Quand le réalisateur de Tokyo Gore Police s’associe à Naoyuki Tomomatsu, cela donne un nouveau film gore et décomplexé : Vampire Girl versus Frankenstein Girl. Le combat est à suivre en DVD collector et Blu-Ray ! Par Yanik Vanesse.

Dès les premières minutes, le ton est donné, avec un combat entre notre Vampire Girl et quelques Frankenstein Girls rescapées – le film est un long flashback raconté par le jeune garçon qui est le fruit de la lutte entre les deux monstres donnant son titre au film. Violent, gore et outrancier, avec, encore une fois, des flots de sang jaillissant sur la caméra, et des morts spectaculaires et impressionnantes, les créatures se faisant arracher la peau lambeau par lambeau. C’est gore, extrême, et aux effets spéciaux excellents, seules les quelques scènes de vols étant un peu trop visibles, mais le reste est tellement généreux, que ce petit détail ne gâche pas le plaisir, loin s’en faut !

Si le film est aussi violent que Tokyo Gore Police, avec de nombreux monstres étranges et inventifs, l’ambiance est très différente. Tokyo Gore Police restait effroyablement malsain, tandis que Vampire Girl Versus Frankenstein Girl vise quelque chose de beaucoup plus décalé. Exception faite du club de scarification qui s’amuse à s’entailler les veines au cutter – il y a même un concours -, une scène franchement dérangeante, dont le thème est d’ailleurs présent dans Tokyo Gore Police -, le reste du film est plus drôle que terrifiant ou révulsif.

Les personnages, complètement fous, prêtent à rire de part leur fonction ou caractérisation. Il y a l’infirmière sexy – qui porte une tenue d’infirmière aussi peu crédible que plaisante à regarder -, le docteur Frankenstein local, grimé en espèce de sorcier ridicule, jouant de la guitare sur une cage thoracique ou encore un groupe d’élèves se teignant la peau pour ressembler à des Noirs, qu’ils idolâtrent – ils ont même des lances !! Erre aussi dans les couloirs, le traditionnel serviteur bossu se prénommant Igor, que l’on retrouve en général dans tout bon film de savant fou ou de vampire.

Shimizu Takashi a même un petit rôle, incarnant un professeur de Chinois, trouvant le moyen de parler de son film Ju-On et du remake The Grudge. Difficile de garder son sérieux devant une telle débauche de portnawak ! Et même les scènes plus horribles ont un ton décalé, amusant ! Quand la Vampire Girl danse sous une pluie de sang au son d’une chanson d’amour, l’effet est réussi. D’ailleurs, la plupart des scènes effroyables se feront au son d’une musique joyeuse et entraînante, ce qui empêche le spectateur d’être rebuté par ce à quoi il assiste. Cependant, le film n’est pas qu’un énorme délire gore et potache, c’est aussi une jolie histoire d’amour à la fin tragicomique.

Alors certes, les réfractaires à Tokyo Gore Police trouveront sans doute ce film crétin et vain, mais quiconque aime les films autres et jusqu’auboutistes ne peut que se laisser entraîner par cette histoire hallucinante de chocolats de Saint Valentin empli du sang de la Vampire Girl pour s’attirer les faveurs de l’homme qu’elle aime. Celui-ci ne pourra qu’adorer la générosité du film, qui, d’une durée assez courte, l’emmènera, sans aucune longueur ou ennuie, dans un monde où tout est possible, où la seule limite est l’imagination débordante des cinéastes. Et autant dire que votre serviteur a été conquis !

Yannik Vanesse.

Verdict :

Vampire Girl versus Frankenstein Girl de NishimuraYoshihiro et Tomomatsu Naoyuki, disponible depuis le 15/03/2011 en DVD Collector et Blu-Ray, édités par Elephant Film