Huit années que nous n'avions plus de nouvelles ou presque. Depuis son précédent film, le très beau Poetry, récompensé du prix du meilleur scénario au Festival de Cannes, le nom de Lee Chang-dong s'est fait sacrément rare sur les affiches de cinéma, hormis au poste de producteur pour le premier film de sa protégée July Jung : A Girl at My Door. C'est dire si nous étions fébriles à l'annonce de sa sélection cannoise, pour son nouveau long métrage Burning. Une telle attente en valait-elle la peine ?
Hosoda Mamoru continue d’explorer la famille à travers des variations d’échelle, de corps ou d’espace-temps. Dans Mirai, ma petite sœur, il nous dévoile l’univers d’un petit garçon qui doit découvrir sa place dans sa famille à l’aune de la naissance de sa petite sœur. Le cinéaste revient à la douceur et la naïveté de l’enfance pour nous plonger dans une mélancolie universelle et existentialiste.
Une belle romance vient symboliser le rapprochement entre le Japon et le Vietnam dans Memories of Whale Island, premier long-métrage de Makino Yuji présenté au Festival d'Okinawa.
Les Éternels semble conclure en cycle pour Jia Zhang-ke. Il nous offre une œuvre qui pourrait contenir toutes les autres si nous nous laissons bercer par sa quête poétique qui n’est pas une quête de sens, mais de sensations. Le dernier film du cinéaste chinois ressemble à ses deux précédents, mais pourtant l’œuvre n’a pas la même résonance. Dans le mouvement circulaire qui berce le monde, le cinéma de Jia Zhang-ke a finalement fait un tour complet. Et c’est là que repose la beauté, voire la pureté du titre internationale : Ash is the Purest White.
C'est Une Affaire de famille qui remporte la Palme d'Or du 71ème Festival de Cannes. Retour sur le film de Kore-eda Hirokazu avec Gaël Martin de Cinematraque !
Jafar Panahi, le plus cinéphile des VPC revient sur la Croisette et une nouvelle fois, il nous embarque pour creuser les méandres de l’Iran interdit. Toujours assigné à résidence, et sous le coup d’un possible emprisonnement, le réalisateur perse continue de troller les autorités islamiques. Bien qu’interdit d’exercer son métier de cinéaste, Panahi n’en finit pas de faire des films. C’est tout le paradoxe du cinéma, les contraintes sont rarement un frein pour la créativité, elles peuvent même participer à libérer cette dernière. On pourrait presque remercier les gardiens de la révolution de foutre des bâtons dans les roues de la caisse à Jafar. À l’instar de son maître, Abbas Kiarostami, le cinéaste contourne la censure en utilisant sa voiture pour raconter des histoires et faire exploser les frontières de son assignation à résidence.