Robin Entreinger est un réalisateur français qui ne choisit pas la facilité. Aimant le fantastique, il opte toujours pour des choix évitant le spectaculaire, utilisant le genre de manière minimaliste pour raconter une histoire forte, mettant souvent la famille et le drame au cœur de ses films. Le réalisateur étant friand des ambiances asiatiques, il était normal qu'East Asia s'intéresse à Shibari, son dernier court métrage, dénué de tout surnaturel.
Le film de zombies, qu’il soit présent dans n’importe quel medium, est à l’image du monstre qu’il met en scène : increvable. Il est d’ailleurs lassant de voir à quelle fréquence émerge un film dit de zombies, ne laissant, semble-t-il, que très peu de repos aux morts. Et pour faire original avec ce thème il faut se creuser la tête. Parmi cette cargaison de productions horrifiques, la Corée arrive pourtant à tirer son épingle du jeu, avec par exemple Dernier train pour Busan, qui mettait en scène un groupe de passagers coincés dans un TGV aux prises avec une armée de morts-vivants. Lorsque l’on a un bon réalisateur pour s’occuper de la chose, comprenez « qui sait filmer un vrai film d’action », le résultat est impressionnant. Aussi, c’est au tour de Kim Seong-hun, réalisateur du récent Tunnel et du survolté Hard Day, de se frotter aux morts-vivants pour la chaîne Netflix. Et si l’ensemble n’est pas exempt de défauts, le contrat est largement rempli.
Huit années que nous n’avions plus de nouvelles ou presque. Depuis son précédent film, le très beau Poetry, récompensé du prix du meilleur scénario au Festival de Cannes, le nom de Lee Chang-dong s’est fait sacrément rare sur les affiches de cinéma, hormis au poste de producteur pour le premier film de sa protégée July Jung : A Girl at My Door. Notre film de l'année 2018, Burning, sort enfin en DVD et Blu-Ray chez Diaphana.
En 2015, Kawase Naomi réalisait Les Délices de Tokyo, ode à la famille, à la tradition et à la cuisine japonaise qui arrivait, au-delà de sa flamboyante et sublime mise en scène, à toucher au cœur et surtout à l'estomac du spectateur. Kawase parvenait à mettre en valeur le repas et la nourriture, vecteurs essentiels de toute relation sociale et humaine au Japon, qu'elle soit familiale, sociétale ou amicale. Il n'y a qu'à voir les films de Kore-Eda et surtout Notre petite Sœur, dans lequel nombre d'intrigues se font et se défont durant un repas. Si La Saveur des ramen d'Eric Khoo ne parvient pas toujours à égaler le film et la grâce des Délices de Tokyo, il n'en demeure pas moins une touchante chronique humaine et familiale.
A Land Imagined est le deuxième long-métrage du jeune cinéaste singapourien, Yeo Siew Hua. Le cinéaste a gagné le Léopard d’or à Locarno avec une œuvre expérimentale entre peinture sociale et jeu de miroir onirique. Découverte du film au Black Movie de Genève, avant sa sortie en salles en France sous le titre Les Étendues imaginaires le 6 mars prochain.
L'édition 2019 du Festival Black Movie a mis en avant Wakamatsu Koji, réalisateur japonais phare des années 60-70, aux côtés d'Oshima Nagisa ou Yoshida Kiju. Un cinéaste révolté qui a popularisé les pinku eiga en y distillant des messages politiques anarchistes et révolutionnaires. En plus de la projections de trois classiques (L’Extase des anges, Sex Jack et Va, va, vierge pour la deuxième fois), le festival a projeté pour la première fois en Europe le biopic Dare to Stop Us de Shiraishi Kazuya.