Kim Ki-duk a fait son grand retour avec Entre deux rives, sa première sortie hexagonale depuis Pieta en 2013. On retrouve un réalisateur moins radical (mais peut-être tout aussi subversif) pour ce pamphlet contre la propagande politique et pour un rapprochement - pour l’instant peu probable - entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, à découvrir en DVD chez Blaq Out depuis le 1er décembre dernier. L'occasion de revenir sur le film avec un entretien avec son réalisateur.
Le sublime I Don't Want To Sleep (2006) du génial Tsai Ming-liang est à redécouvrir sur grand écran au Black Movie 2018 dans la sélection "Mauvaus genre rétroqueer 18+" à côté d'autres œuvres essentielles venant interroger les minorités sexuelles et le genre au cinéma (le sublimeTropical Malady d’Apichatpong Weerasethakul, l'excellent Serbis de Brillante Mendoza, ou, pour sortir de l'Asie, O Fantasma de João Pedro Rodrigues, qui participera à la table ronde "Y a-t-il une esthétique queer ?" - découvrez toute la sélection ici). C'est l'ocasion pour nous de revenir sur un cinéaste singulier, en replongeant sur les obsessions, thématiques et visuelles, qui jonchent chacun de ses films.
Sublime événement au Black Movie 2018 que l'avant-première du Kurosawa Kiyoshi, quelques mois avant sa sortie en salles en France le 14 mars prochain. L'occasion de présenter ce film passionnant et de nous entretenir avec son réalisateur. Critique de Nicolas Lemerle. Entretien de Victor Lopez.
Avec Dans un recoin de ce monde, Katabuchi Sunao, un ancien du Studio Ghibli, signe un film qui a le mérite d’entretenir une proximité indiscutable avec Le tombeau des lucioles de Takahata Isao tout en s’en démarquant par la maturité du trajet proposé à Suzu, héroïne du film. Un film d’artisan, loin des querelles autour de la succession au roi Miyazaki ; on se souviendra que Suzuki Toshio, ex-grand patron de Ghibli, adoubait Anno Hideaki en tant que seul héritier possible. Et comme Oshii Mamoru, Hosoda Mamoru, Shinkai Makato, Katabuchi s’inscrit singulièrement hors de la tourmente, à l’heure du énième retour de Miyazaki.
Alors que Netflix propose depuis le 29 décembre Blade Of The Immortal sur sa plateforme, retour sur le dernier film de Miike Takashi avec deux points de vue sur l'adaptation du manga de Samura Hiroaki, L’Habitant de l’infini, un entretien réalisé à Cannes 2017 lors de sa présentation hors-compétition et un mini-podcast spécial sur le film. Par Stephen Sarrazin, Nicolas Lemerle et Victor Lopez.
Avec les fêtes de fin d’année, vient le temps des bilans et du traditionnel TOP 10 de la rédaction. Une année qui vient couronner les cinéastes prolifiques (Hong Sang-soo, Kurosawa Kiyoshi, Fukada Koji – qui ont chacun réalisé entre 2 et 4 films en 2017, tous au moins cités une fois – profitant de l’absence, une fois n’est pas coutume, de Sono Sion de notre classement), mais qui vient surtout confirmer la bonne santé du cinéma japonais, capable de produire à la fois des films d’auteurs exigeants (Sayonara), des Blockbusters de qualité (Shin Godzilla), des films de genre mémorables (Creepy) et des œuvres complètement hors-normes (Happy Hour, la fresque de 5 heures 30 qui nous a ébranlée lors en début d’année, Bangkok Nights), sans oublier la vitalité du cinéma d’animation (Dans un recoin de ce monde, your name.). L’autre tendance de ce classement tend à montrer que les œuvres les plus originales n’arrivent pas forcement jusqu’à nos salles de cinéma avec des sorties nationales, et qu’il faut se déplacer en festival pour voir les plus beaux moments de cinéma de l’année : c’est Kinotayo qui nous a proposé Happy Hour, le PIFFF Shin Godzilla, le FFCP The Battleship Island… En espérant que le plus grand nombre puisse les découvrir en 2018, toute l’équipe d’East Asia vous souhaite une très belle année !