Il est fascinant de constater que tout et son contraire a été dit à propos de l'état cinéma coréen lors de la réception française de I Saw the Devil et de The Murderer. Un peu comme si le souffle contradictoire qui anime les deux films, avec une vitalité affolante d'un côté, doublé d'un pessimisme mortifère de l'autre, était le symptôme qui anime tout le cinéma coréen. Ainsi, on hésite à parler de dynamisme, de vivier inépuisable et d'une qualité qui ne dément pas depuis dix ans ou au contraire de déclin, de fin de règne, et de crise cinématographique.
Et voilà, moins d'un an après son lancement, East Asia fait peau neuve avec une nouvelle formule qui bouscule de fond en comble la dynamique du site ! Plus lisible, plus accessible, plus belle et plus sympa, cette version ouvre une nouvelle page pour le site ! Ne vous inquiétez pas, les anciens lecteurs retrouveront un contenu intact : East Asia a toujours pour but de vous parler de l'Asie, notamment à travers ses cinémas. Notre équipe a à cœur de présenter leurs passions en s'adressant au plus grand nombre, du néophyte attiré par les blockbusters asiatiques au connaisseur pointilleux fanatique de Catégories III, avec un ton à la fois accessible et pointu. On nous demandait récemment si East Asia était un site généraliste sur l'Asie ou un site spécialisé sur le cinéma asiatique. Au fond, qu'importe ! East Asia est un portail curieux, porté par les passions variées de ses rédacteurs et collaborateurs, reliés par un goût commun pour la découverte et l'envie de les partager.
Cannes 2011, c’est fini ! Un petit aperçu de tous nos textes pour cette édition ! Par Victor Lopez.
Première industrie cinématographique produisant près de trois films par jour, Bollywood désigne le genre le plus populaire du cinéma indien. Malgré des exportations dans les pays d’Afrique, du Moyen-Orient, du Maghreb et de l’Asie du Sud Est, les films Bollywood restent encore marginalisés en Occident où règne une vision étriquée, très fortement ethnocentrée voire phallocentrée, cantonnant Bollywood à des films pour midinettes aimant s’extasier devant des histoires « de princesses et d’éléphants magiques » (suivez mon regard).
Une des surprises des sélections de Cannes 2010 fut le retour en force de l’Asie. Deux films coréens en compétition (The Housemaid et Poetry), de belles résurrections (Kitano avec Outrage , Nakata avec Chatroom ), des valeurs sûres (Jia Zhang-ke avec le très beau I wish I knew), un prix pour le Vietnamien Phan Dang Di à la semaine de la critique (celui SACD) : on se croyait presque revenu au début des années 2000. D’autant plus que le marché du film regorgeait de mangas live, de films de Muy Thaï, de monstres coréens, de comédies intraduisibles ou de fantômes aux cheveux sales. Mais surtout, les deux sélections officielles, la Compétition et Un Certain regard, ont récompensé des œuvres asiatiques. Le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul nous livrait avec Oncle Boonmee le plus beau film de la compétition officielle et sa récompense était certainement la palme la plus audacieuse et justifiée depuis des années, tant elle proposait un voyage purement cinématographique et réveillait le pouvoir d’émerveillement du septième art. De l’autre côté, Un Certain regard était certainement la meilleure sélection de 2010, réunissant les réussites des cinéastes les plus importants (Godard, Oliveira, Jia Zhang-ke, Nakata…). En donnant son prix à Hong Sang-soo pour le jubilatoire Ha Ha Ha, c’était aussi un geste cinématographiquement fort qu’avait fait le jury, signalant encore le grand retour de l’Asie à travers des œuvres importantes (mais marginales dans leur pays). Par Victor Lopez.
La sortie en salle de Detective Dee est un événement cinématographique de taille. Rares sont en effet les blockbusters asiatiques à nous parvenir, plus rares encore sont ceux qui sortent au cinéma. Depuis le succès mitigé des Trois Royaumes de John Woo, même en version courte, les distributeurs se montrent bien frileux, et les films à grand spectacle atterrissent presque exclusivement dans nos salons, au mieux en DVD, au pire en Divx.