En ce mois de décembre, Mubi nous gratifie de la mise en ligne d'un des fleurons méconnus du cinéma japonais des années 70 : Silence de Shinoda Masahiro. Cette épopée taciturne retrace le sort des premiers jésuites dans le Japon féodal du XVIIème siècle. Elle témoigne de l’équilibre avec lequel les auteurs de la Nouvelle Vague japonaise ont maintenu leur radicalité tout en épousant les ambitions des grands studios. Froid et fiévreux, Silence offre une plongée aux confins de la foi.
Dans le cadre de Japanese Fringe, un focus sur le cinéma indépendant japonais post-Fukushima, La Cinémathèque française a eu la bonne idée de mettre en ligne, sur sa plateforme Henri, Touching the Skin of Eeriness de Hamaguchi Ryusuke, moyen métrage de 2013 et introduction au long métrage Floods, une œuvre encore non réalisée.
Pour les inconditionnels d'animation japonaise, le site de France TV met à disposition une sélection de films de japanimation, de genres divers et variés, qui vont du drame à l'anticipation en passant par la comédie. Parmi ces œuvres se trouve Lou et l'île aux sirènes, petite merveille du surprenant Yuasa Masaaki.
Entre deux Palme d'Or (La Ballade de Narayama en 83 et L'Anguille en 97), Imamura Shohei réalise, près de 45 ans après les faits historiques, l'un des plus grands films sur les séquelles du bombardement atomique de Hiroshima. Ce gendai-mono tragique tire sa fulgurance de son apparente atemporalité. Réalisé pourtant la même année que Tetsuo, Kiki la petite sorcière et Violent Cop, il semble traîner avec lui les cendres fuligineuses de sa tragédie et sourdre d'une autre époque. Visible en VoD sur ARTE et édité en digipack collector DVD/Blu-Ray par La Rabbia, retour sur cette œuvre capitale !
Parmi la belle sélection Mubi coréenne de cette fin d'année 2021, le troisième long-métrage de Jang Woo-jin, Winter's Night (2018), vient épouser la venue de l'hiver et de la neige, en un conte sentimental nocturne traversé par le temps qui passe.
Un peu passée sous les radars lors de sa mise en ligne sur Netflix à la fin de l'été, la série coréenne D.P mérite d'être découverte. Critique implacable des dérives du service militaire national et de la culture de violence qu'il favorise, la série n'est peut-être pas la proposition la plus glamour parmi l'offre grandissante des drama "made in Netflix" mais elle est sans doute, et de loin, l'une des plus intéressantes.