015 : Kore-eda Hirokazu, Lav Diaz, Apichatpong Weerasethakul, Jia Zhang-ke, Wang Bing... À tel point que notre classement des meilleurs films de l'année est, une fois n'est pas coutume, quasiment monopolisé par des sorties en salles. Seul Sono Sion (4ème de notre classement avec le formidable Tag, mais son Love & Peace n'est pas très loin derrière) fait figure d'exclu de la distribution hexagonale. Et au vu de l'accueil public réservé cinéma asiatique populaire et de genre en France, dont celui très mitigé de La Bataille de la montagne du Tigre de Tsui Hark, l'un des plus gros flop de l'année en terme d'entrée, est le symptôme le plus inquiétant, la situation n'est malheureusement pas prête de changer. Mais l'heure n'est pas au débat, qui monopolise notre Podcast Bilan 2015 (à écouter ici à partir du 23/01), mais bien au classement. Place au Top 10 2015 de la rédaction d'East Asia, et à ceux de nos collaborateurs !