Après la découverte cette année du remarquable Have a Nice Day, SHe est l’occasion de découvrir un autre versant de l’animation indépendante chinoise. C’est le canal idéal pour les œuvres « à message » de cette animation chinoise, les moyens limités stimulant l’imagination et le propos de ses créateurs. Il s’agit là du premier long-métrage de Zhou Shengwei après une série de courts remarqués et se caractérisant par leur sens de la dérision et de l’absurde. On retrouve de cela dans SHe, projeté à L’Étrange Festival, à travers un environnement oppressant et un propos captivant animé en stop-motion.
L’Étrange Festival nous permet de redécouvrir, en copie neuve, Les Funérailles des Roses de Matsumoto Toshio, l'un des films-phares de la Nouvelle Vague japonaise : une plongée enjouée et expérimentale dans la vie de jeunes Tokyoïtes travestis.
Huit années que nous n'avions plus de nouvelles ou presque. Depuis son précédent film, le très beau Poetry, récompensé du prix du meilleur scénario au Festival de Cannes, le nom de Lee Chang-dong s'est fait sacrément rare sur les affiches de cinéma, hormis au poste de producteur pour le premier film de sa protégée July Jung : A Girl at My Door. C'est dire si nous étions fébriles à l'annonce de sa sélection cannoise, pour son nouveau long métrage Burning. Une telle attente en valait-elle la peine ?
Hosoda Mamoru continue d’explorer la famille à travers des variations d’échelle, de corps ou d’espace-temps. Dans Mirai, ma petite sœur, il nous dévoile l’univers d’un petit garçon qui doit découvrir sa place dans sa famille à l’aune de la naissance de sa petite sœur. Le cinéaste revient à la douceur et la naïveté de l’enfance pour nous plonger dans une mélancolie universelle et existentialiste.
Une belle romance vient symboliser le rapprochement entre le Japon et le Vietnam dans Memories of Whale Island, premier long-métrage de Makino Yuji présenté au Festival d'Okinawa.
Les Éternels semble conclure en cycle pour Jia Zhang-ke. Il nous offre une œuvre qui pourrait contenir toutes les autres si nous nous laissons bercer par sa quête poétique qui n’est pas une quête de sens, mais de sensations. Le dernier film du cinéaste chinois ressemble à ses deux précédents, mais pourtant l’œuvre n’a pas la même résonance. Dans le mouvement circulaire qui berce le monde, le cinéma de Jia Zhang-ke a finalement fait un tour complet. Et c’est là que repose la beauté, voire la pureté du titre internationale : Ash is the Purest White.