Hasard du calendrier, le public français va découvrir les œuvres de Shahram Mokri dans l'ordre inverse de leur chronologie. Le 24 octobre dernier sortait sur les écrans Invasion, film au croisement du post-apocalyptique, du film de vampire et du thriller. S'il ne convainc qu'à moitié, sa virtuosité technique n'arrivant pas à faire oublier une austérité rébarbative et un scénario trop complexe, Invasion donnait sacrément envie de découvrir les autres films de Mokri. C'est désormais possible avec la sortie cette semaine, en DVD, de Fish & Cat, sorte de labyrinthe temporel, vertigineux et fascinant.
Dans deux petits jours sortira en salles The Spy Gone North, thriller d’espionnage sur fond de tension entre les deux Corées qui a doublement triomphé à L’Étrange Festival 2018 : le film de Yoon Jong-bin remportant à la fois le Grand prix et le prix du public (soit tous les prix possible pour un long-métrage), après avoir été présenté à Cannes Hors Compétition. Les Parisiens auront également la chance de le découvrir au Festival du Film Coréen à Paris (FFCP), en avant-première !
Bach Films s'est lancé dans une magnifique édition des grands films d'exploitation de la Nikkatsu des années 60, restaurée en Haute-Défintion. Une superbe initiative, à l'image de l'édition COMBO (Blu-ray + DVD) des Tueuses en collants noirs dans une belle copie présentée par Pascal-Alex Vincent, Julien Sévéon et Marc Caro. Retour sur le film de Hasebe Yasuharu.
Après avoir fait un détour par l'horreur avec May The Devil Take You, inventaire fainéant et sans surprise de ce que le fantastique a pu offrir en 10 ans sur un écran, Timo Tjahjanto retrouve Iko Uwais, qu'il avait déjà dirigé dans Headshot, pour un nouveau long-métrage rempli de sang, de coups et de furie, avec des (tout) petits morceaux d'émotion. Si le résultat est loin d’être déshonorant sans pour autant apporter une once de nouveauté, ce n'est pas avec The Night Comes For Us que le cinéma d'action indonésien va réussir à se renouveler.
La branche animation de Warner Bros nous offre souvent des œuvres fascinantes lorsqu’elles s’appuient sur la mythologie DC Comics. Elle permet une vision singulière des figures de DC, et laisse les réalisateurs proposer une esthétique radicale, à travers une liberté de ton et d’adaptation. Ces expérimentations ne sont pas toutes mémorables, mais certaines embrassent une ambition et une folie qui vont au-delà du tout venant du genre. Et c’est le cas de Batman Ninja.
Jin-Roh, la brigade des loups marque pour Oshii Mamoru un retour au fil rouge qui irrigue sa carrière, la saga Kerberos. Il s’y intéresse aux Kerberos Panzer Corps, une unité de soldat en armure dans un Japon futuriste totalitaire. Oshii développa cet univers dès ses débuts et sur différents supports : deux films live expérimentaux avec The Red Spectacles (1987) et Stray Dog Kerberos Panzer Cops (1991) et le manga Kerberos Panzer Cop publié entre 1988 et 2000. Jin-Roh était justement supposé adapter le premier volume du manga en film d’animation mais Oshii est débordé par le tournage de l’œuvre qui le consacrera à l’international, le classique cyberpunk Ghost in the Shell (1995). Il décide donc de confier le projet au jeune Okiura Hiroyuki, son très doué directeur d’animation sur Ghost in the Shell. Okiura, flatté, n’accepte la proposition qu’à condition de pouvoir réécrire le scénario et l’imprégner de sa sensibilité. L’un des changements majeurs sera donc l’histoire d’amour qui amène une tonalité différente à l’univers tortueux de Oshii Mamoru.